Jeudi 12 décembre 2013 restera sans nul doute l’une des dates souvenirs dans l’histoire du rétablissement de la paix dans l’Est de la RD. Congo. A Nairobi, capitale kenyane, la disparition du Mouvement du 23 mars (M23) comme groupe rebelle a été confirmée par les Présidents Joseph Kabila, Yoweri Museveni et Joyce Banda. Deux conclusions et un communiqué final sanctionnant le terme des pourparlers de Kampala, ouverts depuis décembre 2012 entre Kinshasa et la rébellion, ont scellé le sort de l’écurie de Sultani Makenga et Bertrand Bisimwa.
Après cette victoire politique de Kinshasa, qui vient de s’ajouter à la victoire militaire arrachée de haute lutte par les FARDC (Forces armées de la République Démocratique du Congo) début novembre dernier, le plus dur reste évidemment à faire. C’est celui de s’assurer d’une paix durable dans la région par la non-répétition d’une nouvelle aventure guerrière qui sortirait des cendres du M23.
L’histoire retiendra que le RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratie) engendra le CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple) et le CNDP engendra le M23. Cette fois-ci, tout le monde touche du bois ; le M23 ne doit pas engendrer le M12 (le Mouvement du 12 décembre), un mouvement qui viendrait réclamer le respect des engagements souscrits à Nairobi, le jeudi 12 décembre 2013.
Dans leur déclaration finale, les membres du M23 ont, certes, pris l’engagement de ne plus jamais entreprendre des démarches bellicistes. Mais, côté gouvernemental, la vigilance doit être de mise, surtout lorsqu’on sait que ces engagements sont pris par des gens qui ont goûté au butin de la guerre. En tout cas, l’histoire récente du pays nous renseigne que leur amour pour les armes est généralement plus fort qu’eux-mêmes. Le cas Roger Lumbala ne manque pas d’éloquence. Ce Député National a abandonné son fauteuil à l’Assemblée Nationale, sa Chaine de télévision, son parti politique et bien d’autres biens, pour rejoindre, à la surprise générale, le M23. Mieux, il avait fait le choix de revenir à ses anciens amours de Chef-rebelle.
Dès lors, le grand défi pour le Gouvernement congolais, actuel ou celui de cohésion nationale qui est attendu, reste celui de prémunir ce scénario à la mode, dans l’Est du pays. Comment ? En investissant davantage sur le caractère dissuasif qu’il faut coller désormais à jamais à l’armée nationale. Plutôt que de contre-attaquer une rébellion, avec toutes les conséquences humanitaires et économiques qui en découlent, les FARDC doivent faire peur. Ce, au point d’écarter toute intention de penser aux armes, pour arriver au pouvoir.
Grâce Ewawa
Source : La Prosperité