La pratique de coup d’Etat en RDC remonte au lendemain de l’indépendance. En effet, trois mois seulement après l’accession du pays à la souveraineté nationale, le 14 septembre 1960, le Général Joseph Désiré Mobutu avait neutralisé le gouvernement de l’époque pour le remplacer par un collège de commissaires généraux composé des jeunes universitaires dont Etienne TSHISEKEDI et Jonas MUKAMBA.
Cinq ans plus tard, le 24 novembre 1965, c’est le même Général Joseph Désiré Mobutu qui dépose le Président de la République, Joseph Kasa-Vubu. L’homme fort s’installera au pouvoir pour 32 ans, avant de se voir renverser par Laurent-Désiré Kabila, à la tête d’une coalition hétéroclite où l’on trouvait pêle-mêle des troupes ougandaises, rwandaises, burundaises, angolaises, mayi-mayi, etc.
Signalons qu’après seulement une année au pouvoir, en 1966, des politiciens seront publiquement pendus par le régime Mobutu, accusés de conspiration contre l’ordre établi.
En juin 1992, une cohorte de militaires, en direct et dans une scène immensément comique, s’étaient emparés de l’OZRT devenue par la suite RTNC, pour exiger gentiment la démission du président Mobutu… Dans la foulée, le Premier ministre Jean de Dieu Ngunz, en réaction à cette tentative de renversement du pouvoir par la force, décide de suspendre « avec force » les travaux de la Conférence Nationale Souveraine.
Après la réunification du pays par l’accord global et inclusif en 2003, à l’issue du dialogue inter-congolais de Sun City, on croyait que cette mentalité de putsch était révolue en RDC qui venait d’être déchirée par des guerres entre le gouvernement et les rébellions, depuis août 1998, mais c’était mal connaitre la boulimie du pouvoir du Congolais.