Par Erick Bukula
(Garissa)- 147 personnes au total ont trouvé la mort dans une attaque menée jeudi dernier par le groupe islamiste somalien Chabab contre une université Kenyane de Garissa (Nord Est du pays). C’est le bilan officiel donné par le ministre kenyan de l’intérieur Joseph Nkaissery. Toujours selon le ministre soixante-dix neuf autres personnes ont été blessées dont neuf grièvement.
Le siège qui a duré près de 15 heures avait été lance tôt dans la matinée de jeudi 02 avril, alors que la majorité des étudiants du campus étaient encore endormis. Il était encore 05h30 (heure locale) quand quatre hommes armés, cagoulés et bardés d’explosifs ont débarqué dans ce large campus universitaire qui comprend des salles d’études aussi bien que des dortoirs.
Selon la police les assaillants ont aussitôt commencé à lancer des grenades et tirer indistinctement tuant sur place une douzaine d’étudiants. Les islamistes ont plus tard relâché tous les étudiants musulmans tout en prenant en otage au moins 500 chrétiens. Une cinquantaine d’autres étudiants avaient réussi à se glisser hors du campus rapportant avoir vu des corps décapités jonchés sur le campus.
Les forces de sécurité ont tenté plus d’une fois de prendre d’assaut le campus mais étaient repoussées à plusieurs reprise par les hommes du Chabab jusque dans les dernières heures de la journée quand la police a lancé avec succès un dernier assaut, tuant 4 islamistes et mettant fin au siège.
Cette attaque sanglante prend place à la veille du vendredi saint, un jour significatif pour les chrétiens mais aussi au lendemain des affirmations du président Uhuru Kenyata rassurant que le Kenya est aussi sécurisé que toute autre pays au monde. Ces déclarations cadrent avec une tentative du président de redresser le secteur du tourisme qui souffrent des attaques terroristes répétitives, notamment dans la région frontalière avec la Somalie.
Les assaillants ont justifié cette dernière attaque par le fait que « le Kenya soit en guerre avec la Somalie» et le but était de tuer «tous ceux qui s’opposent à Chabab ». En effet, depuis 2011 l’armée kenyane prend part active, dans le cadre d’une force africaine, à des actions militaires contre les islamistes dans la Somalie voisine.
L’attaque de Jeudi est la plus sanglante depuis l’attentat à la bombe contre l’ambassade américaine de Nairobi en 1998. Le Chabab, un groupe lié à Al-Qaida, avait aussi revendiqué la prise d’otage au centre commercial Westgate, en 2013, dans laquelle 67 personnes avaient trouvé la mort.
Erick Bukula
Voice Of Congo