Plus de deux jours après l’avoir déposée, la motion de défiance infligée au ministre de l’Economie, Justin Kalumba, ne figure pas dans les points inscrits à l’ordre du jour de la plénière.
Et pourtant l’Assemblée nationale va se réunir ce lundi 28 mars en plénière pour examiner sept lois de ratification.
Au regard de la constitution, cette situation pourrait constituer une violation fragrante du délai de 48 heures pour examiner une motion de censure ou de défiance.
En tout cas, selon l’article 146 de la Constitution, la motion de défiance contre un membre du gouvernement n’est recevable que si elle est signée par un dixième des membres de l’Assemblée nationale, soit par au moins 50 députés sur les 500.
Or celle introduite lundi dernier contre le ministre de l’Économie Jean-Marie Kalumba par le député national, Crispin Mbindule, au nom d’un groupe de députés nationaux de l’Union sacrée, avait recueilli plus de 70 signatures, attestent les pétitionnaires.
Une semaine après son dépôt, cette pétition n’est toujours pas reprise dans l’ordre du jour, alors qu’elle devrait être soumise au vote 48 heures après son dépôt, comme le stipule l’article 146 de la Constitution.
Il faut reconnaître que cette motion a suscité une division au sein de l’Union sacrée pour la nation entre les pro et anti motion.
Tenez, lors d’une rencontre jeudi dernier entre les députés de l’Union sacrée et le présidium de cette plateforme, Jean-Michel Sama Lukonde, Christophe Mboso, Modeste Bahati, Augustin Kabuya et Jean-Pierre Bemba n’ont pas été en mesure de calmer les motionnaires et leurs partisans en voulant bloquer leur initiative.
Si pour son auteur, cette motion n’est pas un acharnement comme le pensent certains députés, les autres voient en cela un moyen de remettre en cause le Gouvernement Sama Lukonde y compris le Président de la République.
C’est pourquoi ils ont appelé les Députés de l’Union sacrée à se désengager de cette motion.
Niet! Ont-Ils répondu.
Pour les partisans de la motion, il y a nécessité de soutenir cette motion pour des raisons d’efficacité et d’image de l’Union sacrée.
Si cette motion de défiance contre le ministre Jean-Marie Kalumba est adoptée, celui-ci est réputé démissionnaire, conformément à l’article 147 de la Constitution.
Même si elle ne figure pas dans l’ordre du jour, les députés nationaux peuvent, lors de la plénière, revendiquer par motion incidentelle l’examen immédiat de cette motion de censure, se fondant sur l’article 146 de la Constitution.
Dans une interview accordée mercredi 23 mars à Radio Okapi, Crispin Mbindule justifie cette motion par plusieurs griefs. Entre autres, la hausse des prix de produits de première nécessité depuis plus d’un an et la mauvaise gestion de 20 millions de dollars déboursés pour l’achat des chinchards.
Bishop Mfundu