Dialogue politique en RDC : après Zuma, Kodjo se confie à Sassou

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En difficulté pour faire décoller le dialogue politique, le facilitateur Edem Kodjo cherche des appuis politiques dans le continent. Après le président sud-africain, Jacob Zuma, il est allé consulter le président du Congo/Brazzaville, Dénis Sassou Ngueso. Au même moment, le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, a été signalé à Oyo, ville natale de Dénis Sassou Ngueso. Curieuse coïncidence. L’omerta imposée sur cette visite d’Etat donne lieu à des conjectures de tous genres, particulièrement sur le retour de la médiation du Congolais Denis Sassou Ngueso dans la crise congolaise.

 

Le chef de l’Etat est déterminé à organiser le dialogue afin d’assurer la tenue des élections apaisées. Pour ce faire, Joseph Kabila a proposé et convoqué le dialogue national inclusif afin qu’un consensus soit dégagé pour l’organisation des scrutins, Le président de la République se montre très patient, en acceptant d’attendre que toutes les franges de l’opposition acceptent de se mettre autour de la table. Ayant tiré les leçons des tristes Concertations nationales où un monologue avec des opposants, qui n’étaient pas représentatifs n’a pas permis la sortie de la crise.

 

Cette fois-ci, e chef de l’Etat tient à un vrai dialogue, les enjeux étant de taille tant pour lui personnellement que pour l’avenir du pays. La résolution 2277 appuie le dialogue, en même temps qu’elle impose le respect des délais constitutionnels, semblé être la clé de la réussite de l’inclusivité de ce dialogue.

 

A Genval, les opposants représentatifs et ceux qui hésitent encore comme le MLC et l’UNC, ont accepté le principe du dialogue, mais suivant l’esprit et la lettre de la résolution 2277. Les opposants ‘ont donc catégoriquement rejeté le dialogue suivant l’ordonnance présidentielle le convoquant, marquant une divergence notable entre l’opposition et le facilitateur Edem Kodjo. L’ancien Premier ministre togolais a eu des mots précis pour tancer es opposants qu’il n’y a qu’un seul dialogue, celui convoqué par Joseph Kabila dont il est facilitateur désigné par l‘Union africaine et soutenu par la communauté internationale.

 

L’opposition, qui ne voudrait pas porter la responsabilité historique de l’échec du dialogue, a proposé en tête l’Union pour La démocratie et le progrès social (UDPS) d’Etienne Tshisekedi, la mise en place d’un panel des facilitateurs pour aider Edem Kodjo dans sa délicate mission.

Dans la compréhension des opposants, ce panel ne peut être constitué que des envoyés spéciaux qui suivent de près la crise congolaise, particulièrement Tom Pierrelo des USA. En réaction, le facilitateur Kodjo, accusé de s’aligner systématiquement derrière les positions de la majorité et du président Kabila, a ouvert le panel aux représentants des institutions et non des Etats. Il a aussi promis l’implication de deux anciens chefs d’Etat pour l’accompagner dans sa tâche. Encore une fois, les opposants ont été confortés dans leur crainte de voir Edem Kodjo aller droit au mur.

 

Depuis un temps, les choses bougent. Les discours virent à l’apaisement de part et d’autre. Serait-on en voie de trouver une vole de sortie entre la facilitation, la MP et « le Rassemblement » ? On serait tenté de répondre par l’affirmative d’autant plus que du côté de l’UDPS, on a mis de l’eau dans le vin.

 

PUIS SASSOU…

C’est dans ce contexte que le déplacement d’Oyo dans la Cuvette au Congo-Brazzaville est intervenu avec son lot d’interrogation. Que sont partis chercher chez Denis Sassou, le président Joseph Kabila et le facilitateur Edem Kodjo que de nombreuses sources affirment avoir effectué lui aussi le déplacement ?

 

Les opposants soupçonnent le président de s’être rendu à la rive droite du fleuve Congo pour solliciter la médiation du-président congolais. Emoi auprès des opposants qui ont en mémoire que le président Sassou a opéré un forcing avec un référendum entaché d’irrégularités jusqu’à se faire réélire pour un troisième mandat. Ce référendum a fait sauter le double verrou qui empêchait au président Sassou de rempiler la limite des mandats et l’a limite d’âge.

 

Ce retournement de la législation en faveur de Sassou Ngueso a certainement séduit les autorités de Kinshasa qui rêveraient de copier ce modèle en l’améliorant. Les deux visiteurs de Denis Sassou sont-ils partis apprendre les meilleures techniques de contourner la Constitution à travers un dialogue qui implique aussi la communauté Internationale? Ce n’est pas exclu à l’avance face au silence gêné dés participants à la rencontre.

 

D’autre part, si les deux visiteurs sont partis solliciter la médiation du vieux chef d’Etat, les opposants qui ont frais en mémoire le déroulement des événements au Congo-Brazzaville n’accepteront pas un médiateur dont le parcours ne cadre pas avec le respect de la Constitution de son propre pays et qui n’a pas organisé un dialogue inclusif chez lui.

 

Lors des Concertations nationales, le président Denis Sassou avait été sollicité, mais le vieil opposant Tshisekedi avait fleuré le danger et s’était diplomatiquement soustrait d’un voyage aux contours flous à Brazzaville. L’équation Sassou risque plutôt de compliquer la bonne tenue du dialogue.

LE POTENTIEL

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