par Erick Bukula
Kinshasa – L’opposition de la diaspora Congolaise a officiellement fait son entrée dans l’arène politique congolaise. Le premier parti issu de la Diaspora Combattante a officiellement ouvert ses portes en RDC. Identifié par l’Acronyme PSN (Peuple au Service de Nation), ce parti, jusque là basé dans la diaspora, plus précisément en Afrique du Sud, a officiellement fait connaitre sa présence en RDC, et cela quelques mois seulement avant que la nation congolaise ne se lance dans les échéances électorales les plus disputées de son histoire, compliquant ainsi les choses pour les forces politiques traditionnelles, c’est-à-dire la Mouvance et l’opposition mais aussi la société civile.
Dimanche dernier à Kinshasa, le PSN a tenu une conférence en présence de plusieurs mouvements de la jeunesse congolaise, entre autre les délégués des associations estudiantines venus de principaux universités et instituts supérieurs de la ville : ISTA, ISC, UNIKIN, UPN… Aussi présents à cette rencontre étaient les représentants de plusieurs mouvements des jeunes venus de différentes communes de la capitale : Lemba, Limete, Kasa-Vubu, Tshangu… À ce meeting tenu au centre Faden House, le Peuple au Service de la Nation a officiellement dévoilé sa vision politique et son plan d’action social.
Le PSN devient ainsi le premier parti de la Diaspora Combattante à officiellement oeuvrer au Grand Congo. S’adressant à un journaliste de Voice Of Congo, Mr Rudy Mandio, président du PSN a affirmé que la sortie officielle de son parti est « l’aboutissement d’un processus déclenché depuis près d’une année dans la communauté des Congolais vivant en étranger. » Mr Mandio explique que depuis un certain temps plusieurs combattants comme lui, qui jusque là se sentaient forcés à l’exil, ont commencé à se rendre compte que la meilleur façon de mener leur combat est de le faire sur terrain. Ceci justifie le fait qu’en milieu de l’année en cours, certains leaders de la diaspora, en l’occurrence Rudi Mandio d’Afrique du Sud et Rex Kazadi de la France, avaient décidé, contre vents et marrée, de faire la descente au Grand Congo. Et pendant leurs brefs séjour au pays, ces combattants avaient fait part de leur conviction qu’il était temps de mettre fin au combat virtuel, c’est-à-dire celui mené à distance et notamment sur les réseaux sociaux.
Quatrième force
Il s’en va sans le dire que la diaspora combattante viendra compliquer les calculs sur l’arène politique du Grand Congo, après le séisme déclenché par la création de la plateforme G7 en septembre dernier, cette entrée en jeux des combattants accroit le nombre de tendances politiques désormais présentes en RDC. En plus de la majorité au pouvoir, l’opposition traditionnelle et l’opposition G7, la diaspora congolaise s’impose désormais comme la quatrième force sur la scène politique du Grand Congo.
Nul ne peut renier que ces jeunes congolais ont mené un combat farouche bien qu’à distance. En dépit de leur modus operandus non conventionnel, les combattants ont fait sentir leur influence dans toutes les couches de la société congolaise, en commençant par l’art (musique, comédie…), dans le domaine religieux, mais aussi dans la politique et jusque même au sommet de l’Etat. Tous ; politiciens, musiciens, pasteurs ont dû redoubler de vigilance lors de leur voyages à l’étranger et nombreux parmi eux ont eu, d’une manière ou d’une autre, à faire face à la fureur des combattants. Au point que, dans le gouvernement Matata 2, un poste de vice-ministre a été créé uniquement pour service d’interface avec la diaspora.
Cela dit, la question reste de savoir si avec désormais sa présence sur le terrain, cette jeunesse de la diaspora combattante livrera son combat avec la même ardeur qui l’a rendu aussi redoutable. Le PSN ou tout autre parti qui fera suite, restera-t-il loyal à la vision prônée « en exil » ? Comme le disent les anglophones : Let’s sit and watch
Un article de Voice of Congo