Crise en RDC en cas de non-tenue des élections : La sonnette d’alarme tirée au conseil de sécurité

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Par Erick Bukula

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En début de la semaine en cours, des tractations ont eu lieu au conseil de sécurité des Nations unis, à New-York. Ces assises, présidé par le ministre angolais des Relations extérieures, Georges Chikoti, portaient sur : « le maintien de la paix et de la sécurité internationale : prévention et résolution des conflits dans la Région des Grands Lacs ». Au sujet de la situation en République démocratique du Congo, deux tendances ont dominé ce débat houleux, ceux qui ont soutenu que la non-tenue des élections dans le délai constitutionnelle n’aura pas d’incidence sur la stabilité du pays et ceux qui tiré la sonnette d’alarme sur le chao qui prévaudrait en RDC et dans toute la région des Grand lacs si ces élections ne sont pas tenues dans le délai imparti par la constitution du Grand Congo.

Dans le premier camp nous retrouvons le gouvernement congolais qui, dans les assises, s’était fait représenté par une délégation conduite par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Raymond Tshibanda. Ce dernier, tout en insistant que la RDC tient à l’organisation des élections, a soutenu que ces échéances ne peuvent se tenir dans le délai constitutionnel. Pour cause, Mr Tshibanda a cité principalement 4 obstacles : l’absence d’un fichier électoral fiable et inclusif prenant en compte tous les Congolais aujourd’hui en âge de voter, L’absence d’un calendrier réaliste et consensuel et les obstacles liés à la sécurisation et le financement du processus électoral.

Ban Ki-Moon, Rudy Mandio et Samantha Power dans le camp des alarmistes

L’équipe gouvernementale n’était pas la seule délégation congolaise à prendre part au débat. Aussi présent au siège des Nations-Uni était une frange d’opposants congolais dont le président du Peuple au Service de la Nation, Rudy Mandio. Ce dernier a adopté une position diamétralement opposé à celle du ministre Tshibanda. Pour l’opposant Mandio, la non-tenue des élections en RDC risque de créer l’instabilité dans la région du Grand lacs. Avec comme conséquences graves, des pertes en vies humaines, mais aussi des effets néfastes sur l’économie, sans oublier une nouvelle crise humanitaire. « Nous ne pouvons pas sacrifier les efforts de plusieurs acteurs dans la région (La Monusco, gouvernement Congolais, L’Union Africaine et autres…) sur la stabilité en RDC et le progrès économique. Cette stabilité vient de naitre il y a pas longtemps et alors on ne peut pas le tué. » A imploré cet opposant de la diaspora.

Pour Rudy Mandio, la grandeur de la RDC, en superficie et en démographie, fait d’elle un pion incontournable pour le développent région. L’opposant congolais basé en Afrique du Sud a aussi dénonce la politique contradictoire du gouvernement congolais, qui parle de la sécurisation du processus électoral comme obstacle à la tenue des scrutins et en même temps demande la réduction des effectif de la Monusco.

Même son de cloche du cote de l’ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies, Samantha Power, également présente au débat. Mme Power a relayé le message de l’administration Obama, qu’il n’y avait pas de « raison crédible » pour que « l’élection (Ndlr : présidentielle) en RDC ne se déroule pas à la date prévue». « Il faut non seulement pouvoir voter mais que les individus soient à même de faire campagne pour leurs candidats favoris et d’exprimer librement leur opinion», a déclaré la diplomate américaine citée par l’AFP.

Mme Power a également dénoncé « le harcèlement et la détention de militants pacifiques et de dirigeants de l’opposition en RDC ». Elle a particulièrement critiqué l’arrestation il y a quelques jours de 18 militants de la société civile lors d’une marche silencieuse à Goma. Ces militants ont été libérés après le paiement d’une amende transactionnelle.

 

Aussi dans le camp des alarmistes, se trouve le secrétaire général des nations-unis, Ban Ki-moon. Bien que soutenant la tenue d’un dialogue entre acteurs politique, Ban Ki-Moon a demandé aux différents acteurs d’œuvrer pour la tenue des élections dans un climat de stabilités et dans le délai constitutionnel.

« Lors de mon récent déplacement dans le pays en février, j’ai prié instamment tous les intervenants de régler leurs différends par le dialogue et de créer des conditions propices à la tenue en temps voulu d’élections crédibles, conformément à la Constitution », a indiqué le secrétaire général des Nations unies.

Ban Ki-moon a plaidé pour que des crises politiques soient évitées dans la région des Grands Lacs.

« Par le passé, a-t-il rappelé, les crises politiques qui ont frappé la région des Grands Lacs se sont traduites par des violences généralisées et de graves problèmes de sécurité. Nous devons empêcher ce scénario de se reproduire. »

 

«Je suis très préoccupé par l’impasse dans laquelle se trouve encore l’organisation des prochaines élections en République démocratique du Congo », a déclaré lundi 21 mars le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Ban Ki-moon a fait savoir qu’il a récemment invité les acteurs politiques congolais à dialoguer.

Le processus électoral est en panne en RDC. Alors que le mandat de l’actuel chef de l’Etat s’achève à la fin de cette année, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a fait savoir que des contraintes techniques ne permettaient pas d’organiser les élections dans le délai. La commission électorale a alors annoncé son intention de saisir la Cour Constitutionnelle pour un report des échéances électorales. Plusieurs observateurs et acteurs politique accusent la coalition  au pouvoir de vouloir garder Kabila à la présidence au delà de son mandat.

Un article de Voice of Congo

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