Le 13e anniversaire de la mort de M’zee Laurent-Désiré Kabila commémoré jeudi en RDC

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Le peuple de la République démocratique du Congo (RDC) a commémoré jeudi 16 janvier 2014 l’assassinat, en 2011, du président Laurent-Désiré Kabila dans son bureau du Palais de Marbre à Kinshasa.

 

Il a, par des cultes religieux et des visites (à Kinshasa) au Palais de Marbre dans la commune de Ngaliema et au Mausolée à Gombe, rendu un hommage mérité  à l’ancien président congolais qui avait renversé militairement le régime du Maréchal Mobutu Se Seko.

 

Tous les témoignages, faits en cette journée mémorable par les compagnons d’armes du M’zee et les Congolais interrogés, convergent sur les indéniables qualités d’homme d’Etat et les réalisations de Laurent-Désiré Kabila depuis son accession à la présidence de la  RDC le 17 mai 1997 jusqu’à sa disparition tragique, le 16 janvier 2001.

 

Tous ont rappelé ses appels maintes fois répétés à « ne jamais trahir le Congo », à « se prendre en charge » ainsi que ses « cantines populaires » où les vivres, produits dans les champs du « Service national » par des milliers de jeunes recrutés parmi les désœuvrés identifiés à travers le territoire national.

 

Pour le Parti de la révolution du peuple (PRP), fondé par Laurent-Désiré Kabila dont le mot d’ordre a toujours été « la victoire du bien sur le mal », la consigne demeure « le courage et la détermination face à l’agression dont est victime l’Est du pays ».

 

Et pour faire en sorte que « la RDC ne soit pas la risée de tous les peuples étrangers », le M’zee n’avait de cesse exhorté le peuple congolais à « prendre son destin en mains », invitant « tous les jeunes, adultes et vieux à se mettre sous le drapeau pour défendre le pays ».

 

Consternation générale

 

L’assassinat du M’zee le 16 janvier 2001 à Kinshasa avait suscité une vive émotion et plongé les Congolais dans une consternation générale.

 

« Le processus de démocratisation qui, déjà marchait à reculons, s’est vu douloureusement secoué à telle enseigne que d’aucuns ont vite pensé à l’échec. En effet, après l’annonce officielle du décès dans les conditions troubles du président de la République Mzee Laurent-Désiré Kabila, le pays – déjà en guerre – s’était retrouvé dans un contexte particulier, faisant craindre des lendemains inquiétants », rappelle-t-on.

 

Pour calmer les esprits surchauffés, les Evêques catholiques avaient adressé un message d’apaisement à l’ensemble des Congolais et des étrangers installés en RDC.

 

« La disparition tragique du président de la République, Laurent-Désiré Kabila, le 16 janvier 2001, a plongé la Nation congolaise dans la consternation générale et le deuil. Nous nous associons au peuple congolais pour présenter nos condoléances à la famille de l’illustre disparu, aux autorités du pays et à toute la Nation. En même temps, nous condamnons fermement ce crime ainsi que tout recours à la violence pour résoudre les problèmes qui se posent au sein de la communauté nationale », avaient-ils déclaré.

 

Effectivement, « partagé entre la colère, l’émoi et l’angoisse, le peuple a unanimement fait preuve de calme et d’esprit élevé de responsabilité face à la situation. La tension, pourtant perceptible, laissera la place à des lendemains rassurants grâce aux appels moralisants et répétés de l’Eglise », aveint noté les observateurs.

 

Réuni en urgence, le gouvernement congolais, après concertation avec le Haut Commandement militaire, désignera officiellement le général-major Joseph Kabila Kabange, commandant de la Force terrestre de l’armée et fils du M’zee, pour « assumer les rênes du pays ».

 

Dès son entrée en fonction le 26 janvier 2001, le tout nouveau chef de l’Etat s’était employé à « mettre fin à la guerre par la relance du processus politique des négociations avec d’un côté, les différents mouvements rebelles, et de l’autre, leurs parrains rwandais et ougandais ».

 

Il relança le processus « douloureux et lent » des négociations politiques inter congolaises (DIC), clôturé par un Accord global et inclusif début 2003 à Sun City (Afrique du Sud) après son entame en 199 à Lusaka (Zambie).

 

En cette année de 2014, la RDC en est à son deuxième processus électoral (2011), après celui de 2006 caractérisé par l’élection présidentielle, les législatives et les provinciales ayant abouti à l’installation de l’assemblée nationale et du Sénat ainsi qu’à celle des gouvernements provinciaux.

 

Le meurtrier « n’a éveillé aucun soupçon »

 

« Seul témoin oculaire » de l’assassinat du président Laurent-Désiré Kabila dont il était le conseiller économique, Emile Mota avait relaté « minute par minute » le meurtre du président de la RDC dans on bureau du Palais de Marbre, dans un entretien au correspondant à Kinshasa de l’hebdomadaire britannique The Independent publié le 22 janvier 2001.

 

L’homme était présent dans le bureau présidentiel, lorsque son leader a été tué par un de ses gardes du corps, selon The Independent.

 

Affirmant qu’« un jeune garde du corps du chef de l’Etat a tiré plusieurs balles à bout portant, avant d’être abattu par les forces de sécurité présidentielles », il a indiqué que « le meurtrier (identifié par le gouvernement comme étant Rashidi Kasereka, âge de 25 ou 26 ans) n’a éveillé aucun soupçon, lorsqu’il est entré dans le bureau du Palais de Marbre ».

 

« D’ordinaire, il glissait à l’oreille du président le nom du prochain visiteur. Il était 13 heures 45 et nous terminions nos travaux du matin. Le président Kabila venait de recevoir le chargé d’affaires nord-coréen, venu l’informer de l’arrivée d’un bateau chargé de nourriture, cadeau de son pays à la RDC en guerre. Les diplomates coréens ont quitté le palais présidentiel aux alentours de 12 heures 30 », raconte Mota.

 

Selon le journal britannique citant le témoin, ces diplomates coréens ont laissé « le chef de l’Etat et le conseiller seuls, discutant du sommet franco-africain de Yaoundé qui s’ouvrait le lendemain ».

 

« Le président était habillé d’un costume safari vert à manches courtes comme d’habitude. Nous avons établi une liste de 27 personnes qui devaient s’y rendre, le président s’étant dit résolu à favoriser la paix au Burundi voisin, impatient de rencontrer Jacques Chirac et Kofi Annan et ses confrères africains. Il était également question de fixer les modalités de la construction d’une ligne de TGV Kinshasa-Lubumbashi, d’ici 2003 », précise Emile Mota.

 

Tirs « à bout portant »

 

« Le président était assis sur un fauteuil à accoudoir près de la porte et j’étais moi-même sur un canapé, devant une longue table basse. Le garde du corps est entré. Plutôt que de murmurer à l’oreille de Kabila, il a rapidement tiré son revolver de son holster et a tiré sur lui, dans le côté gauche du cou, à bout portant. Le président est tombé en arrière.

 

n s’échappant vers la porte, le tueur a tiré deux nouvelles balles dans l’estomac de Kabila. L’une d’elles l’a traversé de part en part et l’autre est venue se loger dans le canapé où j’étais assis », selon Emile Mota.

 

« Le garde du corps s’est enfui en courant, continue Emila Mota, et je l’ai suivi en appelant à l’aide. Il a bien vite été blessé au pied ou à la jambe, avant d’être abattu, non sans avoir encore tiré deux balles de son revolver ».

 

Revenu dans le bureau présidentiel où le chef de l’Etat était inconscient, Emile Mota s’est efforcé d’aider les médecins à transporter Kabila à l’hôpital, où, dit-on, il est décédé quelques heures plus tard, selon l’hebdomadaire britannique.

S(ource : Congo24.net)

 

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