
Le Président de la RDC Félix Tshisekedi a procédé ce lundi 31 janvier au lancement des travaux de construction du port en eaux profondes de Banana, dans la province du Kongo Central.
De la Genèse du projet
Le projet de construction du port en eaux profondes de Banana est la suite logique d’un vaste projet débuté il y a des lustres.
Il faut noter que le projet ne s’étend que sur une ouverture de 37 kms de littoral qui donne une petite ouverture sur l’océan atlantique dans les eaux profondes de l’embouchure du fleuve Congo.
Dans son point de presse du 03/03/2018 faisant allusion à ce dossier, le vice premier ministre et ministre des transports de l’époque José Makila avait fixé l’opinion sur son historique et a jeté les bases de son aboutissement.
Il avait indiqué que l’idée d’exploiter cette petite ouverture du fleuve Congo à l’océan atlantique remonte à 1863. Il faudra même se rappeler que Diego Cao est passé par là en 1495.
L’attente était de 109 ans (plus d’un siècle), avant de le voir prendre une forme, soit exactement en 1972, date que le gouvernement de Mobutu a créé l’Organisation pour l’Equipement de Banana en sigle OEBK pour la matérialisation de ce projet.
Neuf ans plus tard, soit en 1981, avec la création de la zone franche d’Inga, l’OEBK fut intégrée comme un département autonome dans la réalisation de ces deux projets.
En 1983, le gouvernement Mobutu place l’OEBK sous la tutelle du ministère des transports et communication.
Prenant forme, les études réalisées en 1984 ont évalué le coup de la réalisation dudit projet à 4,5 milliards de dollars américains.
D’où il fallait rechercher le financement. Malheureusement, le projet fut renvoyé aux calendes grecques.
Ce n’est que plusieurs années plus tard, soit avec l’exercice de pouvoir du président Joseph Kabila que ce projet va connaître un nouveau départ.
Suivant son orientation, la construction de ce port en eaux profondes était à inscrire dans la souveraineté de la RépubliqueDémocratique du Congo,
D’où le choix d’un partenariat public-privé pour sa matérialisation.
Avec un tel choix fait de manière réfléchie, ce port sera utilisé par la majorité de compagnies maritimes mondiales.
Un partenaire a été trouvé et un accord signé le 9/02/2017.
Aux termes de cet accord, l’Etat congolais devrait exproprier quelques services et communautés locales d’utilité publique et délocaliser le camp militaire qui se trouve dans cette péninsule.
Ainsi, le projet devrait s’exécuter sur plusieurs phases:
La phase 1 prend la construction de deux quais de 400 et 200 mètres pouvant recevoir à la fois un bateau de 90 metres avec 12.500 conteneurs de 20 pieds et un autre bateau de 200 mètres.
Son coup d’investissement total était évalué à 539.500.000 dollars et l’apport du gouvernement chiffré à 118.500.000
La phase 2 prend la construction d’un troisième quai de 200 mètres, l’augmentation de la capacité électronique de 2,5 MVA et la construction de la deuxième zone industrielle et logistique. Son coup d’investissement s’élève à 168.000.000 de dollars.
La phase 3 prend la construction d’un quatrième quai de 400 mètres et de l’augmentation de la capacité électronique de 5 MVA.
Son coup d’investissement s’élève à 238.000.000 de dollars.
La phase 4 prend la construction d’un cinquième quai de 400 mètres et de l’augmentation de la capacité électronique de 5 MVA.
Le coup d’investissement total s’élève à 226.000.000 de dollars.
Le projet va ressusciter en 2018 lorsque la RDC va signer un accord avec l’entreprise Émiratie DP World pour la construction d’un port en eau profonde, afin d’accroître les volumes de ses échanges commerciaux.
Après l’expiration de l’accord, de nouvelles conventions ont été signées entre la société émiratie et Kinshasa.
Le gouvernement de la RDC et la société d’Etat émiratie DP World ont decidé de conclure de nouveaux accords pour la construction d’un port en eau profonde.
La cérémonie de signature des conventions a eu lieu le samedi 11 décembre et
deux accords ont été signé.
Il s’agit d’abord du « Pacte d’actionnaires entre les parties prenantes au projet » et ensuite du « contrat de concession du port en eau profonde de Banana ».
La durée des travaux est estimée à deux ans, pour un coût global de 1,3 milliard de dollars.
Une première phase prévoit la construction d’un quai de 600 m² et d’un espace de stockage de 25 hectares.
L’objectif du projet est d’accroître les capacités logistiques du pays et de soutenir la croissance économique.
*Comment Félix Tshisekedi a-t-il reuissi à changer la donne électorale auprés des Nekongo ?*
“Parce qu’il vient de réaliser un rêve de peuple KONGO, qui depuis 40 ans entend, dors, sommeille, somnole, rêve du port en eaux profondes de Banana, qui mobilise toutes les énergies de ce peuple prétendument très calme, mais qui de temps en temps, et à travers l’histoire pas plus que récente, se réveille souvent et réagit toujours parfois avec la violence la plus inattendue…,” dit Babi Kundu, juriste, penseur, écrivain, analyste politique et auteur de la théorie de la “désinfantilisation des peuples africains”.
Cet analyste politique indique que le port de Banana a autant des avantages qu’il va apporter au pays en général, et à la province du Kongo Central en particulier en termes d’investissements, d’emplois, de plus-values, de rayonnement, d’impact touristique, de modernisation du site et ses environs, de la baisse des frais de douanes à l’importation, et tous autres aspects connexes et de flux que ce port va entraîner dans son sillage…
“Ce port est une bénédiction, et le second plus grand projet d’infrastructure économique que le Kongo central connait, après l’érection du Grand barrage hydroélectrique d’Inga,” dit ce juriste.
“L’actuel chef de l’État, après Mobutu et les suivants, est celui qui concrétise ce gigantesque projet, poussé par son génie créateur et ses innovations, ce président qui a failli se faire haïr par tous les bakongo lorsqu’il s’est agi de construire d’abord le pont route-rail sur le fleuve Congo, et que l’opinion kongolaise était montrée contre lui,” souligne Babi Kundu.
Aujourd’hui, selon lui, “la même opinion se montre la plus conciliante, et à entendre quasiment tous les politiques du coin et les leaders d’opinion, tout est en marche pour redonner un nouveau mandat au chef de l’État, en mobilisant tous les fils et filles du coin pour le bâtisseur du Port de Banana.”
Connais saint comment fonctionnent les Nekongo, Babi Kundu parie que pour battre Fatshi au Kongo Centrale les prochaines années, il faut venir d’une autre planète…
“Je rappelle que ce projet a pris corps à Dubai, lors d’un voyage du chef de l’État, dans le concert de ses voyages “inutiles” longtemps décriés, qui n’apportent rien au pays, et qui trouent la caisse du trésor public!,” s’étonne-t-il.
“Car bien auparavant, rappelle auteur de la théorie de la “désinfantilisation des peuples africains”, ce projet était discuté avec les chinois, les anglais, les français, Bolloré, les coréens, les maltais, et rien n’avait été conclu, jusqu’à ce que Fatshi et son équipe conviennent avec DP World émirati, et que la pierre pour la construction soit posée aujourd’hui à Banana.
Dans sa dernière adresse de vœux à la nation, Fatshi est revenu sur ses fameux voyages, et a dit, j’avais retenu:” ces voyages n’étaient pas pour de la villégiature, je suis allé à la rencontre des investisseurs… Bientôt vous en verrez le fruit…”, conclut-il.
Bishop Mfundu
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