par Erick Bukula
A cause du manque de préparation de la partie accusatrice le procès a été plus d’une fois été ajourné. En lieu et place des preuves soutenant les accusations déjà faites, ce sont des chefs d’accusation supplementaires qu’a apporté Kinshasa. Et pendant ce temps, la demande d’asile de l’opposant reste sur la balance.
(Johannesburg)- C’est le lundi 13 octobre prochain que retourne le procès d’extradition de l’exilé politique congolais Paul Joseph Mukungubila Mutombo. Pendant les 3 premiers jours ouvrables de la semaine prochaine la Cour de première instance de Johannesburg devra entendre les arguments de la partie accusatrice, si elle en a, et se prononcer sur la décision d’extrader ou pas l’opposant vers la RDC comme le demande le régime de Kinshasa. Une décision qui est fiévreusement attendue aussi bien au sein de la diaspora congolaise que dans le milieu politique congolais.
Ces 3 jours d’audience pourront être très décisifs avec une plus grande possibilité d’une décision favorable à l’opposant. En effet, lors de la séance du 11 aout dernier, le juge dans l’affaire avait exprimé son impatience avec la partie accusatrice qui jusque là n’avait fait que trainer les pieds, En lieu et place des preuves justifiant la demande d’extradition, ce sont des nouvelles charges qu’avait reçu le procureur de la part du ministère congolais de la justice.
Soit il par manque de professionnalisme de la part du cabinet de la ministre Wivine Matipa ou simplement par manque de preuve, cette nonchalance des autorités congolaises a donné une raison d’être aux soupçons d’un procès politisé, d’un dossier qui aurait été fabriqué a la hâte pour justifier l’intrusion des agents de la polices sud-africaines et de l’Interpol dans la résidence de Mr Mukungubila en la journée du 15 mai dernier. Une intrusion qui avait plus fait penser à une tentative d’enlèvement qu’à une interpellation civilisée.
Pendant ce temps, c’est «le Prophète de l’Eternel » comme l’appellent ses adeptes, qui en pâtit. Le procès d’extradition empêche l’opposant d’obtenir un statut de refugié politique au pays de Mandela. Ce procès constitue le dernier obstacle contre le bon déroulement d’une autre affaire, celle de la demande d’asile. Et cela, après que la Cour Suprême sud-africaine ait cassé la décision du ministère de l’intérieur de rejeter la demande d’asile de Mr Mukungubila.
Pour rappel, Joseph Mukungubila avait brièvement été détenu par la police sud-africaine en mai dernier. La raison derrière son interpellation était une demande d’extradition faite par le gouvernement congolais contre celui qu’il accuse d’être le commanditaire de la tentative de coup d’état du 30 décembre 2013 et des attaques simultanées contre des sites stratégiques à Kinshasa, Lubumbashi et Kindu le même jour.
Bien qu’en liberté provisoire, Mukungubila n’a toujours pas obtenu un statut de refugiés politique quoi que les raisons derrière sa demande d’asiles sont plus que évidentes.
Un article de The Voice of Congo