
Être domestique devient un metier de plus en plus bafoué à Kinshasa et en RDC.
Ils sont peu ou presque ces domestiques qui se retrouvent dans de bonnes conditions, la grande majorité vit dans une promiscuité incroyable et fait face à une tyrannie macabre de leurs patrons.
À Kinshasa, capitale de la RDC, les domestiques regroupent plusieurs metiers, on y retrouve des lavandiers, des nettoyeurs, cuisiniers, des nounous, des jardiniers, serveurs, etc.
Ils travaillent généralement pour des particuliers ou pour un groupe des particuliers et la plupart de temps, sans contrat de travail.
Leurs salaires mensuels varient entre 25 et 100 Dollars.
Ces domestiques sont souvent victimes des brimades, des insultes, sequestration et de harcelement sexuel de la part de leurs patrons et de leurs membres des familles.
Les femmes considerées comme le sexe faible sont de plus en plus exposées que des hommes dans ce metier face à des patrons devenus des tyrans et des veritables persecuteurs.
Plusieurs d’entre eux ont decidé de briser la glace en nous racontant leurs calvaires et les risques liés à leur metier.
Madame Maguy Manteke, 34 ans, residente à Bumbu, a été chassée sans préavis pour avoir refusé d’accorder des faveurs sexuelles à son patron.
“Je suis graduée en Économie mais faute d’emploi, j’ai accepté d’être embauchée comme nounou par une famille habitant à la cité verte. Mon travail consistait à m’occuper de leur unique enfant et de la maison. J’arrivais le matin à 07h00 et je rentrais vers 18h00 le temps que le couple rentre du travail.
Un jour, le mari qui travaille dans une banque de la place, est rentré plutôt que sa femme. Il m’a demandé de lui preparer un truc à manger.
Pendant que j’étais à la cuisine, il est passé comme s’il allait à la buanderie. Il m’a effleuré sur les fesses. Je n’étais pas du tout contente vu que je suis mariée.
Alors que je finis de servir la nourriture, il m’a tiré vers lui et m’a embrassé sur la joue. Je lui ai donné une gifle et puis je lui ai rappelé que je suis une femme mariée.
Il me dit: si tu couches avec moi, j’augmente ton salaire mais j’ai refusé.
Puis il me mit en garde de ne pas raconter cette histoire à qui que c’est soit au risque de perdre mon travail.
Depuis lors, son attitude a changé à mon égard. Il m’accusait de toute sorte des choses et puis un jour, lui et sa femme m’ont licencié sans préavis m’accusant d’avoir volé le lait du bébé.
J’apprendrai plus tard qu’il a dit à sa femme que je le tentai avec des habits legers. Et pourtant, je m’habille toujours correctement.”
Annita, 22 ans, orpheline employée dans un malewa (gargotte) à Kinshasa dans la commune de Barumbu, dit être victime des brimades de sa patronne.
“Mon travail débutait à 05h00 du matin pour s’arrêter à 18h00. Dés que j’arrivais au restaurant, je puisais de l’eau puis laver la vaiselle et arrangeait la place. Lorsque Madame arrivait vers 07h30, j’allumais les brasero et aidait dans la préparation des différents plats. Moi, je ne preparais que le foufou.
Ensuite, je servais les clients.
De fois, les clients me faisaient des avances et me donnaient des pourboires. Cela ne plaiser pas à Madame qui me frappait et m’insultait à la moindre erreur.
Un jour, j’ai fait tomber un plat de Pondu avec du riz qui était très chaud.
Madame était tellement colère qu’elle m’a frappé avec un bâton.
J’étais blessée et la police qui passait m’a aidé. Ils n’ont rien fait à Madame qui leur a donné de l’argent.
Demain, lorsque je suis arrivée, il y avait dejà une autre fille qui travaillait et on m’a signifié que j’étais licenciée. Elle ne s’est même pas donnée la peine de me payer mes 60.000 CDF, soit 30 Dollars américains, de salaire plus le transport de 1000 CDF et la nourriture que je consomme chaque jour .”
Jean Robert, 52 ans, jardinier chez un sujet chinois au quartier GB à Kintambo.
“Ça faisait plus de 5 ans que je travaille pour mon patron, un sujet chinois qui a des boutiques et magasins en ville. Je suis payé 150. 000 Fc, soit 75 Dollars. Mon travail consiste à arranger le jardin de son domicile, enlever les mauves herbes et embellir la maison. Je travaille tous les jours de 08h00 à 17h00 sauf le dimanche et les jours feriés.
Le 16 janvier dernier fut un jour ferié et comme c’était tombé un dimanche, il fut reporté le lundi par le Gouvernement. Comme d’habitude, je ne suis pas venu au travail lundi.
Le mardi je me présente et curieusement, je trouve une autre personne entrain de travailler.
Je patiente jusqu’au retour de mon Patron, vers 16h00. Il ne veut même pas répondre à ma salutation.
C’est sa femme qui vient me voir après pour me dire que suite à mon absence non justifiée, j’ai été licencié. Elle m’a remis 100.000 CDF et m’a dit de partir. Mes supplications n’ont servies rien.”
Il apparait donc que les droits de ces travailleurs ne sont pas respectés et qu’il n’y a aucune garantie sociale.
Il est donc recommandé aux domestiques de connaitre leur droit de travail et s’assuraient de signer préalablement un contrat de travail avant de prester.
D’autres experts recommandent aux patrons de passer par des agences de recrutement pour trouver des domestiques et pour que ceux-ci travaillent sous la protection légale.
« Il y a souvent un problème de liaison entre celui qui cherche un travail et celui qui cherche un employé et ce type d’agence sert de pont entre les deux », affirme mercredi 19 janvier, Patrick Butuku, coordonnateur de « l’Agence des petits boulots » dans une interview accordée à Radio Okapi.
Bishop Mfundu
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