Ce que Nelson Mandela pense de la vie et de la mort

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Alors que l’hospitalisation  de Nelson  Mandela se prolonge à Johannesburg et que son peuple reste en prière depuis samedi dernier, nous poursuivons notre série sur la force des convictions  de l’ancien président sud-africain.  

Assisté par sa femme Graça Machel Mandela toujours à ses côtés, son ex-femme Winnie Mandela qui lui a rendu visite, ses filles, ses  petits et arrières-petits fils qui se relaient à ses côtés, Nelson Mandela attend patiemment l’heure du dernier voyage auquel l’archevêque anglican émérite Mgr Desmond Tutu a demandé aux Sud-africains de se préparer. Au sujet de la mort et du sens de la vie, Nelson Mandela est une source intarissable. Dans l’ouvrage Pensées pour moi-même. Citations. 60 années de réflexions politiques et spirituelles de Nelson Mandela Publié en 2012 aux Editions Points, on apprend du prix Nobel de la paix 1993 que : «Ce qui compte dans la vie ce n’est pas seulement d’avoir vécu. C’est la différence faite dans la vie des autres qui définit le sens de la vie que nous avons menée.»

Walter Sisulu, plus qu’un  mentor politique

Il avait fait cette déclaration lors des célébrations du 90ème anniversaire de Walter Sisulu le 18 mai 2002 au Walter Sisulu Hall, Randburg, Johannesburg, en Afrique du Sud. Walter Sisulu est mort l’année suivante, le 5 mai 2003. C’est avec Walter Sisulu et Oliver Tambo que Nelson Mandela avait fondé la ligue de la jeunesse de l’Anc le dimanche de pâques, en 1944. Walter Sisulu en était le trésorier, Oliver Tambo le secrétaire et Anton Lembede, le président. Six autres membres dont Nelson Mandela avaient été élus au Comité exécutif de ladite Ligue qui visait à donner une direction à l’Anc. Walter Sisulu avait été  par la suite le secrétaire général de l’Anc de 1949 à 1954. Il fut arrêté plusieurs fois, notamment à Rivonia le 11 juillet 1963. Comme Nelson Mandela,  Il fut condamné au procès de Rivonia à la prison à vie, le vendredi 12 juin 1964.
Walter Sisulu  fit la grande partie de sa peine sur l’île de Robben Island avec  Nelson Mandela. Walter Sisulu avait été libéré quelques mois avant Nelson Mandela par une décision du gouvernement du président Frederik de Klerk, en octobre 1989. De 1991 à 1994, Walter Sisulu  fut vice-président de l’Anc. Walter Sisulu était plus que le mentor politique de Nelson Mandela.
Selon Nelson Mandela dans son autobiographie intitulée Un long chemin vers liberté, paru Paris,  à Fayard en 1995: «C’est dans la salle de séjour des Sisulu que j’ai rencontré Evelyn Mase, ma  première femme (…) Ma Sisulu, la mère de Walter, était la sœur de la mère du père d’Evelyn (…)», écrit Nelson Mandela.

«Nous étions tous prêts à la mort»

Nelson Mandela,  qui dirigea la branche armée de l’Anc, l’Umkonto we sizwe, s’est toujours souvenu du jour du verdict. Dans son autobiographie, Nelson Mandela se confie: «J’étais prêt à subir la peine de mort. Pour être effectivement prêt à quelque chose, on doit s’y attendre vraiment.  On ne peut être prêt à quelque chose si l’on ne croit pas secrètement que cela  arrivera. Nous étions tous prêts à la mort, non pas parce que nous étions courageux, mais parce que nous étions réalistes ? J’ai pensé à ce vers de Shakespeare : «Soyez résolus devant la mort ; et la mort et la vie vous seront douces», souligne-il. Le père de la démocratie multiraciale en Afrique du Sud a vu mourir des êtres chers durant sa vie. La mère de Nelson Mandela est morte lorsqu’il était en prison.
Le gouvernement ségrégationniste ne lui avait pas  permis d’assister aux obsèques de sa mère lors qu’il avait demandé la permission pour assister aux obsèques et aux funérailles de sa mère. Sa première épouse, Evelyn Ntoko  Mandela, est décédée le 30 avril  2004 à l’âge de 82 ans. Son  fils Makghato Mandela, issu de son mariage avec Evelyn Ntoko Mase Mandela, est décédé des suites de sida le 6 janvier 2005 à l’âge de 54 ans. Nelson Mandela l’avait lui-même annoncé à Johannesburg,  lors d’une conférence de presse à son domicile : «Nous vous avons convoqué aujourd’hui pour vous annoncer que mon fils est mort du sida», avait-il déclaré quelque heures après le décès de son fils dans un hôpital de Johannesburg. Son fils s’y trouvait dans un état critique depuis un mois.

Les nombreuses épreuves d’une vie   

Nelson Mandela avait été clair : «Nous ne devons pas dissimuler la cause de la mort des membres de nos familles, que nous restons, car c’est le seul moyen de pouvoir faire comprendre à la population que le sida est une maladie ordinaire (…)», avait ajouté Nelson Mandela qui avait mené une campagne active pour l’intensification de la lutte contre le sida. Zondi, l’épouse de Makghato Mandela était déjà morte  des suites d’une pneumonie. L’autre fils de Nelson Mandela, Madiba Thembekile, avait trouvé la mort dans un accident de la route en 1969, alors que l’icône de la lutte contre l’apartheid était en prison. L’Afrique du Sud  et le monde entier suivent de près les nouveaux développements sur l’état de santé de Nelson Mandela.  Ce grand homme d’Etat et citoyen du monde a connu tant d’épreuves dans sa vie de combattant, de prisonnier, d’époux, de père, de président et d’ancien président de la République.

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