CPI : le “Rwandais” Bosco Ntaganda ordonnait les tueries et les viols des civils

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Le parquet de la CPI a soutenu lundi à la Haye que l’ancien chef de guerre congolais Bosco Ntaganda ordonnait à ses troupes de tuer et violer des civils.

Cette charge a été portée au début des audiences pour décider de la suffisance ou non des preuves pour juger Bosco Ntaganda.

“Il a joué un rôle clé dans la planification des attaques contre la population civile,” a déclaré la procureure Fatou Bensouda.

Bosco Ntaganda est accusé d’avoir commis des crimes de guerre il y a dix ans.

Surnommé “Terminator”, parce que réputé sans pitié pour ses victimes, Bosco Ntaganda “a mené ses activités de persécution sur la base de l’ethnie, à travers des attaques délibérées, des déplacements forcés, des meurtres, viols, asservissement sexuel, et le pillage,” a martelé Fatou Bensouda devant les juges qui siégeaient en scéance préliminaire.

“Il a personnellement utilisé des enfants soldats pour ces attaques,” a-t-elle dit.

La procureure dispose de cinq jours pour convaincre les juges à passer à l’étape suivante, c’est-à-dire une ouverture du procès à proprement parler.

Fatou Bensouda doit montrer des preuves suffisantes de la commission de crimes de guerre et contre l’humanité dans l’est de la RDC, comme cela est reproché au prévenu.

A l’étape actuelle, Ntaganda n’est pas tenu de plaider coupable ou innocent, mais il clame qu’il n’a rien à voir avec les chefs d’accusation qui pèsent contre lui.

Auparavant, Ntaganda, s’exprimant en Kinyarwanda, avait déclaré à la cour : “Je m’appelle Bosco Ntaganda, je suis soldat,” en réponse à une question sur sa profession.

Vêtu d’un costume couleur-de-charbon et arborant sa célèbre moutache fuyante, Ntaganda écoutait attentivement, mais ne manifestait aucun signe d’émotion à la lecture des chefs d’accusation.

Mais pour la défense, la thèse d’un conflit ethnique ne tient pas. Maître Desalliers en veut pour preuve le fait que le suspect n’est pas Hema, qu’il n’est pas originaire de l’Ituri mais du Rwanda, qu’il a grandi au Kivu et qu’il est tutsi.

L’ancien chef de guerre s’était volontairement rendu à l’ambassade des Etats-Unis au Rwanda en mars dernier alors que le mouvement rebelle congolais du M23 commencait à montrer des fissures dans ses rangs.

Il a été, entre-temps, l’un des hommes les plus recherchés de la CPI qui demandait son arrestation et transfèrement pour enrôlement d’enfants soldats, asservissement s*xuel de femmes, et pour meurtres.

Quand il s’était présenté à la Haye quelque temps après sa reddition, il avait plaidé non-coupable avant d’être interrompu par le juge qui lui avait signifié que ce n’était pas le moment de plaider.

 

 

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