Egypte : Après Mubarak c’est le déclin.

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Une première dans l’ère de la civilisation contemporaine sûrement, 530 personnes ont été condamnées à mort par une court en Egypte pour implication dans la mort de 2 policiers dans le gouvernorat de Minya situé à 200 kilomètres au sud de la capitale Le Caire.

Au total 1215 personnes ont été accusées dans cette affaire parmi lesquelles 700 ont comparu le 25 mars et 16 ont été acquitées. Le procès des condamnés à mort n’a étonnement pris que 2 jours!!!

2 policiers avaient trouvé la mort et plusieurs bâtiments publics et privés étaient endommagés le 25 août dernier lors d’une démonstration des partisans du président déchu Mohamed Morsi.

Hélas, ce genre de démonstrations et les violences qui les accompagnent sont devenues scènes fréquentes dans ce pays du Nord de l’Afrique depuis l’évincement du président Mubarak en février 2011, pendant le printemps arabe.

Depuis lors on a assisté à une descente lente mais sûre du pays des pharaons dans un chaos qui pourrait bien se transformer en guerre civile nonobstant l’existance d’une armée puissante et disciplinée.

Comme un virus, cette crise s’est répandue dans tous les secteurs du pays qui était jadis une des grandes puissances du Maghreb et de l’Afrique en général.

 

Crise Socio-politique

Quelque mois seulement après la démission forcée de Mubarak et la prise du pouvoir par le Conseil Suprême des Forces Armées en 2011, une nouvelle vague des protestations violentes pris naissance dans les rues de la capitale Le Caire faisant 33 morts et plus de 2000 blessés en Novembre de la même année.

A sa prise de pouvoir, le régime militaire sous le leadeship du maréchal Mohamed Hussein Tantawi avait dissout toute les institutions républicaine. Causant ainsi un vide constitutionnel.

Des élections législatives et présidentielle tenues en 2011 qui ont apporté Muhamed Morsi et son parti les Frères Musulmans au pouvoir, ont redonné l’espoir d’une démocratisation des institutions, mais 5 mois seulement à la tête du pays ont suffit à Morsi pour révélé ses ambitions hégémoniques.

Il s’investit des pouvoirs illimités pour “protéger le peuple” et proposa un referendum pour l’adoption d’ une constitution qui lui donne contrôle du législatif et le met hors supervision du judiciaire.

La réaction des égyptiens étaient inattendue et sans précédente; plus d’un million de protestateurs prirent d’assaut les artères de la capitale et plus particulièrement la Tahir Square et le palais présidentiel á Heliopolis demandant sa démission.

Il s’en est ensui une autre crise politique avec la destitution du président élu et la suspension des institutions et la constitution par l’armée, cette fois-ci sous commande d’Abdul Fatah Al-Sisi.

 

Crise économique

Ces turbulences ont évidemment effrayé les investisseurs étrangers et les touristes. Ces derniers contribuant à une grande partie du PIB, la croissance avait relentit de 5 % avant la crise à 2% en 2013. Les investissements ont déclinés à 13% du PIB en juillet 2012.

Le pays a par conséquent perdu sa prestigieuse position de 2ème économie d’Afrique au bénéfice du Nigéria. La dette interieur est passé de 73% en 2010 à 89% en 2013. Le chômage s’est accru à 13% de la population active, représentant près de 3.5 millions de chômeurs.

L’aide occidentale a été suspendue et le pays ne compte plus que sur celle des pétromonarchies du golfe persique comme l’Arabie Saoudite, le Koweit ou encore les Emirats Arabes Unis pour combler son déficit budgétaire.

 

Crise religieuse

L’élection de Mohamed Morsi et sa destitution après une année seulement a créé un schisme religieux dans la nation, avec des affrontements entre ses supporteurs, à majorité des musulmans et ses détracteurs, à majorité des chrétiens.

Les grandes victimes ici sont les chrétiens coptes. Ces derniers ont été accusés par les Fréres Musulmans de Morsi, d’avoir soutenu l’armée dans son coup d’état contre ce dernier.

Plus de 44 églises et institutions chrétiennes ont été brulées et saccagés pendant le deuxième sémestre de 2013.

 

Crise sécuritaire

Le départ de Mubarak a vu une intensification des activités des militants islamistes en territoire égyptien et surtout dans la peninsule du Sinaï. L’opération Aigle lancé par le  gouvernement intérim pour remédier à la situation s’est révélée ineffective.

Ces islamistes ont tellement grandi en puissance qu’ils peuvent aujourd’hui toucher des cibles sur toute l’étendue du territoire nationale, même le quartier général de la police comme le cas était le 24 janvier dernier quand 4 attentats à la bombe ont fait 6 morts, tous des policiers.

Plus récemment, une opération de ratissage menée par les forces de sécurité contre ces islamistes s’est soldée par la mort de 2 généraux de l’armée.

L’impuissance de cette puissante armée laisse le destin de cette nation à grande valeurs historiques entre les mains de son peuple. Le choix d’un dialogue national en fera une Tunisie et celui de la violence une autre Libye.

Erick Bukula

Voice Of Congo

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