KAMERHE:«Je dis mea culpa pour le livre «Pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila».

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Questions directes à Vital Kamerhe (*)

Agé de 55 ans, ancien président de l’Assemblée nationale étiqueté PPRD (parti présidentiel), Vital Kamerhe a repris sa liberté, en décembre 2010, après sa démission forcée en mars 2009 de la présidence du Bureau de la chambre basse du Parlement. Il lui a été reproché notamment d’avoir émis des «réserves» suite au déploiement des soldats de l’armée régulière du Rwanda (RDF) dans la province du Nord Kivu alors que les deux Etats étaient en «belligérance». En janvier 2011, «V.K», comme l’appellent ses proches, a créé son parti, «Union pour la Nation Congolaise» (UNC). Quatre années après sa rupture avec la «Kabilie», des voix continuent à s’élever pour reprocher à Kamerhe son opuscule «Pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila», publiée à la veille de l’élection présidentielle de 2006. Mercredi 7 mai, «Vital» était de passage à Bruxelles. Une occasion pour la rédaction de Congo Indépendant de lui poser quelques questions d’actualité brûlante. A savoir notamment le récent séjour kinois du secrétaire d’Etat américain John Kerry, les expulsions massives des ex-Zaïrois du Congo-Brazzaville et l’élection présidentielle de 2016. Au fil de l’entretien, il a lancé cette phrase : «Je dis mea culpa pour le livre «Pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila».

Comment allez-vous ?

Je me porte bien au plan physique, moral et spirituel. En revanche, je me porte mal parce que le Congo va mal ! Le pays est conduit dans la mauvaise direction par les gouvernants actuels. Le pays va droit en «enfer».

Qu’entendez par «enfer» ?

Je veux dire simplement que le Congo-Kinshasa est un paradis sur terre. Hélas, les gouvernements précédents et surtout celui de Joseph Kabila a fini par le transformer en enfer. A titre d’illustration, les deniers publics sont détournés, tous les biens de l’Etat sont devenus la propriété de Kabila et de sa famille biologique. Sans oublier les membres de son entourage. Le patrimoine minier de la Gécamines est bradé au profit d’un expatrié tandis que la MIBA (Minière de Bakwanga) est vidée de sa sève. Dans la Province Orientale, Kilo Moto a perdu ses mines d’or ; le minerai de fer est passé sous le contrôle d’un seul homme. Dans les provinces du Kivu, des bandes armées bénéficiant des complicités internes pillent le coltan. Au Bas-Congo, les habitants de la ville de Moanda continuent à croupir dans la misère sociale pendant que chaque parcelle est envahie par des installations de forage des sociétés pétrolières. La situation décrite ici est tout simplement inacceptable. Voilà pourquoi, nous nous sommes engagés dans un combat acharné pour la démocratie. L’objectif consiste à mettre fin à cet état de chose. Et ce, y compris par le recours à l’article 64 de la Constitution qui reconnait à chaque Congolais le droit de s’opposer à un individu ou groupe d’individus qui veulent exercer le pouvoir en violation de la loi fondamentale.

Que répondez-vous à ceux qui doutent de la sincérité de votre combat à cause de votre ouvrage «Pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila» ?

Je leur répondrai qu’Etienne Tshisekedi qui est notre «icône nationale» incontestée – le leader incontesté de l’opposition -, a été, à une époque de sa vie, le rédacteur du «Manifeste de la Nsele» avec Mobutu (Ndlr : projet de société du régime Mobutu publié en 1967). Avant leur rupture au début des années 70, on a vu Tshisekedi et le président Mobutu porter des «costumes» identiques en s’appuyant sur des cannes. Commettre une erreur est une chose mais demeurer dans l’erreur est impardonnable. Tshisekedi avec ses collègues parlementaires Ngalula Mpandanjila, Kyungu wa Kumwanza et d’autres ont eu le courage d’écrire au maréchal Mobutu la «Lettre des 13 parlementaires». C’était en décembre 1980. Ils ont signifié au chef de l’Etat qu’ils avaient jadis «adulé» qu’il conduisait le pays dans une direction contraire à celle qui était convenue. Contrairement à moi, les « 13 » avaient décidé non pas de quitter le Mouvement populaire de la révolution mais d’obtenir le droit d’y créer un «courant réformateur».

Votre démarche est donc différente…

Vous êtes en face de quelqu’un qui a écrit certes le livre «Pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila» mais qui a quitté son ancienne famille politique pour rejoindre l’opposition. Je voudrais que les gens me jugent sur mes actes et mon discours. Si on devait faire un diagnostic de l’environnement politique congolais, je ne pense pas qu’on pourrait me classer parmi ceux restent inactifs ou muets face aux événements malheureux qui nous assaillent et les tentatives de révision de la Constitution. Mon parti et d’autres formations de l’opposition ont déjà organisé sept meetings pour fustiger la volonté du pouvoir de réviser la charte fondamentale. Je l’ai dit publiquement : «Pour que Kabila change la Constitution, il doit marcher sur mon cadavre». Je réitère cette déclaration.

L’opinion congolaise a suivi les tracasseries policières dont vous avez été l’objet pour vous rendre dans les deux Kivu. Comment avez-vous fait, cette fois, pour sortir sans heurts du territoire national ?

L’audace, le courage et la détermination. Il faut dire que je connais mes droits. Avant de prendre mon avion, j’ai été retenu à l’aéroport de Ndjili pendant 45 minutes au pied de l’avion par le fait d’un agent zélé de l’Agence nationale des renseignements (ANR).

Et alors ?

J’ai exigé la production d’un acte officiel interdisant ma sortir du territoire national. Il n’y avait aucun document. J’ai téléphoné à l’administrateur général de l’ANR, Kalev Mutond. Je dois avouer que celui-ci a réagi de manière prompte. C’est ainsi que j’ai prendre mon vol. J’en profite pour interpeller certains de nos compatriotes qui se croient en droit de tuer ou de combattre tous ceux qui ne pensent pas comme Kabila. Ces compatriotes se trompent en croyant ainsi plaire au «chef».

Quel sentiment éprouvez-vous ?

Je tiens tout simplement à relever que les faits que j’ai vécus à l’aéroport de Ndjili sont loin d’être nouveaux. Nous avons vécu des situations analogues à l’époque de Mobutu. Tous ceux qui ne pensaient pas comme Mobutu avaient {Honoré} Ngbanda et tous les sbires de l’époque à leurs trousses. Des manifestations pacifiques furent violemment réprimées. C’est le cas notamment de la marche des chrétiens du 16 février 1992. Les familles qui ont perdu des êtres chers n’ont pas oublié. Moi-même, je porte encore une cicatrice suite à cette répression sanglante. Je pense que les responsables de ces méfaits auront à faire leur mea culpa parce que le peuple lui n’a pas oublié. Je ne peux pas oublier ce que Ngbanda et les autres avaient fait contre nous. Aujourd’hui le même Ngbanda s’est érigé en « grand combattant » pour la démocratie et la liberté. C’est une très bonne chose. Reste que chacun de nous doit se repentir. En ce qui me concerne, je dis mea culpa pour le livre «Pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila». Les «autres» devraient avoir le courage d’avouer leurs fautes.

Vous avez refusé de participer aux travaux des concertations nationales…

Effectivement ! C’était une manière de dire déjà «Non !» à une participation au gouvernement de Joseph Kabila. Nous disons : « Kabila doit partir !». Il doit partir parce qu’il a mal travaillé comme l’a dit par ailleurs l’ancien sous-secrétaire d’Etat aux Affaires africaines, Herman Cohen.

Que répondez-vous à vos critiques qui allèguent que votre absence à ces concertations était due au refus du pouvoir de vous promettre le poste de premier ministre du futur gouvernement dit de « cohésion nationale »

Oh la la ! Ils ont déjà reparti les postes ?

Il semble que les négociations seraient en cours…

Pensez-vous franchement que le président Kabila ne m’a jamais proposé de poste depuis que j’ai quitté sa famille politique ? C’est le respect des principes qui m’a incité à ne pas prendre part à ce forum. Quels sont ces principes ? Il y a notamment l’Accord-cadre de paix signé le 24 février 2013 à Addis-Abeba et la Résolution 2098 du Conseil de sécurité. Ceux qui ont suivi ma méthode de travail tant à la tête du ministère de l’Information qu’à l’Assemblée nationale connaissent le culte que je voue à la primauté du droit. Il était hors de question que nous participions à ces travaux qui présentaient les allures d’un congrès du parti présidentiel.

Quel est le but de votre séjour en Belgique ?

Je suis ici dans le cadre d’un «combat diplomatique».

Quel est, selon vous, les termes exacts du message dont était porteur le secrétaire d’Etat John Kerry auprès de «Joseph Kabila»?

Le chef de la diplomatie américaine était on ne peut plus clair. Je le cite de mémoire: «Je viens de rencontrer le président Kabila. Je crois qu’il a en tête qu’il ne briguera pas un autre mandat et qu’il ne modifiera pas la Constitution. C’est la position des Etats-Unis d’Amérique». Il ajoutait : «Le président Kabila est encore jeune. Il pourrait servir son pays ailleurs». L’envoyé spécial des Etats/Unis pour la région des Grands lacs, le sénateur Russel Feingold a été plus explicite devant la presse américaine en disant : «Nous sommes venus dire au président Kabila : pas de révision de la Constitution ; pas de prolongation ; pas de troisième mandat ; les élections doivent se tenir au plus tard 30 jours avant la fin du mandat présidentiel en cours fixé au 19 décembre 2016 à minuit.» Donc, Kabila ne se présentera pas en 2016.

Le porte-parole du gouvernement à Kinshasa ne semble pas avoir la même lecture des propos de John Kerry. Pour lui, l’Amérique ne serait pas opposé à un troisième mandat de «Kabila» mais plutôt à la révision des dispositions «non-révisables» de la loi fondamentale…

Comment pourra-t-il briguer un troisième mandat sans qu’on y touche aux articles non révisables de la Constitution dont l’article 220 qui interdit toute révision qui touche au nombre et à la durée des mandats présidentiels? Je me pose une question : le porte-parole du gouvernement a-t-il assisté aux entretiens entre Kabila et Kerry ? De quoi parle-t-il ? J’ai dit et continue à dire qu’il y a une vie après la présidence de la République. C’est ainsi qu’à l’issue de la convention de l’opposition, nous avons proposé au président sortant – l’actuel et ceux à venir – une loi portant statut d’ancien président de la République. Outre les avantages divers, ce texte devrait prévoir des immunités sauf pour les crimes contre l’humanité. Des crimes imprescriptibles.

D’aucuns soutiennent que la visite de John Kerry traduit la ferme volonté des Etats-Unis d’«accompagner» le processus électoral au Congo jusqu’à son aboutissement en 2016. Qu’en dites-vous ?

Je partage cet avis. L’Amérique l’a dit. D’ailleurs, un premier pas a été franchi avec l’octroi prochain d’un montant de 30 millions $US à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Cet argent pourrait servir à la fiabilisation des listes et de la cartographie électorale.

L’opposition serait-elle en ordre de bataille ?

Absolument ! Les forces politiques de l’opposition sont occupées à rédiger notre « vision concertée et harmonisée » de concert avec la société civile. Nous rédigeons également un programme de gouvernement. Il ne suffit pas de dire : «ôtes-toi de là pour que je m’y mette». Les forces politiques et sociales doivent se présenter en alternative. Elles doivent décrire dès maintenant la configuration du «Congo de demain» qu’elles entendent promouvoir. C’est l’occasion de démontrer que nous sommes occupés à forger un «leadership rassembleur» à la tête du pays. Pour nous, l’opposition n’a pas le monopole de l’expertise encore moins du patriotisme. Des ressources humaines de qualité se trouvent non seulement dans les rangs de l’opposition et la société civile mais aussi dans la majorité actuelle. Il y a lieu de les identifier et de cheminer ensemble. La femme et les jeunes auront un grand rôle à jouer. Notre ambition est de redonner l’espoir à ce peuple pour démentir ceux qui murmurent «après nous, c’est le déluge !». Je voudrais inviter tous les citoyens congolais, toutes tendances confondues, à nous concerter afin de mettre sur pied un «Front commun pour la République». L’heure est venue de conjuguer nos énergies.

Concrètement, comment allez-vous procéder ?

Nous avons déjà amorcé des contacts à Kinshasa. Il nous reste à faire jonction avec la diaspora congolaise. L’objectif est de mettre en place un «Forum de la diaspora» pour parvenir à l’identification des opposants qui vivent à l’étranger. Ceux-ci devraient par la suite élaborer leur programme au regard des problèmes de l’heure. Il s’agit de définir avec les représentants des forces politiques et sociales une « stratégie diplomatique» commune. Le but ici est de mettre en échec toute tentative de Kabila et de {Apollinaire} Malumalu de rouler les forces vives dans la farine. Tout ceci constitue des idées à débattre même via Congo Indépendant. Je tiens à dire que je n’ambitionne nullement à présider ce Forum. Ce n’est pas l’affaire de Vital Kamerhe. Je laisse aux têtes pensantes de la diaspora à s’approprier ces propositions. La diaspora congolaise est devenue une force incontournable. L’heure n’est plus à mener des actions en ordre dispersé.
~Revenons à votre refus de participer aux travaux concertations nationales… Comme je l’ai dit précédemment, c’était une manière de dire déjà «Non !» à une participation au gouvernement de Joseph Kabila. Ce n’est pas tout. Il n’était pas question pour moi de participer à un colloque qui présentait les contours d’un «congrès de la majorité présidentielle» dans la mesure où 85% des participants provenaient de la «MP». Plus grave, les recommandations des fameuses concertations n’étaient pas opposables à Kabila. Quelle vaste blague ! Qui ignore que Kabila est le plus grand problème de notre pays. Tout a commencé avec les tricheries aux élections de novembre 2011 ? Voilà pourquoi nous avons conclu que ce forum n’était qu’une immense farce. J’ai dit à mes amis – en commençant par mon grand frère Kengo – ces quelques mots : «Vous êtes entrain de tomber dans un traquenard !». J’ai ajouté : «Vous n’aurez rien ! Le Monsieur (Ndlr : Joseph Kabila) a l’habitude de promettre. Les postes promis dans le cadre d’un gouvernement de cohésion nationale n’étaient qu’un appât». Vous connaissez autant que moi l’adage selon lequel « les promesses n’engagent que ceux qui y croient… ». Pourquoi, selon vous, «Joseph Kabila» traîne-t-il les pieds à nommer les membres du «gouvernement de cohésion nationale» annoncé pour “bientôt” dans son allocution du 23 octobre 2013? Je suis formel : Kabila ne mettra pas sur pied le gouvernement de cohésion nationale. Sauf s’il voulait me contredire après lecture de cette interview sur Congo Indépendant. Je persiste et signe : il n’y aura pas de gouvernement de cohésion nationale aussi longtemps qu’il n’aura pas obtenu des réformes constitutionnelles après adoption de la «feuille de route» de Monsieur l’abbé Malumalu. Je suis étonné d’apprendre que cette feuille est «parcellisée». Il n’est question que de l’organisation des élections locales, municipales et autres. Alors que la Commission électorale indépendante doit élaborer un projet de loi couvrant tout le cycle électoral. Malumalu n’a qu’à se référer à la proposition de loi initiée par le député national Delly Sessanga ainsi que le projet émanant du gouvernement. Au total, il y a trois textes de base. A quel texte va-t-on se référer. Il est de coutume que la Chambre basse applique le principe de l’antériorité. C’est le texte qui a été enregistré le premier qui doit être examiné. Nous allons voir si Aubin Minaku a assez de cran pour appliquer le règlement d’ordre intérieur de cette assemblée ou il va s’incliner, comme d’habitude, au diktat du président Kabila. C’est dommage qu’on puisse compromettre l’avenir d’un pays pour l’intérêt d’un seul homme. Pour nous, nous disons «Non!» à ces élections locales, municipales et urbaines maintenant. Elles devraient être organisées en 2017. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit des consultations politiques pour le moins fastidieuses. Il faudrait sept mille bureaux de vote. Sans omettre des agents qu’il faudra engager et rémunérer. Si nous avons connu des difficultés avec deux cent bureaux de vote, à fortiori avec sept mille. Le risque est grand pour que le processus électoral sombre dans un enlisement total. D’autre part, vous savez autant que moi que les gouverneurs des provinces, les administrateurs de territoire, les chefs des groupements et des chefferies, les commandants de la police et de l’armée, les patrons de l’Agence nationale des renseignements à tous les échelons, sont les «hommes de Kabila». En tenant à tout prix à organiser d’abord le scrutin local, municipal et urbain, Malumalu tente de démontrer : «Vous ne vouliez plus de Kabila alors qu’il est encore populaire aux quatre coins du pays». Kabila pourrait ainsi brandir cette carte en Occident : «Vous m’empêchez de briguer un troisième mandat. Voilà mon peuple vient de se prononcer en ma faveur. Ces résultats valent plus qu’un référendum !». Nous demandons la fiabilisation des listes électorales. L’objectif est d’ajouter les électeurs omis et enlever les fictifs, les mineurs d’âge et les militaires. Ces opérations devront se faire avec le concours des représentants de l’opposition, de la société civile, la majorité au pouvoir et les experts de la Ceni. Sans omettre des experts étrangers. Nous demandons que les experts de l’Union africaine puissent s’impliquer en amont. L’expérience récente au Mali démontre que l’Union africaine n’a pas les moyens de sa politique… Nous avons des moyens mais nous voulons surtout un arbitrage neutre. C’est au niveau des listes électorales et de la cartographie qu’ont lieu les tricheries. Il faut qu’on révèle dès maintenant non seulement le nombre de bureaux de vote mais aussi leurs situations géographiques qu’on pourrait vérifier grâce aux GPS. Il est hautement souhaitable d’organiser une table-ronde afin de débattre de toutes les questions pendantes. Ce cadre devrait réunir les représentants de la Ceni, de l’opposition politique, de la société civile et de la majorité au pouvoir autour du chef de la Mission onusienne au Congo, Martin Köbler. Et ce, conformément à la lettre et l’esprit de la résolution 2098 du Conseil de sécurité. Monsieur Köbler sera secondé par les envoyés spéciaux Russ Feingold, Mme Mary Robinson et Koen Vervaeke. Sans oublier des ambassadeurs des pays comme l’Angola et l’Afrique du Sud. Nous aurons ainsi une feuille de route consensuelle et pourrions partir aux élections avec un esprit apaisé. Si vous étiez à la tête de l’Etat congolais, comment auriez-vous réagi après les expulsions massives et violentes des ex-Zaïrois, comme on les appelle au Congo-Brazzaville ? Je tiens d’abord à dire que chaque Etat est souverain sur son territoire. A ce titre, il est en droit d’expulser les étrangers qu’il estime en situation irrégulière. J’ajoute un bémol : chaque Etat est tenu de respecter le droit à la vie et à la dignité de la personne humaine. Sans omettre la procédure en matière de reconduction à la frontière. A travers son épouse «Mama Antoinette», le président Denis Sassou Nguesso a tissé des liens familiaux par alliance avec notre pays. Les autorités du Congo-Brazzaville nous mettent ainsi dans une situation plus qu’embarrassante à la suite des brimades infligées à nos concitoyens à Brazzaville. Nos «mamans» ont été dénudées, violées et tabassées. Des hommes et des jeunes gens ont été torturés. C’est une situation inacceptable ! Nous sommes en colère. Qu’auriez-vous fait ? Première mesure : Gel des relations diplomatiques et rappel de notre ambassadeur. Deuxième mesure : application de la réciprocité. Troisième mesure : envoi d’un émissaire auprès du président Denis Sassou Nguesso avec une lettre de protestation lui signifiant le caractère inadmissible de traitements infligés à nos compatriotes. Il s’agit aussi de lui rappeler l’hospitalité des Kinois chaque fois que les Brazzavillois cherchaient un refuge lors des conflits internes. J’ai la conviction que si nous étions à l’époque du maréchal Mobutu, celui-ci allait taper du poing sur la table. En réalité, Sassou Nguesso n’est pas le problème. Le problème, c’est d’abord Kabila. Que dit Kabila devant la situation que nous déplorons ? Pourquoi ne parle-t-il pas ? A-t-il peur du président Sassou Nguesso ? De quoi a-t-il peur ? Les gens meurent au Kivu lorsqu’ils reviennent de l’Ouganda dans des conditions inhumaines. Les gens meurent sur le lac au Kivu ou dans un accident de train à Kamina, au Katanga, il reste muet. On parle de 400 morts à Kamina. A Kikwit, il y a eu 23 morts à l’occasion de la commémoration du 40ème jour de la mort de King Kester Emeneya. Dans tous ces cas, il n’y a pas eu le moindre message à la Nation. Encore moins de deuil national. C’est une démonstration de mépris à l’égard du peuple congolais. J’ajouterai que Kabila et son entourage sont entrain de gouverner par défi. Qu’auriez-vous dit à «Joseph Kabila» si vous l’aviez rencontré ? Je lui aurais dit ceci : « Monsieur le Président ressaisissez-vous. Le M23 avait été défait à Goma. Vous avez attendu plusieurs mois avant de vous rendre au chevet de vos compatriotes du Nord Kivu qui ont vécu des horreurs innommables. Lors de votre passage au Kivu, vous n’avez pas pris la peine de parler avec la population. Je crois que la meilleure chose c’est bien la proposition que nous vous faisons : une loi portant statut d’ancien président de la République. Ainsi, vous laissez les Congolais qui ont la capacité, la volonté et l’audace sortir le Congo du “trou noir” pour qu’il entre de manière effective dans le concert des pays émergents à l’image du Brésil. Le Congo dispose de tous les atouts. C’est la volonté et le leadership qui lui font défaut». Serez-vous candidat à l’élection présidentielle de 2016 ? C’est trop tôt pour le dire. Nous sommes occupés à mettre en place un « leadership visionnaire et rassembleur ». Il n’est plus question de dire que tout le monde devrait s’aligner derrière un individu. Non ! Nous sommes ensembles. Chacun doit convaincre l’autre. Si les «amis» estimaient que j’ai les qualités requises, je me présenterais. Dans le cas contraire, j’accompagnerai celui qui aura réuni le consensus autour de son nom. Propos recueillis par Baudouin Amba Wetshi. © Congoindépendant 2003-2014

Propos recueillis par Baudouin Amba Wetshi.
© Congoindépendant 2003-2014

4 COMMENTS

  1. KAMERHE NGONGA EKOKI YO NA KABILA NZELA MOKO YA MBALA OYO BISO PEUPLE NDE TOKO BOMA YO. KEBA KEBA KEBA MBONGO BO YIBI EKOKI KENDE KOLIA MBONGO NAYO NA MALEMBE MAIS KEBA OKOYEBISABISO NDENGE NINI OKOMA CONGOLAIS OZALI NA NA GOUVERNEMENT MON FRERE TOYEBI YO OZA TRES MALIN MAIS PLACE OYO YA YO ESUKI YA BISO BA CONGOLAIS EBANDI SOKI KABILA EKYI KAMERHE ATA CHEF DE COLECTIVITE OKOKOMA LISUSU TE OZA NA BA CONTRE A RENDRE EBELE NA BA INDIVIDUES NA LETAT CONGOLAIS ZELA OLINGI OMNA FILM NA YO NA BA ETRANGERS SONT KAMERHE , RUBERWA, BISENGIMA,MOISE NYMUGABO, ZOE, JANNET , KYUNGU WA KUMUANZA, MATATA PONYON,, COTE CONGOLAIS SONT BOSHAB, ZACHARIE , KALOMBO, KIMBUTA ,MUGALO, KANYAMA, KABANGE PROCUREUR GENERAL , MUZITO, MINIAKU, DIDIER ETUMBA, SANS OUBLIE TSHAKU NATIONAL MENDE, CLAUDE MASHALA. COTE MUSICIENS SONT VIEUX ZOBA WEMBA, WERRA , JB MPIAKA, TSHALA MUANA BOBONGAMAKA LIBELA ATA BOKIMI BA NDAKU EKOLALA NA SE MBONGO YA MAKILA BOLUKAKA ESIKA BOKOKENDE DEJA OZA NA TEMBE KOBIMA TE TIKALA NA KIN

    • Que ce soit tous ceux que vous avancer comme raisons un peuple est déjà matures c’est contre dieu que vous cometez tout ces actes de violence

  2. Enfin , enfin ezalaki eloko nazalaki kozela depuis Dieukokao, enfin ndeko kamhere nzela nayo ekomi pepele pona pouvoir pe nayebi okozua yango kasi kasi zua ndeko Mokia lokola premiere ministre ,Na president ya parti socialiste oyo azalaka Na dread look lokola president ya ensemble national,pe ndeko mfumu ntoto lokola ministre ya interieure et defense pe ndeko Liezer lokola ministre ya imformation et administration du territoire et de la citoyeneté ya suka zua mon Leader Maximo Monsieur Etienne Tshisekede wa Mulumba lokola president ya Senat pe senateur a vie. Kasi kanambe azala Na kimya te Alors kimya teeeeeh, Tina ye na CPI na bisimakata,ruberwa,bisengimana na ba infiltrés nyoso na armée nationale,pour monsieur Kengo lobitch ye asala boloko.

  3. Please, please, please, go back home to Ruanda, Kongo is not your country. Que trop de sang a coule au Kongo, on en a marre. Malgre les injures qui viennent de partout, je suis fiere d’etre Kongolaise et j’espere qu’il y bien d’autres compatriotes qui le sont aussi. Mais quand est-ce que vous les Nilotiques le serez-vous? Tout comme certains de ces peuples Bantus qui nous insultent aujourd’hui, oubliant tout ce qu’ils ont proite chez nous, l’acceuil, l’education, les soins medicaux etc.

    Tu as des gens dans ce groupe de M23 et il parrait que l’un de tes oncles a travaille dans le gouvernement Ruandais, et tout le monde sait que le petit chauffeur de taxi a la tete de notre pays est un Tutsi Ruandais et que toi tu es un Hutu, alors il ne faut pas venir nous raconter des histoires. Aussi, il y a des gens qui ont etudie avec toi qui savent que tu n’es pas Kongolais. C’est mieux d’etre fier de sa nationalite que de vouloir etre autre ce que l’on n’est pas. Tes ambitions va les faire au Ruanda, tu as pas mal profite du Kongo, aujourd’hui, tu es millionnaire. Les temps d’addoption c’et fini. Vrai arriviste!

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