Nécessité d’une vaste campagne nationale contre les migrations clandestines en RDC
On parle de plus en plus aujourd’hui des responsabilités partagées
» Nous sentons l’odeur forte de la misère dans cette ville qui nous a vus naître. Il faut partir coûte que coûte pour ces pays étrangers qui peuvent nous couvrir de l’odeur douce de la prospérité » !
Ce discours est le lot quotidien dans les villes de la RDCongo, surtout à Kinshasa où des milliers de jeunes brûlent au quotidien du désir de se rendre en Europe, aux Etats-Unis, au Canada et, dans une moindre mesure, en Afrique du Sud, pour y chercher fortune et y mourir un jour dans l’abondance !
Tous ces jeunes veulent s’expatrier après avoir vu quelques amis revenir de leur séjour à l’Etranger avec de l’argent distribué avec générosité à des membres de leur famille ; avec des valises d’habits attrayants proposés à la vente, à prix d’or à l’occasion de » Matanga » deuils ou encore au volant d’une voiture deluxe au cours d’une escapade à travers les communes de la capitale !
Au vu de ces signes trompeurs de richesse et de bien-être, le cœur de beaucoup de jeunes s’envole pour aller battre dans l’univers de rêves infinis mais aussi et surtout dans celui d’incertitudes absolues.
C’est pendant ce temps de crises irréversibles que les jeunes de notre pays décident. Ils cherchent de l’argent par tous les voies et moyens pour payer leur frais de voyage et quelque provision de fortune.
Mourir avant d’arriver à destination !
En rapport avec ces préparatifs de voyage, on a appris que de nombreux jeunes de notre pays se permettent de dépouiller leur famille (vente de parcelle ou de véhicule) s’ils ne se rendent pas coupables de vol de biens appartenant à des tiers avant de disparaitre dans la foule anonyme ! Très mal préparés à leur vie dans leur pays d’élection où les règles régissant les mouvements migratoires de populations sont des plus drastiques ; où les conditions d’insertion sociale ne sont pas toujours faciles à réunir ; où les conditions climatiques ne sont pas toujours clémentes, ces jeunes s’exposent chaque jour à l’expulsion légale ou à retour volontaire forcé.
Mais il y a pire que cela. En effet, ils sont aussi de plus en plus nombreux des jeunes congolais candidats à l’expatriation qui meurent avant d’atteindre leur destination finale ! Il y a lieu de s’interroger sur le gain obtenu par les jeunes qui partent pour l’étranger pour mourir pendant leur déplacement avant d’avoir obtenu ce qu’ils cherchaient : de l’argent à distribuer aux membres de leur famille ; de beaux habits à vendre cher et, enfin, des voitures attrayantes pour leur excursion à travers les rues de nos cités !
On parle de plus en plus aujourd’hui des responsabilités partagées. Qu’en est-il exactement de ces déplacements inutiles de jeunes de notre pays qui veulent quitter massivement le pays pour faire la pauvreté ?
Responsabilités partagées, Oui mais entre quoi et qui ? Au niveau de jeunes eux-mêmes il y a à se demander pourquoi les jeunes n’ont plus confiance en eux-mêmes pour chercher sur place les richesses qu’ils veulent obtenir ailleurs. Au niveau de responsables de familles pourquoi le relâchement coupable observé dans l’accomplissement de leur devoir d’éducateur ? Au niveau de l’Etat, pourquoi le gouvernement ne crée-t-il pas des conditions favorables susceptibles de retenir les jeunes au pays ? Le débat est lancé sur les migrations clandestines en RDC.
Par Kambale Mutogherwa
Source : LaTempete