Afrique du Sud – Rwanda : Kagame menace de récidiver dans ses attentats en Afrique du Sud.

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Zuma and Kagame

Le président rwandais Paul Kagame ne semble plus vouloir camoufler les traces de son implication dans les attaques contres ses opposants politiques en exile et plus récemment au pays de Mandela.

Dans un discours tenu hier mercredi, pendant sa visite à une académie de police à Kigali, Mr Kagame a déclaré que ceux qui continuent à mettre la sécurité de son pays en péril auront à payer le prix de leur “trahison” et d’accentuer qu’il n’est pas un journaliste, leader d’ONG ou musicien mais plutôt une personne en charge de la sécurisation de ses compatriotes.

Plus que certainement, il faisait allusion à l’attentat, la semaine passée, contre la vie du lieutenant Kayumba Nyamwasa, ancien chef d’état major des forces rwandaises actuellement en exile en Afrique du Sud.

Kagame surement faisait aussi référence à l’assassinat, le 01 janvier denier, d’un autre des ses lieutenants converti opposant, l’ancien chef de renseignement exterieur, le général Patrick Karegeya. Le corps sans vie du général avait été découvert dans une chambre de l’hotel Michael Angelo, dans le quartier huppé Sandton à Johannesburg.

Le régime du Rwanda reproche à Karegeya et Nyamwasa, tous les deux membres de la RNC (Congrès National du Rwanda), d’être liés aux attentats à la grenade qui frappent périodiquement Kigali et d’entretenir des relations avec le FDLR, un groupe rebelle hutu, basé à l’est de la RDC, qui menace le pouvoir en place à Kigali.

Le gouvernement sud africain, se basant sur un rapport de ses services de sécurité pointant du doigt le Rwanda comme commanditaire de ses attaques, avait décidé le 12 mars dernier, d’expulsé 3 diplomates rwandais et 1 burundais accusés d’avoir été les bourreaux dans ces complots.

Le ministre sud africain de la justice avait clarifié que son pays n’accepterait pas des conduites criminelles de la part de qui que ce soit à l’égard des réfugiés ou toute autre personne sur son territoire.

En réplique, le Rwanda avait expulsé 6 diplomates sud africains. Accusant le pays de Mandela d’abriter des terroristes qui “jettent des bombes dans des marchés de Kigali”.

Ces répulsions croisées avaient ainsi déclenché une crise diplomatique entre les deux pays sans précèdent bien que leurs ambassadeurs respectifs étaient toujours au poste.

Toutefois, les sud africains ont depuis lors pris un ton réconciliatoire; le ministre de la justice Jeff Radebe a déclaré qu’il ne fallait pas agir sous émotion mais plutôt laisser la justice prendre son cours.

C’est dans l’intérêt du gouvernement de Zuma d’eviter une confrontation avec le Rwanda d’autant plus que Kigali est un pion indispensable dans le processus de stabilisation de l’Est de la RDC dans lequel l’Afrique du sud s’est engagé. De plus, la même région de l’est de la RDC est l’objet de plusieurs accords énergétiques entre Kinshasa et Prétoria.

Mais le ton provocateur du président rwandais signale un long chemin avant la normalisation des rélations entre ces deux pays si jamais il y en aura. De plus, avec la tenue des élections générales dans un peu plus d’un mois, le président Zuma pourra se trouver contraint à agir avec rigueur pour plaire à l’opinion publique.

Reste aussi à savoir si les autorités du pays le plus riche d’Afrique choisiront de privilégier les intérêts économiques et diplomatiques du pays au détriment de la justice ou ce sera l’inverse.

Erick Bukula

Voice Of Congo

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