Les dessous du tête-à-tête Joseph Kabila – Pape François

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Le président de la République démocratique du Congo a été l’hôte du Pape François ce lundi 26 septembre au Vatican. Reçu en privé chez le Souverain Pontife, Joseph Kabila a tenu à s’assurer de bonnes relations entre son pays aux dimensions continentales et ce puissant Etat – pourtant le plus petit au monde en terme de superficie – qui gère l’Eglise catholique sur l’échiquier planétaire. Comme le renseigne un communiqué du Vatican, les deux hommes d’Etat encouragent ’’un dialogue respectueux et réellement inclusif’’ en RDC, pour pallier le cycle des violences qui ensanglantent la RDC.

C’est ’’après une arrivée très protocolaire au Vatican’’ que le président congolais est entré rapidement hier dans la bibliothèque de la maison pontificale pour s’entretenir avec le Saint-Père, ’’sans que les photographes ne puissent immortaliser leur première poignée de mains dans l’antichambre’’, indique le magazine ’’Jeune Afrique’’.
Mains jointes, regards sereins, Joseph Kabila et le Pape François ont passé en revue les principaux points d’actualité lors de leur entretien à huis clos. Au cours de ce rendez-vous qui avait été pris avant les violences meurtrières des 19 et 20 septembre derniers, le chef d’Etat congolais et le Souverain Pontife ont visiblement manifesté leur intention d’œuvrer pour l’unité de ce plus grand pays catholique d’Afrique, en encourageant notamment la résolution pacifique des différends.

REÇU PAR TROIS PAPES SUCCESSIFS

Au regard du communiqué officiel du Vatican diffusé hier dans la presse, l’on relève qu’”une attention particulière a été prêtée aux sérieux défis posés par la situation politique actuelle et les récents affrontements qui se sont produits dans la capitale”, et que “l’importance de la collaboration entre les différents acteurs politiques et les représentants de la société civile ainsi que les communautés religieuses a été soulignée pour promouvoir le bien commun, à travers un dialogue respectueux et inclusif pour la stabilité et la paix dans le pays”.

“Le pape est apparu très concentré et peu souriant au début de ses 20 minutes d’entretien avec Joseph Kabila, mais l’ambiance était légèrement plus détendue à la sortie, lorsque les deux hommes ont pris congé en se serrant la main, cette fois devant les photographes”, commente ’’Jeune Afrique’’.

Joseph Kabila n’est pas à sa première visite au Vatican. Au seuil de son accession au pouvoir, il avait été reçu par le Pape Jean-Paul II en 2002, par Benoît XVI en 2008 et, huit ans plus tard, par le Souverain Pontife François, le Pape actuel, qui avait reçu bien auparavant son épouse Olive Lembe, lors d’une séance publique.

HARO SUR LES VIOLENCES A L’EST

Accompagné d’une délégation d’une douzaine de personnes, Joseph Kabila a ensuite été reçu par Mgr Paul Richard Gallagher, le ministre des affaires étrangères du Vatican, en l’absence du secrétaire d’État, Mgr Pietro Parolin, parti assister à la signature de l’accord de paix historique en Colombie.

Au cours de ces entretiens avec le secrétaire du Pape chargé des rapports avec les États, les deux parties se sont appesanties sur “les violences persistantes subies par la population dans l’Est du pays”, où des groupes armés s’activent à massacrer la population locale. C’est notamment dans cette optique que le Souverain Pontife avait dépêché récemment à Beni, dans le Nord-Kivu, le Nonce apostolique accrédité à Kinshasa.

Les deux parties ont, dès lors, évoqué “le besoin urgent d’une coopération au niveau national et international pour apporter l’assistance nécessaire et rétablir la paix civile” dans cette partie du pays.

“UN DIALOGUE RESPECTUEUX ET INCLUSIF”

Examinant avec ’’une attention particulière les graves défis liés à la situation politique actuelle et aux récents affrontements qui ont eu lieu dans la capitale’’, la délégation congolaise et l’équipe de Mgr Gallagher ont jugé utile de favoriser la collaboration entre les acteurs politiques et les représentants de la société civile, et particulièrement des communautés religieuses en faveur du bien commun.

Dans cette perspective, les deux délégations ont réitéré leurs vœux de voir les Congolais s’engager dans la voie d’”un dialogue respectueux et inclusif pour la stabilité et la paix dans le pays”.

COOPERATION POSITIVE

Dans ces échanges qui se sont déroulés dans ’’un climat cordial’’, les deux parties ont, par ailleurs, focalisé leur attention sur les relations positives entre le Saint-Siège et la République démocratique du Congo. Elles ont mis un accent particulier sur “l’importante contribution de l’Église catholique à la vie de la nation à travers ses institutions éducatives, sociales et de santé”.
Dans ce contexte, les deux parties ont exprimé “leur satisfaction” concernant la signature de l’accord-cadre entre le Saint-Siège et la RDC qui a eu lieu le 20 mai dernier. Un texte qui fixe le cadre juridique des relations entre l’État et l’Église qui est très engagée en faveur du “développement et pour la réduction de la pauvreté” dans le pays.

Yves KALIKAT

Avec Forum des As

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