Insécurité à Kinshasa. Des Kuluna organisés en gangs meurtriers

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Ils sèment la terreur dans les quartiers périphériques de la capitale de jour comme de nuit et se permettent même de narguer les agents de la police nationale au grand dam de la population apeurée et qui ne sait désormais à quel saint se vouer et où trouver refuge.

Dans la commune de Kimbanseke par exemple, les habitants des quartiers avoisinant la paroisse Sainte Croix, ceux de Mfumu Nkento, ainsi que ceux qui étaient de passage vers Kingasani terminus ont vécu la semaine écoulée une des scènes les plus déconcertantes de leur vie de citadins. Deux gangs de voyous se réclamant de l’écurie FBI et Kata Bale armés des machettes, barres de fer, des gourdins et de divers objets tranchants se sont affrontés en plein jour après l’attaque d’un passant qu’ils avaient grièvement blaissé avoir ravi tout ce qu’il avait sur lui.

Pendant que l’infortuné gisait à même le sol dans une marre de sang, les deux groupes se disputaient le butin. Les Kuluna parlaient haut et fort tenant les passants en respect et demandant aux familles de s’enfermer dans les maisons au risque des représailles.

Bien entendu, les gents se sont terrés mais quelques téméraires ont appelé la police au secours. Selon certains témoins oculaires, quelques agents de police commis à la brigade d’intervention de Zamba 9 partis à la rescousse de l’infortuné et de la population apeurée avaient été pris en chasse par les deux gangs et qui se mirent à lapider les policiers.

Ceux-ci ont préféré sauver leurs peaux en prenant la poutre d’escampette. « Puisque la police qui est sensée nous protéger a détalé, comment pouvions-nous réagir », s’est exclamé un témoin. Vous savez papa journaliste, nous sommes abandonnés à notre triste sort. De nuit nous sommes traqués par des petits délinquants qui profitent de l’obscurité pour surprendre les passants.

Ils portent sur eux des machettes et autres armes blanches et n’hésitent pas à en faire usage en cas de résistance de la victime…alors on leur laisse tout ce que l’on a et on a ainsi la vie sauve. Dans tous les cas, la situation est pareille et même plus grave quand on tombe sur une patrouille de la police à ces heures là. Les policiers font exactement la même chose que les délinquants. Ils nous ravissent portables, et argent… »

A Kimbanseke, les gangs sont connus. En plus des FBI et des Kata Bale, il y a le 6è bataillon, le 4è bataillon. Les chefs de file sont connus par la population qui a peur des représailles parce que d’expérience quand elle dénonce ces malfrats et qu’on parvient à mettre la main dessus, et qu’ils sont relâchés ensuite soit- disant faute de preuves ou d’accusé ceux-ci n’hésitent pas à punir ceux qui les auraient trahis. Les loubards reviennent ainsi en force dans le quartier…

Les Kuluna sont donc un épiphénomène qui gangrène la société kinoise. C’est une autre face d’un terrorisme urbain qui ne dit pas encore son nom. Le fait que toute la ville a peur de se balader tranquillement la nuit, le fait aussi que tous les mafiosis opèrent impunément stimule les mauvais citoyens à trouver refuge derrière les Kuluna pour régler des comptes à leurs adversaires.

Le Kuluna a des effets collatéraux. La peur d’être attaqué de nuit par des inconnus a poussé beaucoup de familles résidant à Masina, Kimbanseke, Malueka, Ndjili, N’Sele ou Maluku à quitter leurs domiciles pour aller habiter des contrées plus paisibles et éclairées.

Deux cas qui font clicher

Durant la nuit de mercredi 13 au jeudi14novembre en cours, notre confrère Gaby Mass a été victime d’un cambriolage. Des voleurs se sont introduits chez lui et ont réussi à emporter quelques biens de valeur. La même nuit Gaby Mass a reçu un coup de téléphone. Une voix de femme le menaçait de mort sans plus.

Il ya quelques mois Ikendeke Akwelanza Cynthia et ses deux enfants a du fuir la résidence de son oncle où elle habitait après que des hommes en armes eussent investi la maison en son absence, violenté son oncle et promis de revenir régler leur compte à la dame Cynthia pour qui ils étaient venus. Prise de peur, la pauvre fille a simplement disparu sans laisser d’adresse. Voila autant d’effets collatéraux qui surviennent par le fait des Kuluna…

D.L

Source : Groupe L’avenir

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