
Le texte de la proposition de loi sur la Congolité, dit loi Tshiani, sera déposé ce jeudi avant-midi au bureau de l’Assemblée nationale par le député Nsingi Pululu.
“Je me suis dit, si je ne le fais pas, je suis complice, voilà pourquoi, je la défendrai. Je veux que tout Congolais, de père et de mère, qui reconnait que ce pays lui appartient, soutienne cette loi”, déclare cet élu de la Funa Au cours d’une interview accordée à Top Congo FM.
Nsingi Pululu dit avoir constaté que “la question sur la nationalité se pose et repose (depuis les années 1960). En 1964, l’accession aux hautes fonctions de la République était réservée, exclusivement, aux Congolais nés de père, en 1972, cela été ouvert pour permettre à certaines personnes d’acquérir la nationalité Congolaise mais les bévues constatées ont poussé les Zaïrois en 1984 de resserrer l’étau à travers la loi électorale. Aujourd’hui, l’expérience, nous pousse à resserrer encore la porte comme”, lance-t-il
Ce député Union sacrée, transfuge du Front commun pour le Congo (FCC) assure que déjà “215 députés sont d’accord avec cette loi avant même son dépôt.”
Et parmi les signataires, Nsingi Pululu affirme même qu'”une quarantaine de députés pro Katumbi sont là. Ce sont des Congolais, pourquoi seront-ils contre une loi Congolaise?”, s’interroge-t-il.
Et de commenter : “ceux qui ont répondu (qu’ils soient de AMK ou autres) favorablement, ont une caractéristique, ils sont de père et de mère Congolais. La République, c’est l’affaire de nous tous. Nous avons prêté serment de léguer aux générations futures, la RDC dans ses frontières d’avant l’indépendance”, confie-t-il .
La réaction du camp Katumbi ne s’est pas fait attendre.
“C’est de la distraction. Cette loi n’aura jamais la majorité parce qu’elle viole la constitution en article 220, interdit la réduction des droits des personnes”, dit en réaction, Francis Kalombo, porte-parole adjoint de Moïse Katumbi.
“Ils n’auront pas les 3 quarts du Congrès exigés pour faire modifier la constitution sans passer par le référendum”, gage Francis Kalombo qui visiblement, n’est pas plus effrayé que ça par le chiffre de 215 députés prêts à voter pour cette loi.
“C’est sa déclaration et c’est du déjà entendu. On a dit que 350 députés soutenaient Mabunda, mais nous connaissons la suite”, pointe ce proche de Katumbi.
Il sied de rappeler que l’initiative de Noël Tshiani vise à ne réserver qu’aux seuls congolais ayant un père et une mère de nationalité congolaise l’accès au poste du président de la République, et aussi à certains autres postes régaliens comme la présidence de l’assemblée nationale ou du sénat.
Pretendu candidat à la présidentielle de 2023, Moïse Katumbi se sent viser par cette initiative de Tshiani. Il a rétorqué qu’il n’acceptera d’être écarté de la course électorale par des initiatives venues des officines politiques. D’où il promet de se défendre en suivant la constitution et l’hymne national du pays.
« Je crois les gens chantent parfois l’hymne national sans comprendre le sens. Il y a des intellectuels qui ne connaissent pas parfois le contenu de l’hymne national. Nous sommes unis par le sort et nous sommes unis aussi dans l’effort. Le sort c’est quoi ? C’est la plus grande question. Je laisse à ces sois disant intellectuels de répondre à cette question. Notre parti Ensemble pour la République est basé sur l’hymne national, dans l’hymne national, on doit se défendre. Aussi, ce n’est pas parce qu’on ne parle pas. S’il s’agit de se défendre, nous allons nous défendre et je sais me défendre. Je sais me défendre en suivant la constitution de notre pays et aussi en suivant l’hymne national. Je ne peux pas accepter des choses qui vont nous remettre en arrière », a-t-il déclaré devant la presse ce dimanche 30 mai à Lubumbashi, chef-lieu du Haut-Katanga.
Bishop Mfundu
Contactez la rédaction de Voice Of Congo : 00243 818956860