Les membres de la Task Force ont-ils été libérés ou se sont-ils évadés?
La réponse est enfin venue du porte-parole du secteur opérationnel des FARDC en Ituri, le Lt Jules Ngongo, qui a officiellement annoncé le mardi 11 avril la libération du coordonnateur de la Task force, Thomas Lubanga, et son équipe des mains des miliciens de la «Coopérative pour le développement du Congo» (CODECO) suite à une opération militaire menée par les forces loyalistes dans le territoire de Djugu.
« Ces quatre otages ont été libérés par les forces armées lors d’une opération militaire menée dans la zone à partir de 2 heures et qui a permis de les retirer par un mouvement d’exfiltration », a-t-il précisé.
Pendant que les suspens était entier par rapport à la libération ou l’évasion, visiblement ému et éprouvé après deux mois de captivité, le coordonnateur de la Task force, Thomas Lubanga, a tenu à fixer l’opinion sur les conditions de leur libération.
Il a salué la prouesse des FARDC en confirmant que leur libération est le « fruit d’une exfiltration digne d’une armée professionnelle».
« Cinq heures durant, en combinaison avec cette armée, nous sommes sortis du trou profond où nous avons séjourné pendant deux (2) mois. Nous avons traversé une période de grande frayeur, une période de grande incertitude […]. Chaque jour, nous ne savions pas si nous pouvions atteindre le soir ou si nous pouvions nous réveiller le matin », a déclaré Thomas Lubanga.
Il a ajouté:
“Cette armée nous a sorti d’un endroit où on nous disait, vous osez faire un pas, pour vous tirer, c’est votre cadavre qui tombe”.
Il s’est ainsi exprimé après une audience accordée à son équipe par le gouverneur de province dans son cabinet.
Soulagé d’être enfin libre, Thomas Lubanga souligne qu’à chaque jour qui passait, il ne savait pas s’ils allaient se réveiller.
Le Coordonnateur de la Task Force reconnait cependant que par moment ” seuls les responsables de cette milice avaient des comportements civiques.
Les officiers militaires qui étaient en otage, ont été de leur côté dépouillés de leur tenue ” d’une manière humiliante,” a-t-il raconté et d’ajouter : “il y a énormément des choses que nous avons découvert pendant ce calvaire. Il y a des choses importantes à dire à l’armée.”
Par ailleurs, il regrette que des milliers d’autres otages restent en captivité de ces miliciens CODECO dans le territoire de Djugu.
L’autorité provinciale qui a salué aussi le courage et l’endurance de ces ex-otages.
Le Lieutenant Général Luboya Nkashama précise, par ailleurs, que cette opération dite ” sac vide” a permis à Thomas Lubanga et sa suite de se tirer avec deux armes appartenant aux gardes qui les surveillaient.
Estimant qu’ils endeuillent eux-mêmes leur région, le chef de l’exécutif provincial a invité une fois de plus cette milice à revenir à la raison.
“Ça sera un très bon cadeau que la CODECO offrirait à la population, si elle décide de déposer les armes” a-t-il lancé.
Pour rappel, le coordonnateur de la Task force, Thomas Lubanga et ses six compagnons étaient détenus, depuis le 16 février 2022, par les rebelles de l’Union des révolutionnaires pour la défense du peuple congolais (URDPC), une faction de la CODECO, un mouvement mystico-militaire opérant dans le territoire de Djugu.
Trois autres otages membres de la Task force ont été déjà libérés par les miliciens eux-mêmes, avant cette opération militaire.
Bishop Mfundu