Congo: appel à protéger le Parc des Virunga de l’exploration pétrolière

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RDC: investir dans le Parc des Virunga plutôt que d’y chercher du pétrole
La République démocratique du Congo (RDC) devrait investir dans le développement du parc national des Virunga, situé dans l’est du pays en proie à des violences, plutôt que d’accorder des concessions à des compagnies pétrolières, a affirmé le Fonds mondial pour la nature (WWF) dans un rapport à paraître jeudi.

Le parc des Virunga, le plus ancien d’Afrique – car créé en 1925, du temps de la colonisation belge – et classé au patrimoine mondial de l’Unesco, pourrait générer des revenus d’1,1 milliard de dollars par an, contre une cinquantaine de millions de dollars actuellement, s’il était mis en valeur de manière durable plutôt que d’être consacré à l’exploitation pétrolière par des groupes européens, potentiellement dommageable pour l’environnement, souligne le WWF en s’appuyant sur une analyse menée par une société indépendante de consultance, Dalberg Global Development Advisors.

Le parc dispose ainsi du potentiel pour créer 45.000 emplois permanents par des investissements dans l’énergie hydroélectrique (BIEN: hydroélectrique), l’industrie de la pêche et l’écotourisme, précise le rapport intitulé “La valeur économique du parc national des Virunga“.

En revanche, l’exploitation pétrolière – le gouvernement congolais a accordé des concessions couvrant 85% de sa superficie – pourrait provoquer de l'”instabilité” et entraîner la perte d’emplois existants.

Le parc “représente un atout de taille pour la RDC et contribue au patrimoine africain en tant que plus ancien parc du continent et en étant le plus riche du point de vue de la biodiversité“, souligne le WWF. “Les projets d’exploration pétrolière et l’exploitation des réserves de pétrole mettent la valeur (du parc) des Virunga en péril“, ajoute l’organisation.

Le WWF lancera jeudi une campagne mondiale qui vise à protéger le parc de l’exploration pétrolière. L’organisation appelle en particulier Soco à annuler ses plans d’exploration dans l’enceinte du parc ainsi que dans tout autre site du patrimoine mondial.

En juin, le comité du patrimoine mondial de l’Unesco (l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture) avait lancé un appel à Kinshasa lui demandant d’annuler les permis d’exploration pétrolière accordés. Il avait aussi demandé aux entreprises bénéficiaires des concessions – la française Total SA et la britannique Soco International PLC – de ne pas entreprendre d’exploration dans le parc. Total s’est engagé à respecter les limites actuelles du parc, faisant de Soco la seule compagnie pétrolière à envisager une exploration à l’intérieur du parc.

Le programme d’exploration de Total est strictement limité à une zone située en dehors du parc des Virunga” et, le groupe “confirme son engagement à respecter les limites actuelles au cas où celles-ci seraient réduites“, avait assuré en juin dernier le PDG du groupe français, Christophe de Margerie, en réponse à une demande du WWF France.

Créé en 1925 sous le nom de Parc Albert, le parc des Virunga, à la frontière du Rwanda, couvre près de 8.000 km2, avec une biodiversité “exceptionnelle“, selon l’Unesco: plus de 200 espèces de mammifères, dont les gorilles de montagne et les okapis, qu’on ne trouve que dans cette région du monde. Ce parc est classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979 mais a été inscrit en 1994 dans la catégorie des sites en péril, du fait de la situation conflictuelle de la région et des atteintes à la biodiversité.

Plusieurs groupes armés actifs dans la province du Nord-Kivu l’occupent, braconnant et tenant à l’écart les touristes nécessaires au développement. Plus de 130 gardes des Virunga, souvent moins bien armés que les rebelles, sont morts dans l’exercice de leur fonction depuis 1996.

 
Belga

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