Dialogue : Le comité préparatoire cette semaine

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Edem Kodjo

*Le Facilitateur international du dialogue politique national et inclusif confirme la mise en place du comité préparatoire à la fin de la semaine. S’agissant de l’opposition, il a noté une grande évolution, notamment en ce qui concerne l’UDPS. A l’en croire,  à partir de ce moment, l’UDPS n’a plus d’objection fondamentale pour que le dialogue ne puisse se poursuivre. A ce jour, Edem Kodjo a  besoin d’un peu de temps pour consulter même ceux qui ne sont pas chaud, parce qu’il y a un dialogue inclusif. Mais on ne peut pas non plus rester indéfiniment sans avoir la moindre perspective pour un pays aussi déterminant dans le continent africain. C’est la raison pour laquelle il laissera  toujours la place pour les frères qui exprimeront le besoin de s’asseoir avec nous

*Au sujet des délais constitutionnels, Edem Kodjo explique que tous les jours qui passent sont des jours qui ne nous permettent pas de dire que nous allons respecter ces délais dans les meilleures conditions. Alors, que faisons-nous ? Est-ce que nous allons attendre pour que le délai soit épuisé pour commencer à nous poser des questions ? Ou bien, en hommes d’Etat, prudents et généralement avisés, nous voyons quelles sont les dispositions qu’ensemble autour d’une table, nous pouvons prendre pour faire avancer les choses. « C’est simple comme bonjour et moi je n’entre pas dans la querelle entre les légalistes qui estiment que les Nations Unies ont dit ceci de manière définitive », dit-il

Après avoir rencontré la société civile dans sa diversité, les partis politiques dans leur diversité, ceux de l’opposition comme ceux de la sensibilité présidentielle, le Facilitateur international désigné par l’Union Africaine (UA), M. Edem Kodjo a choisi lundi la presse pour lancer officiellement le processus du dialogue. Et ce n’est pas sans émotion qu’il a accepté cette mission qui est délicate, que d’aucuns qualifient d’impossible. « Il n’y a pas de choses impossibles pour les gens de bonne volonté », dit-il, avant de rappeler qu’il est arrivé à Kinshasa (Rd Congo) en janvier 2016. Nous avons commencé par des larges consultations. On a travaillé de jour comme de nuit pour répondre à toutes les sollicitations qui venaient de tous les secteurs et je me suis rendu compte que le dialogue que nous allions entreprendre était quelque chose de populaire, de soutenu. Beaucoup de gens venaient nous voir pour aborder des problèmes qui n’étaient pas manifestement du dialogue.

Mais nous avons constaté qu’il y avait un engouement certain pour ce processus. Après des larges consultations, nous sommes retournés à Addis-Abeba pour rendre compte. Nous sommes revenus une seconde fois et nous avons continué notre travail jusqu’à ce que malheureusement, j’ai été rendu indisponible pour des raisons de santé et cela a bloqué le processus pendant trois semaines à un mois. Il n’y a plus une minute à perdre, le dialogue doit être lancé, il doit être poursuivi, rétorque-t-il.  Il a par la suite expliqué à la presse que c’est cette semaine qu’il compte bien installer le comité préparatoire, parce qu’il veut procéder à des larges échanges dans toute l’orbite politique congolaise.

Plus d’objection pour l’UDPS

S’agissant des partis de l’opposition, Edem Kodjo dit avoir  noté une grande évolution, notamment en ce qui concerne l’UDPS. « J’avais été à Bruxelles moi-même pour rencontrer notre ainé, le président Etienne Tshisekedi et nous avons discuté ». A l’époque, mentionne-t-il, il y avait un doute sur la position de l’UDPS sur la poursuite du dialogue. Pendant que j’étais à Paris, j’ai rencontré la veille de Pâques une délégation conjointe de l’UDPS et de la mouvance présidentielle, qui m’a fait part du désir de l’UDPS, si on levait un certain nombre d’équivoques, notamment par rapport à M. Edem Kodjo s’il était  facilitateur ou envoyé spécial. Ce qui a permis à Mme Zuma de définir le vrai travail du Facilitateur de manière claire et nette. A partir de ce moment là, l’UDPS n’a plus d’objection fondamentale pour que le dialogue ne puisse se poursuivre avec Edem Kodjo comme facilitateur international.

Selon lui, la grande première étape était de savoir si l’UDPS marchait avec nous et même le président de l’UDPS est pressé de voir si les choses se mettaient en place. On a même vu dans une déclaration datée de ce jour que le 24 avril était une sorte de point de non retour et il fallait que quelque chose commence avant cette date. « J’ai besoin d’avoir un peu de temps pour consulter même ceux qui ne sont pas chaud, ils auront leur place, parce qu’il y a un dialogue inclusif », martèle-t-il, tout en insistant qu’on ne peut pas non plus rester indéfiniment sans avoir la moindre perspective pour un pays aussi déterminant dans le continent africain. C’est la raison pour laquelle nous laisserons toujours la place pour les frères qui exprimeront le besoin de s’asseoir avec nous, fait-il savoir.

Rien ne prouve que le délai constitutionnel sera respecté

A la question de savoir si le délai constitutionnel sera respecté, Edem Kodjo a indiqué  que nous ne pouvons pas travailler avec l’idée de ne pas respecter le délai constitutionnel. D’autant plus que ce vœu a même été mentionné dans le communiqué conjoint de l’UA, l’ONU, EU et l’OIF.  Pour lui, il y a le délai constitutionnel, mais tous les jours qui passent sont des jours qui ne nous permettent pas de dire que nous allons respecter ce délai dans les meilleures conditions. Alors, que faisons-nous ? Est-ce que nous allons attendre pour que le délai soit épuisé pour commencer à nous poser des questions ? Ou bien, est-ce qu’en homme prudent et généralement avisé, nous voyons quelles sont les dispositions qu’ensemble autour d’une table nous pouvons prendre pour faire avancer les choses. « C’est simple comme bonjour et moi je n’entre pas dans la querelle entre les légalistes qui estiment que les Nations Unies ont dit ceci de manière définitive et que ça constitue une sorte de base », rétorque-t-il.

Quelle durée pour le dialogue et que répondre à ceux qui pensent que Joseph Kabila doit lever le suspens ? Le Facilitateur international est d’avis que le dialogue pourrait durer autour de deux semaines. Mais ce sont les affaires que les Congolais organisent eux-mêmes. S’il faut déborder un peu, on ne peut pas accepter.  Seulement, il ne faut pas établir un dialogue au long court qui  n’en fini jamais, alors que les délais constitutionnels sont entrain de courir. Il faut donc limiter les affaires dans un cadre précis et obtenir une feuille de route approuvée par tout le monde et qui nous serve de direction à suivre.

Edem Kodjo a  souhaité que tout le monde soit présent au dialogue et qu’il n’y ait pas de procès d’intention. « Je souhaite que l’on mette tout sur la table clairement et que l’on prenne des problèmes un à un pour les résoudre. Moi je suis convaincu qu’on arrivera à les résoudre. Mais si on part des idées préconçues que telle personne a telle stratégie,  telle personne a un agenda caché, on ne s’en sortira pas », conseille-t-il. C’est pourquoi, que je répète à nos amis qui hésitent encore : venez !  Sinon, il a été demandé au Facilitateur d’insister sur le délai constitutionnel, sur le respect de la constitution, choses que l’auteur de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples depuis 1981 s’investit. Donc, je ne viens pas dans un pays avec l’idée de violer sa constitution. Ça serait même contre ma nature. En même temps je me dis, il faut déposer le problème sur la table pour trouver solution. Se référer constamment à des idées préconçues, n’est pas la meilleure solution », promet-il.

D’autres sont allés même à penser que l’acte de nomination de Edem Kodjo ne fait nullement référence à la résolution 2277 et à la constitution de la République. A ce sujet, il dit qu’il n’est pas certain que lorsque le document était déposé sur la table de Mme Zuma, les Nations Unies avaient déjà adoptées leur résolution !  « Parce qu’on m’a consulté sur le mandat du facilitateur, parce que c’est moi qui voulait qu’on me fasse un nouveau mandat sur demande de mes frères. Il n’y a pas de rapport évident entre les deux », précise-t-il.  Mais selon lui, il y a d’un côté un travail administratif  et diplomatique que l’on confie à quelqu’un dans un document et qui doit lui servir de feuille de route et une résolution des Nations Unies qui est quelque chose d’un peu solennelle.

A propos de la composition du comité préparatoire, il demande à la sensibilité présidentielle, à l’opposition et à la société civile de lui proposer des noms. A partir de là, on va essayer de mettre en place le comité préparatoire. « Je n’ai pas des idées préconçues.  Je pense qu’il faut quelque chose qui reflète la variété de la société congolaise », dit-il.  Au sujet de la même résolution, il souligne que les Nations Unies ont dit cela, mais personnellement je sais qu’aucun de ceux qui ont pris cette résolution n’est réellement inconscient de la réalité profonde qu’il y a ici. Ils sont tous conscients de cette réalité profonde et je sais ce que pense tout le monde, s’agissant de la faisabilité de la tenue ou non de certaines échéances.  Il promet de continuer avec  les contacts. C’est pour ça qu’il y a  des places disponibles et libres. S’il y a des conditions qu’ils posent s’agissant de l’éclairage de la mission du facilitateur, on va le faire. On ira jusqu’au bout de notre patience pour qu’on ne dise pas que nous avons fermé la porte à l’inclusivité.

Un article de L’avenir

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