Après New York, au Conseil de sécurité, le président de la CENCO a fait une escale à Paris où il s’est entretenu avec Jean Marc Ayrault,au Quai d’Orsay.Devant le médiateur des discussions directes du Centre interdiocésain, le ministre français des Affaires étrangères a lancé un appel au pouvoir de Kinshasa pour la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016.
C’est la France qui supervise la rédaction de la résolution du Conseil de sécurité sur la République démocratique du Congo attendue mardi prochain. Selon des informations crédibles, cette résolution sera vraisemblablement musclée contre Kinshasa, auteur du blocage des discussions directes en cours au Centre interdiocésain.
Toutefois, avant la publication de cette résolution, le chef de la diplomation française, Jean-Marc Ayrault, s’est fait l’obligeance de lancer un appel aux autorités congolaises pour le déblocage de la crise politique par la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016. Ce compromis politique est la seule voie pour une transition pacifique devant déboucher sur la tenue d’élections en vue de l’alternance démocratique en RDC.
A l’issue de son entretien à Paris avec le président de la Conférence épiscopale nationale du Congo, Mgr Marcel Utembi, le ministre français des Affaires étrangères a salué l’engagement des évêques de l’Eglise catholique, engagés dans la médiation des discussions directes entre la Majorité présidentielle et le Rassemblement. « Il y a un accord qui a été approuvé le 31 décembre 2016 auquel la Cenco a contribué avec énormément de courage. Je salue ce courage. Ils le font en conscience, par amour du peuple congolais », a déclaré Jean-Marc Ayrault au micro de Rfi.
Dans son message au peuple congolais, le chef de la diplomatie française a surtout appelé le pouvoir de Kinshasa à décanter la crise politique actuelle. « C’est un message de paix, de fraternité que nous adressons à tous les Congolais. Pour dire aux autorités encore en place : si vous aimez votre peuple, si vous respectez votre peuple, alors mettez en œuvre cet accord ». Pour lui, la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016 « c’est la priorité ».
Débutées depuis le 8 décembre 2016, les négociations directes bloquent encore à l’étape de l’arrangement particulier. « Il y a urgence, car si cet accord n’est pas respecté, la population risque d’être déçue. Nous, nous voulons à tout prix que ça soit la voie pacifique qui soit privilégiée. Nous voulons à tout prix préserver le calme. Pour y parvenir, il faut que des signes forts soient donnés », a dit Jean-Marc Ayrault.
Il a ainsi invité les autorités de Kinshasa à lever tous les points de blocage au nom de la sortie de crise par voie pacifique. « C’est-à-dire qu’un Premier ministre proposé par l’opposition soit nommé par le président Kabila, le respect de la parole donnée, la libération des prisonniers politiques, le retour des personnes condamnées fictivement parce qu’elles faisaient partie de l’opposition. Tout ça participe au travail de réconciliation nationale. Nous y sommes profondément attachés », a indiqué le locataire du Quai d’Orsay.
Avec Le Potentiel
