FALLY, UN MODELE DE REUSSITE

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En tentant résolument de reprendre sur une liste des modèles de réussite comme c’est le cas en Occident où les parcours sont facilement traçables, ma page s’est vu noircie de ratures. Au Congo, la tâche n’est pas aisée. Où l’on en sait très peu du vrai parcours des célébrités, car très peu crédibles s’agissant de leurs cursus, qui parfois laisse subsister des zones d’ombre à l’opinion. Chacun s’octroie donc l’honneur d’avoir été le seul, l’unique, le premier, et même, d’avoir été autodidacte et pourtant… De même, sur le plan professionnel, rares sont ces artistes, qui se sont défaits du complexe d’infériorité et plus loin du mythe du chanteur né, berceau de la paresse à l’apprentissage et de l’adaptation.

Également par manque de vision, peu ont tenté l’aventure en dehors du microcosme lingalaphone et africain si l’on retient que Papa Wemba soit pionnier, il peut être fier, d’où il se tient qu’un leki emboîte le pas sur le chemin balisé de l’ouverture au monde extérieur. Pour la génération, qui voit naturellement le déploiement des ailes de l’artiste le plus médiatisé et le plus vendu de l’Afrique francophone de la décennie 2010 et 2020. Fally est pour nous, génération 1990 et 2000, le modèle de réussite.

Qui, diantre, peut lever le ton pour remettre en cause que sa montée est autant admirable que fulgurante, car parti de la mêlée, des orchestres de Bandal puis Kintambo, au groupe TALENT LATENT (1997-1998), en intégrant près de 10 ans au quartier latin en tant que danseur d’abord puis chanteur jusqu’à la carrière solo de chanteur, puis enfin sa conquête du marché européen qui, lui a véritablement souri. En effet, son premier album L’album non Rumba Tokoos I, certifié disque d’or, est, jusqu’à preuve du contraire, le pic de sa carrière grâce auquel des portes s’ouvrent encore.

Le plus fascinant dans l’histoire figure, parmi ces nombreux exploits, cette aisance à s’exprimer en français. Lui dont la langue vernaculaire est le lingala, 20 ans plutôt ne parvenait pas à aligner ne serait-ce qu’une phrase en français et l’anglais, est pratiquement devenue à l’aise sur tous les plateaux de télévision. Conscient que ces langues sont des exutoires vers le monde des affaires. Imaginez-vous maintenant, une star prendre tout son temps à apprendre, à étudier deux langues complètement étrangère de ses interlocuteurs habituels, mine de rien, ça reste inspirant.

Plus tard, c’est son entourage qui recevra un coup de balai. Il s’est dorénavant entouré des meilleurs dans chaque domaine (producteur, manager, beatmaker, porte-parole). Une décision difficile à prendre, mais parce que hanté par une obsession fiévreuse pour le succès, il trancha. Faites la comparaison entre Fally dans ses débuts et l’Aigle, une nette progression se dégage.

Si ces featuring sont presque tous étrangers, encense la critique, ceci relève aussi d’un défi qu’il s’est lancé: celui de devenir une pop star, à la carrure de Craig David ou les Kassav. Bien-sûr que tout rêve a un prix. Humiliation, Injure, discrimination, car à la recherche d’un rapprochement des gros vendeurs des disques et les rockstars. Et maintenant, la roue a tourné.

Je ne sais pas vous mais le plus grand moment de sa carrière figure sans doute figure en première position le concert Accor Arena en 2020. Malgré les menaces, l’aigle n’a pas craint de planer sur le ciel de Paris en fumée devant des combattants pyromanes. Enfin de compte, le concert aura lieu avec la présence de 20 000 personnes et c’est cet épisode que je le considère comme l’aspirant ” nouveau Roi de la musique Congolaise et de l’Afrique francophone”.

Mais dans les premières annonces de son concert au stade des Martyrs, ses communications passaient pour une folie. Impossible de remplir le stade à lui seul. Ses détracteurs ne juraient que sur son échec jusqu’au jour où, la date est enfin fixée. La tension monte. Panneaux par ci, Banderoles caressant les nuages par là. Toutes les sociétés s’arrachent les billets. Fally vend mieux. Tout de même, le plus grand influenceur du moment confirmera sa renommée si le mythique temple de 100 000 places pelouse y compris, se remplit.Fally prépare le concert de sa carrière. C’est à ce moment même, que l’on peut enfin crier sans lésiner un tonnerre : ” Vive le Roi “.

Voici le parcours d’un jeune de bandal amoureux du tambour, parti de rien, pour se glisser entre les étoiles les plus brillantes du firmament.

 

Par Esdras Wandja

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