La CPI appelle Kinshasa à arrêter le président soudanais el-Béchir

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La Cour pénale internationale (CPI) a demandé mercredi l’arrestation «immédiate» du président soudanais Omar el-Béchir, à Kinshasa pour un sommet de chefs d’État africains, dont le déplacement a provoqué de vives réactions en République démocratique du Congo et à l’étranger.

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La CPI «demande à la République démocratique du Congo (RDC) d’arrêter immédiatement Omar Hassan Ahmad Al-Bashir (el-Béchir) et de le remettre à la Cour», a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Mercredi, huit organisations congolaises ont également «présenté une requête auprès du procureur général de la République de Kinshasa demandant l’arrestation d’Omar El-Béchir», indique un communiqué de cinq organisations, dont la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).

Parmi les associations à l’origine de cette requête figurent, selon la FIDH: la Ligue des électeurs (LE) membre de la FIDH, l’Action congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) et la Voix des sans-voix (VSV), l’une des principales ONG des droits de l’homme en RDC.

L’organisation de défense des droits de l’homme Amnistie internationale a également réagi. La RDC «ne devrait pas protéger le président soudanais de la justice internationale», estime dans un communiqué Muthoni Wanyeki, directeur régional pour l’Afrique de l’Est.

«Sa visite dans le pays est une opportunité d’appliquer les mandats d’arrêt et d’envoyer le message que la justice doit prévaloir», a-t-il ajouté.

Omar el-Béchir fait l’objet de mandats d’arrêt datant de 2009 et 2010 de la CPI pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide dans le conflit du Darfour, une vaste région de l’ouest du Soudan. Cependant, il a pu voyager dans plusieurs pays africains sans être arrêté, malgré des injonctions de la CPI.

Mardi, des associations congolaises, dont l’ACAJ, la LE et la VSV, avaient déjà dénoncé la visite de M. el-Béchir.

«La RDC, de par ses obligations résultant du traité de Rome instituant la Cour pénale internationale, qu’elle a ratifié, ne pouvait pas inviter le président el-Béchir et se doit de coopérer avec la Cour et d’exécuter les mandats d’arrêt qu’elle émet», avaient souligné près de 90 associations congolaises dans un communiqué.

«La RDC doit clairement démontrer qu’elle est du côté de la justice et des victimes, pas du côté des suspects», y précisait Descartes Mpongo, secrétaire exécutif de l’Action des chrétiens activistes des droits de l’homme, basée dans la province du Sud-Kivu (est).

Les quelque 90 associations considéraient «sérieusement la possibilité de porter plainte contre Omar el-Béchir devant le système judiciaire congolais afin d’obtenir l’émission d’un mandat d’arrêt national contre lui», menaçaient-elles dans leur communiqué.

Car «le droit congolais prévoit que toute personne s’étant rendue responsable à l’étranger de crimes punis de plus de deux mois de détention» par la loi congolaise «peut être poursuivie et jugée en République démocratique du Congo», est-il précisé.

 

Omar el-Béchir, 70 ans, est à Kinshasa pour le sommet des chefs d’État et de gouvernement du Marché commun de l’Afrique de l’Est et australe ouvert mercredi par le président congolais Joseph Kabila, en présence de quelques présidents africains.

(Avec AFP)

 

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