Drame de Matadi Kibala : ”Pendant longtemps, nous n’avons pas pris la décision. Ce qui est anormal est devenu normal. Nous devons l’assumer” (Patrick Muyaya)

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Au cours d’une conférence de presse conjointe tenue ce jeudi 3 février 2022, au lendemain du drame macabre qui a secoué la ville de Kinshasa, le gouvernement de la République et l’Hôtel de ville de Kinshasa ont pris trois grandes décisions pour sauver de vies: la
Fermeture immédiate de tous les marchés pirates du côté de Matadi-Kibala; la délocalisation des parkings de bus en provenance de la province du Kongo central vers Mitendi, et enfin l’interdiction de la délivrance de titres de propriété.

“Nous avons décidé de la fermeture de tous les marchés pirates au niveau de Matadi Kibala…,” a dit le Gouverneur, Gentiny Ngobila.

Par ailleurs, le bilan des victimes a été révu à la baisse.

“Contrairement à ce que nous avons dit hier, le bilan est de 25 morts, et non 26″, a précisé le patron de la ville de Kinshasa.

Et de poursuivre : ” nous avons décidé de la délocalisation des parkings des bus en provenance du Kongo Central vers le site de Mitendi avec interdiction strict de décharger les marchandises au niveau du marché Matadi Kibala”.

À la question de savoir pourquoi le nouveau marché moderne de Matadi Kibala annoncé, n’a pas été construit, Gentiny Ngobila a confirmé avoir posé, le 1er septembre 2020, la première pierre pour le début des travaux et que 16 mois après, rien n’a été fait sur le terrain, étant donné que dix jours seulement après cette cérémonie, le Parquet près la Cour d’appel/Gombe avait suspendu les travaux.

Selon Ngobila, des escrocs se réclamant héritiers de la défunte épouse du Maréchal Mobutu, mama Marie Antoinette, avaient trainé l’hôtel de ville en justice.

« Un procès a été engagé. Il est en cours. L’Etat n’avait pas gagné au premier degré, avant d’avoir gain de cause en appel. Mais l’hôtel de ville s’est heurté à l’inexécution du verdict ainsi rendu. La fondation Mama Mobutu et autres chefs coutumiers sont allés en appel contre cette décision », a-t-il expliqué, ajoutant même que le procès étant en cours et que rien ne peut être fait pour l’instant. D’où selon lui, l’arrêt des travaux.

En ce qui concerne la responsabilité du drame, le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, confirme bel et bien que la responsabilité incombe à tout le monde et principalement à l’État congolais.

“A tout le monde, principalement à l’Etat, parce que son devoir c’est de protéger la population et ses biens et de prévenir », a appuyé Patrick Muyaya.

Et de préciser:

“La difficulté que nous avons, c’est que pendant longtemps nous n’avons pas pris la décision. Ce qui est anormal est devenu normal. Nous devons l’assumer, car notre devoir c’est d’appliquer les lois. Bien entendu, si on l’avait fait, la même opinion aller crier à la maltraitance de la population qui se débrouille. Nous devons tirer des leçons…”

Au sujet des sanctions, le porte-parole du gouvernement soutient qu’il ne faut pas agir dans l’émotion, mais plutôt essayer de remonter la question pour comprendre les raisons et situer les responsabilités.

“Cela n’est pas possible en 24 heures ! », a-t-il martelé.

Il a aussi appelé les Congolais en général au strict respect des zones de servitude de la SNEL.

Bishop Mfundu

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