La tendance vers un monde multilatéral semble bien se matérialiser. Révolu est désormais l’époque où Washington détenait le monopole économique de la planète. C’est ce qu’on peut déduire de la réalisation du projet d’une Banque de Développement pour les pays en voie de développement.
Réunis pour leur sixième sommet annuel à Fortaleza, au Brésil, les pays membres du Brics (les cinq grands pays émergents de la planète), Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud, ont signé, le mardi 15 juillet dernier, un accord donnant naissance à une banque de développement et une réserve de Fond monétaire commun.
La banque de développement, qui à terme aura un fond de 100 milliards de dollar, aura pour objectif de financer des grands projets d’infrastructures dans les pays membres et, plus tard, dans d’autres pays émergents.
Au départ, la capitalisation de cette banque sera de 50 milliards de dollars et, en vrai adversaire de la Banque Mondiale qui est basée à Washington (États-Unis), la Nouvelle Banque de développement sera basée à Shanghai, une ville de l’autre superpuissance économique du monde en l’occurrence la Chine.
Hormis cette Banque, les Brics ont également signé un accord-cadre instituant une réserve des devises d’une valeur de 100 milliards de dollars. Ce fond monétaire permettra à ses membres de se protéger en cas de tempête sur leurs devises respectives.
Ce concurrent du FMI(Fond Monetaire International) recevra 41 milliards de dollars provenant de la Chine, 18 milliards de l’Inde, le Brésil et la Russie, et 5 milliards de l’Afrique du Sud.
Si ces deux nouvelles institutions ont visiblement comme objectif à long terme de rivaliser les institutions dominées par l’Occident que sont la Banque Mondiale et le FMI, les président du Brics ont toutefois fait des discours moins rivalisant à l’issue de la signature de cet acte historique.
“Ce fonds est un outil très puissant pour prévenir de nouvelles difficultés économiques” a déclaré le président russe, Vladimir Poutine et Son homologue chinois, Xi Jinping, a quant à lui évoqué une “association solide”, réaffirmant la nécessité “d’augmenter la représentativité et la voix des pays en développement”.
“C’est une contribution importante pour la réconfiguration de la gouvernance économique mondiale” s’est aussi réjoui la présidente brésilienne, Dilma Rousseff.
La création d’une banque de développement pour le Brics est un projet de long date mais était bloquée par une mésentente entre la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud sur qui abriterait le siège de l’institution.
Erick Bukula
@VoiceOfCongo