Afrique du Sud : Après la publication du rapport sur son chateau de Nkandla, Zuma démissionnera t-il ou pas?

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Nkandla

Le mercredi 19 mars a vu la publication dans la capitale sud africaine, Prétoria, du rapport des investigations visant les fonds de l’état débloqués pour le renforcement de la sécurité à la manoir du président sud africain Jacob Zuma située dans son village natal de Nkandla dans la province du Kwazulu-Natal.

Le timing de la publication de ce rapport de plus de 140 pages était l’objet de tiraillements et accusations mutuelles entre le gouvernement et l’office du Protecteur Public Thuli Madonsela, l’auteur de ce rapport.

Selon le rapport, il y a eu gaspillage et mal gérance des fonds de l’état car le projet devrait initialement coûter 1,6 millions de dollars mais le montant total débloqué par le trésor public pour son exécution a été de 20 millions de dollars américains.

Cela est en partie dû au fait que l’ingénieur en charge du projet, Mr Minhele Mokhonga, achetait des matériaux coûteux bien qu’il lui avait été demandé d’executer le projet d’une manière “économique”. De plus, au projet initial avait été ajouté la constructions des infrastructures qui n’avait rien à faire avec la sécurité de la manoir.

Certaines des ces infrastructures sont : un enclos pour le betail, des canalisations, un reservoir d’eau, une piscine, un amphitheâtre et même une clinique. Ce qui amène Mme Mandosela à conclure que Zuma et sa famille ont excessivement bénéficié de ce projet.

Un autre bénéficiaire du projet est l’ingénieur Mokhonga en charge du projet, qui a ainsi enpoché plus d’un million et demi de dollars dans son exécution. Un proche du président Zuma, cet ingénieur avait gagné ce contrat sans passé par la procédure normale de soumission d’offre pour les travaux publics.

Le Protecteur Public, une institution créé par l’article 9 de la constitution sud africaine, a accusé le président d’avoir joué un double jeux en ignorant les alertes faites dépuis 1999 quand l’escalation du coût du projet devenait alarmante. Et cela, en dépit du fait que son rôle en tant que membre du cabinet des ministres est de veiller au bon usage des fonds publics.

Le gouvernement a réagit à ce rapport en convoquant une conférence de presse à laquelle a participé plusieurs ministres dont celui des travaux publics, celui de la sécurité de l’état, celui de la justice, le ministre de la police et le ministre de la défense.

Pour le ministre de la Justice, Jeff Radebe, les conclusions du rapport sont identiques à celle du gouvernement en ce que l’argent de l’état n’a pas été utilisé pour construire la manoir et que le président n’a donc pas menti au parlement en leur déclarant cela.

Toutefois, le ministre Radebe admet que le projet a été mal géré et qu’il y avait des irrégularités dans son exécution. Entre autres la négligence des recommandations dans l’administration des fournisseurs, des arrangement frauduleuse entre les agents et les fournisseurs pour ne citer que ceux là.

Le ministre rassure que le gouvernement a déjà pris des mésures pour remedier à cette situation. Parmi ces mesures on compte l’instruction à l’Unité Spéciale d’Investigation d’ouvrir une probe sur toute activité criminelle commise dans l’implémentation du projet.

Le ministre de la police de sa part a insisté que toutes les infrastructures du complexe ont été construites dans le but de renforcer la sécurité. Il  insiste que ce qui est considéré comme étant une piscine dans le rapport, est en faite un réservoir d’eau à utiliser en cas d’incendie.

Des appels de mise en accusation et de démission du président sont venus du coté de l’opposition politique et des ONGs après la publication de ce rapport. L’ANC, le parti au pouvoir cher au président Zuma ne s’était pas encore prononcé sur le rapport au moment de la publication de cet article.

Selon la législation sous laquelle cette investigation a été mené, le président Zuma doit soumettre une copie à l’Assemblé nationale dans un intervalle de deux semaines.

Erick Bukula

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