Entrée des troupes ougandaises en RDC : Les médias occidentaux veulent ils saboter l’état de siège en Ituri et au Nord Kivu?

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Depuis quelques jours, plusieurs médias occidentaux font état d’une information selon laquelle les forces armées ougandaise ont été autorisées à pénétrer dans les territoires de l’est de la République démocratique du Congo.

“Le président congolais Félix Tshisekedi a accepté la demande formulée par son homologue ougandais Yoweri Museveni. Cette intervention devrait prendre la forme d’une opération conjointe avec les FARDC. L’objectif est notamment de poursuivre le groupe armé ADF qui sévit dans la zone. Mais au regard de l’histoire récente entre les deux pays, c’est une décision sensible, qui n’a pas encore été annoncée officiellement par les deux chefs d’États,” ont écrit nos confrères de la RFI.

Aussitôt cette information fut relayée par plusieurs médias congolais et des réactions n’ont pas tardé.

Parmi ces réactions, il y a celle du prix nobel de la paix congolais, le Docteur Denis Mukwege.

Dimanche, 28 novembre 2021,  Docteur Denis Mukwege était très remonté par la  prétendue autorisation par le président de la République de l’entrée des troupes ougandaises sur le territoire congolais. 

Ce défenseur des droits des femmes a dénoncé une décision inacceptable de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Il a appelé la population congolaise à se lever comme un seul homme pour barrer la route à cette décision car, dit-il, la nation est en danger.

“Après 25 ans de crimes de masse et pillage de nos ressources par nos voisins, l’autorisation du Président à l’UPDF & les accords de coopération militaire avec RDF sont inacceptables.
Non aux pyromanes/pompiers ! Les mêmes erreurs produiront les mêmes effets tragiques. Debout Congolais, Nation en danger !”, A-t-il lancé un appel dans un tweet.

Le candidat à l’élection présidentielle 2018, Noël Tshiani Mwadiamvita exige quant à l’interpellation de trois membres du gouvernement à l’Assemblée nationale dont le premier ministre.

Il dit ouvertement non à Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a propos de cette autorisation qui risque de plonger toute la nation dans l’insécurité plus grave. Il appelle par ailleurs au respect des morts.

“Je dis NON à l’autorisation d’entrer en RDC donnée par le Président Félix Tshisekedi et son Gouvernement à l’armée Ougandaise qui s’est illustrée par le pillage de nos ressources, les viols de nos femmes et des crimes horribles sur nos populations depuis 1996. Respectons nos morts”, a-t-il dit.

Et de poursuivre ” les récentes autorisations données à l’armée ougandaise d’entrer en RDC nécessitent une sérieuse interpellation par l’Assemblée nationale du Premier Ministre Sama Lukonde avec ses ministres de la Défense et des Affaires étrangères. Sont ils réellement des Warriors ? Que font ils?”.

Très en colère, Jean-Claude Katende, défenseur des droits de l’homme en Afrique dénonce une politique de tâtonnement à l’Est qui sera au finish nuisible pour la population congolaise.

“Inviter armée d’un pays(Ouganda) qui a déjà fait la guerre en RDC pour s’approprier les minerais du pays, est une erreur et un aveu de l’échec de l’état de siège. Cette politique de tâtonnement a l’Est sera au finish sera nuisible aux congolais”, a-t-il dit dans un tweet.

Alors que les réactions s’accumulent, il s’observe  que le Gouvernement n’a donné aucun communiqué dans ce sens.

Cette question n’a même pas été évoqué lors de la dernière réunion du Conseil des Ministres tenue le vendredi le 26 novembre dernier.

*Qu’en est il exactement ?*

Selon nos confrères de la RFI, il s’agit d’une information RFI. Ce qui veut dire en journalisme que cette information ne vient pas d’une source officielle mais officieuse.

La deuxième chose, ce média parle d’une source onusienne mais qu’il ne cite pas et qu’il s’agirait d’une volonté manifestée du Président de la République Félix Tshisekedi d’autoriser l’entrée des troupes ougandaises en RDC pour traquer les ADF.

“La décision du chef de l’État congolais a été prise vendredi soir mais l’information nous a été confirmée samedi par une source onusienne. Selon cette source, les Nations unies ont été informées de la volonté de Félix Tshisekedi de laisser l’UPDF, l’armée ougandaise, entrer sur les territoires du Nord-Kivu et de l’Ituri. D’après nos informations, cette intervention prendrait la forme d’une opération conjointe avec les Forces armées congolaises. Reste à savoir si les FARDC seront en mesure d’assurer une telle opération.”, peut on lire sur le site de la RFI.

La très serieuse Agence France-Presse (AFP) qui a aussi donné la même information est restée dibutative quant à sa source qui serait un prétendu conseiller obscur à la Présidence de la RDC.

“Le président Tshisekedi a déjà levé l’option d’autoriser aux troupes ougandaises l’entrée sur le territoire congolais pour traquer les terroristes ADF, ensemble avec l’armée et les casques bleus », a ainsi déclaré, à l’Agence France-Presse (AFP), un conseiller de la présidence congolaise qui a requis l’anonymat. 

« Mais les troupes ougandaises ne vont pas traverser la frontière dès ce soir ou demain. Il faut que toutes les procédures soient respectées notamment au niveau du Parlement et du commandement des Forces armées de la RDC », a-t-il expliqué à l’AFP.

Tout cela semble flou au regard de l’importance des faits évoqués.

En journalisme, la qualité des sources est importante : leur origine peut être discutable et la manière de les interpréter peut mener à des contresens ou à des manipulations.

D’où le risque encouru par la propagation d’une telle information citant des sources obscures et anonymes et dans un contexte d’un pays en état de siège.

Est il aussi que la qualité de la source en journalisme ne réside pas dans l’information qu’elle contient, mais la possibilité d’être qu’elle suscite si l’on en croit Paul Ricoeur dans “La mémoire, l’histoire, l’oubli.”

Au regard de ce qui precède, il y a lieu de s’interroger si les medias occidentaux ont opté pour le sabotage de l’état de siège avec une mission particulière de tourner l’opinion contre les dirigeants  au Congo.

Ces medias ne nous précisent pas s’ils ont contacté le gouvernement congolais ou des officiels congolais. Qui du reste, n’a encore rien communiqué dans ce sens.

Du coté de la Commission Défense et Sécurité de l’Assemblée nationale, on dit ne pas être au courant.

“Je ne sais pas de qui vous l’avez appris”, dit son président.

“Je n’ai pas suivi un seul communiqué du gouvernement via son porte-parole, où on a annoncé cette information”.

Bertin Mubonzi rappelle quand-même que “dans nos recommandations au gouvernement, il y avait la mutualisation des forces avec les pays amis et alliés”.

Pour lui, “faire appel à des forces armées étrangères pour mettre fin aux groupes armés nationaux et étrangers en Ituri et Nord-Kivu serait l’une des options, à l’instar de l’expérience avec l’opération ARTEMIS en 2002”.

Pour l’instant, “attendons que les choses soient officielles”.

À notre avis: information RFI, source onusienne et un conseiller de la Présidence anonyme ne sont pas des sources fiables pour confirmer une information d’une telle ampleur.

Déja en mai 2021, les militaires ougandais sont entrés en RDC pour un bref délai dans le cadre de la mutualisation des informations entre le deux pays suscitant des vives réactions au sein de l’opinion publique.

” Certes les militaires ougandais sont entrés et accueillies par le général major Peter CIRIMWAMI commandant secteur opérationnel sokola 1 grand-nord, ce n’est pas que l’armée ougandaise est entrée sur le sol congolais pour mener les opérations mixtes avec l’armée congolaise pour traquer les rebelles ougandais des Adf mais au contraire les Fardc sont seules sur la ligne de front entrain de traquer les rebelles ougandais des Adf. C’était dans le cadre de mutualisation des informations entre le deux pays que cette délégation est entrée en RDC et puis rentrée ce mardi soir 25 Mai et c’est tout à fait normal” avait dit le porte militaire du secteur opérationnel sokola 1 grand-nord.

L’opinion publique congolaise garde encore en mémoire la guerre dite de 6 jours de Kisangani entre entre l’armée ougandaise  et rwandaise dans la ville de Kisangani  du lundi 5 au 10 juin 2000 durant la deuxième guerre du Congo.

Selon le groupe Justice et Libération, une association des droits de l’homme basée à Kisangani, les affrontements causèrent environ 1 000 morts et au moins 3 000 blessés dont la majorité dans la population civile.

Les blessures sont encore ouvertes et les victimes, pas encore totalement indemnisées.

En Conclusion, la RDC et l’Ouganda ont signé des accords militaires pour lutter contre les forces négatives et surveiller leurs frontières communes.

Le Président de la République Démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo avait reçu le jeudi 18 février dernier, une délégation de l’armée ougandaise à la Cité de l’Union africaine.

En toile de fond, renouer les liens militaires entre les deux pays frontaliers. Avec à sa tête le Lieutenant-Général Wilson Mbadi Mbasu, Chef d’état-major de l’armée ougandaise, la délégation militaire de Kampala, a noté le caractère important et indispensable de collaboration dans divers secteurs, à l’occurrence la défense et la sécurité dans le but de garantir la paix aux populations congolaises et ougandaises.

Le Chef d’état-major adjoint ougandais avait annoncé que leur armée et les FARDC sont déterminées à combattre les forces négatives.

Bishop Mfundu

Contactez la rédaction de Voice Of Congo : 00243 818956860

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