Martin Fayulu : Le Dialogue est une diversion et une distraction

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Au mois de juin dernier, nous avons publié un article intitulé ‘’ le calendrier global de la CENI du 12 février 2015 est totalement obsolète’’ et dans lequel nous affirmions, en définitive, que Monsieur Kabila jouait sur deux tableaux politiques : la CENI et le dialogue.

Nous soutenions qu’en décidant d’ignorer la contre-proposition de calendrier faite par la Dynamique de l’opposition congolaise dans sa déclaration du 27 février 2015, il apparaissait clairement que la finalité de la démarche de la CENI était de bloquer la machine pour obtenir un glissement au-delà de décembre 2016 en faveur de Monsieur Kabila via le dialogue.

Dans le même article, nous fustigions la défiance inutile de la CENI à travers la déclaration irresponsable de Monsieur MaluMalu du 16 avril 2015 qui, revenu précipitamment au pays après trois mois d’absence, avait déclaré : ‘’Ce n’est plus le moment de penser que la CENI va encore changer son calendrier. Nous allons tenir le calendrier. Il ne faut pas croire qu’il y aura une élection sacrifiée. Il n’y en aura pas. Nous allons organiser toutes les élections. S’il y a encore des personnes qui ne savent pas que le train des élections est en marche, et bien des signes avant-coureurs sont là.

Nous avons tenu le pari qu’il n’y aura pas de changement de dates pour les candidatures ».

Monsieur Malumalu a aujourd’hui démissionné pour des raisons de santé, sans avoir organisé ses élections provinciales qui devraient avoir lieu hier 25 octobre 2015, conformément au calendrier global de la CENI du 12 février 2015. Dommage, il aurait dû déposer sa démission après la campagne de ‘’Sauvons la RDC‘’ ‘’MaluMalu Dégage’’ qui avait réuni plus de 60.000 signatures. Aujourd’hui, après avoir menti au peuple congolais, il laisse délibérément tout le processus dans l’impasse avec toutes les conséquences que l‘on peut imaginer!

S’agissant du dialogue, nous avions décelé la supercherie au travers de la déclaration faite par le rapporteur de la CENI, Monsieur Jean-Pierre Kalamba, lors de sa conférence de presse du mardi 02 juin 2015 lorsqu’il avait notamment affirmé que ‘’la CENI ne pourrait revoir son calendrier que si les acteurs politiques de toutes les tendances se mettaient d’accord sur un document juridiquement valable et opposable à tous. Elle verra dans ce cas-là comment concilier son calendrier et celui que pourraient proposer les acteurs politiques’’ ! Il pensait certainement au dialogue que Monsieur Kabila avait en tête, ce qui traduit la complicité entre la CENI et le régime. Cela rappelle étrangement, la proposition de Monsieur MaluMalu d’organiser les élections provinciales au suffrage indirect comme Monsieur Kabila, avant lui, l’avait suggéré dans son allocution lors de la clôture des concertations nationales de triste mémoire.

Et voilà, Monsieur Kabila a sciemment bloqué la CENI pour obtenir son dialogue qui, en fait, n’est qu’une énième initiative sur la longue série des manœuvres dilatoires initiées par lui et qui violent la Constitution dans le sombre dessein d’éviter la tenue des élections nationales prévues en novembre Parmi ces initiatives à la fois subtiles et frontales, il faut rappeler la publication du livre contesté de Monsieur Evariste Boshab, ‘’Entre la révision constitutionnelle et l’inanition de la Nation’’, l’Office National d’Identification de la Population de triste mémoire, la révision de la loi électorale en janvier 2015, la publication d’un calendrier électoral indigeste et intentionnellement surchargé, le dépôt au Bureau de l’Assemblée nationale du projet de loi portant révision constitutionnelle, puis retiré en catimini, la mise en place irréfléchie et précipitée des nouvelles provinces, l’instrumentalisation de la Cour Constitutionnelle, la proposition de nommer les Commissaires spéciaux en lieu et place des gouverneurs élus en violation de la Constitution, la proposition de loi portant organisation du référendum par deux députés de la mouvance Kabiliste, la création des zones de défenses gérées par des militaires sous son contrôle, le refus d’organiser un dialogue au sein de sa famille politique, la confiscation des médias publics, l’instrumentalisation de la CENI pour ne pas organiser l’enrôlement des électeurs et d’amender le calendrier électoral , le harcèlement et les arrestations des opposants, les violations répétées des droits fondamentaux et des libertés publiques, la répression du meeting de l’opposition du 15 septembre dernier ainsi que d’autres manifestations de l’opposition etc….

Nous affirmons ici que le dialogue initié par Monsieur Kabila vise qu’une chose : neutraliser la Constitution de la République et ainsi réaliser un coup d’Etat constitutionnel.

Nous affirmons aussi que le dialogue prôné par Monsieur Kabila n’est pas le même que celui réclamé

De part et d’autre, la subtilité réside dans la présentation officielle de la question.

En effet, dans le communiqué de l’UDPS du 19 octobre courant, on peut lire ce qui suit :

‘’L’UDPS rappelle à l’opinion que les objectifs recherchés au travers du dialogue demeurent :

1. L’élaboration d’un calendrier électoral réaliste et consensuel, qui tient compte des délais constitutionnels ;

2. L’organisation d’un processus électoral crédible et dans un climat apaisé ;

3. Le transfert pacifique du pouvoir, dans le respect de l’expression de notre peuple’’.

A première vue, ces objectifs sont nobles mais, en réalité, l’UDPS ne s’est pas départie de sa feuille de route du 14 février 2015, dans laquelle elle pose dans ses termes de référence la problématique de crise de légitimité ainsi que celle de la réforme de la CENI. Sauf que la formulation a cette fois-ci:

En fait, pour l’UDPS, le ‘’transfert pacifique du pouvoir, dans le respect de l’expression de notre peuple’’ n’est rien d’autre que sa conception de la résolution de la crise de légitimité née du hold-up électoral de novembre 2011. Il s’agira pour Monsieur Kabila de céder pacifiquement le pouvoir usurpé à son détenteur légitime et élu, le président Etienne Tshisekedi. Ce qui, assurément, n’est pas l’entendement de Monsieur Kabila.

S’agissant de la CENI, l’UDPS veut obtenir sa réforme lors du dialogue, c’est à dire en dehors du cadre institutionnel, donc en ignorant complètement la loi organique portant organisation et fonctionnement de la CENI. Il ne pouvait en être autrement pour l’UDPS, car elle ne reconnaît aucune institution de la République. Pour l’UDPS :

1. Monsieur Kabila a réalisé un hold-up électoral en novembre 2011, ce que nous soutenons du reste;

2. Le 20 janvier 2012, le Président Tshisekedi avait dissout l’Assemblée nationale actuelle.

La question que l’on peut se poser est celle-ci : Comment l’UDPS, qui ne reconnaît aucune institution de la République, concilie-t-elle le point 1 de son communiqué 19 octobre dernier en rapport avec ‘’l’élaboration d’un calendrier électoral qui tient compte des délais constitutionnels avec le point 3 du même communiqué sur le ‘’transfert pacifique du pouvoir, dans le respect de l’expression de notre peuple’’ ? S’agirait-il d’un engagement de l’UDPS à organiser les élections dans les délais constitutionnels après que Monsieur Kabila lui aurait pacifiquement transféré le pouvoir ?

Ou, en lui accordant le bénéfice du doute, l’UDPS serait-elle en train de nous dire qu’elle a finalement vidé la question de crise de légitimité et qu’elle voudrait que les prochaines élections de 2016 se tiennent dans les délais constitutionnels ? Cela mérite une clarification, car en réalité il y a un flou!

Objectivement, on peut aussi observer que vouloir obtenir la réforme de la CENI en dehors du cadre institutionnel, dans un cadre informel non prévu par la Constitution, le dialogue, c’est aussi bousculer l’ordre constitutionnel.

Par contre, pour Monsieur Kabila, le dialogue doit porter sur :

1. Le calendrier électoral global des élections

2. Le budget des élections

3. L’enrôlement des ‘’anciens mineurs’’

4. La sécurisation des élections

Rien que sur les termes de références, on peut aisément se rendre compte que Monsieur Kabila et l’UDPS n’émettent pas sur la même longueur d’ondes.

Il est sincèrement malheureux de voir Monsieur Kabila se démener comme un diable dans un bénitier pour créer inutilement une diversion alors que les choses seraient plus simples pour lui s’il respectait les dispositions de l’alinéa premier de l’article 70, l’article 73 ainsi que l’article 220 de la Au demeurant, il est facile de repérer que Monsieur Kabila lui-même ne veut pas d’un dialogue. Ne trouve-t-on pas que s’il voulait réellement de l’apaisement au travers d’un dialogue sincère, sa mouvance ne se serait pas précipitée dans la désignation de manière cavalière de Monsieur Corneille Nangaa, après la démission de Monsieur MaluMalu ? N’est-ce pas que Monsieur Kabila aurait pu saisir cette opportunité pour libérer la CENI en laissant notamment les catholiques désigner son Non, trêve de plaisanterie ! Le dialogue de Sun-City, le dernier parmi tant d’autres, au-delà de ses faiblesses, a au moins le mérite d’avoir non seulement identifié les causes profondes des différentes crises que notre pays a connues, mais aussi proposé la solution qui est reprise dans la Constitution actuelle adoptée par notre peuple lors du référendum de 2005 : La démocratie. Et les préoccupations qui ont présidé à l’organisation des institutions actuelles sont également connues.

Il s’agit notamment d’éviter les conflits, d’instaurer un Etat de droit, de contrer toute tentative de dérive dictatoriale, de garantir la bonne gouvernance et d’assurer l’alternance démocratique.

Un dialogue de plus, dans le sens de reprendre à zéro et de toujours recommencer nous paraît irresponsable. Il est plus que temps aujourd’hui pour nous de consolider notre jeune démocratie par le respect par tous de la Constitution de la République afin de nous consacrer désormais à la tâche la plus noble qui vaille la peine en politique, à savoir le développement de notre pays et le bien-être du peuple congolais. Les questions du comment on accède au pouvoir politique et de sa dévolution ayant déjà été réglées par la même Constitution.

Voilà pourquoi, après avoir rencontré le Président Etienne Tshisekedi récemment à Bruxelles, nous exprimons notre réserve que ce dernier ait donné un quelconque quitus à tous ceux qui, à lo’UDPS, agitent l’éventail du dialogue.

Nous demeurons convaincus qu’il y a des gens dans l’entourage du Président Tshisekedi qui veulent profiter de sa convalescence pour négocier, derrière son dos, le partage de pouvoir avec Monsieur Kabila en embouchant la trompette du dialogue afin de permettre à Monsieur Kabila de réaliser un glissement de mandat.

Et même, dans l’absurde hypothèse de la convocation de ce dialogue, qui va-t-on inviter et pour le compte de quel ‘’camp’’ ?

Dans quel ‘’camp’’ mettrait-on les ‘’Partisans des Négociations Républicaines’’ de Monsieur Kengo, Monsieur Thomas Luhaka qui est aujourd’hui Vice-Premier Ministre ainsi que d’autres acteurs politiques qui, hier étaient dans l’opposition et qui chancèlent aujourd’hui ?

Par ailleurs, supposons, qu’il faille assurer ‘’l’inclusivité’’ de ce dialogue en l’élargissant jusqu’à la société civile dans sa pluralité, comment s’y prendrait-on?

Quelle est finalement cette crise majeure que l’on vit dans notre pays et qui nécessite que toutes les forces vives de la Nation se mettent une fois de plus autour d’une table pour reconsidérer l’ordre Pourtant, au lendemain des élections chaotiques du 28 novembre 2011, nous avions exigé un dialogue mais la mouvance Kabiliste nous avait rétorqués que les institutions de la République fonctionnaient normalement et qu’il n’y avait pas une crise qui pouvait justifier un dialogue.

L’opinion nationale et internationale se rappellera aussi de la réunion organisée par le National Democratic Institute, NDI, en mars 2012 entre l’opposition et la mouvance Kabiliste au grand Hôtel de Kinshasa afin de jeter les bases d’un dialogue devant résoudre les problèmes nés de ces élections.

L’on se souviendra aussi de l’attitude négative de Monsieur Kabila après les tables rondes organisées par le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations-Unies, Monsieur Martin Kobler, entre la mouvance Kabiliste et l’Opposition, tables rondes auxquelles Monsieur MaluMalu avait également pris part. C’est Monsieur Kabila qui avait arrêté cet élan au motif qu’il n’y avait pas crise en RDC qui pouvait justifier un dialogue.

Aujourd’hui, pour nous, la Constitution de la République doit être respectée. Le dialogue de Monsieur Kabila est inopportun et toutes les questions en rapport avec les élections doivent être discutées au niveau de la CENI recomposée et dans le cadre de la tripartite CENI-POUVOIR-OPPOSITION où nous allons aborder la problématique de la neutralité de la CENI, de l’élaboration d’un calendrier électoral consensuel, de l’enrôlement de tous les électeurs ainsi que de l’organisation des élections présidentielle et législatives dans les délais constitutionnels.

S’agissant de la recomposition de la CENI, il sied simplement de laisser à l’église catholique le soin de désigner le Président de la CENI ; aux partis et organisations qui ont des membres au Bureau et à la plénière de la CENI la possibilité de les changer et à la Communauté internationale de pouvoir aider la CENI en apportant une expertise africaine et internationale afin de crédibiliser le processus. Dans ce cadre, Messieurs ATTAHURI JEGA du Nigeria (INEC) et le Général SIAKA SANGARE sont des références que l’on peut approcher.

Autrement, tout n’est que diversion et distraction qui, à termes, risquent de rattraper leurs initiateurs. Car, le peuple congolais est vigilant et n’a pas encore dit son dernier mot!

En attendant, nous continuerons à mobiliser la population pour qu’il n’y ait pas de coup d’Etat constitutionnel dans notre pays et que le 20 décembre 2016, à l’issue des élections nationales du 27 novembre 2016, le Président élu puisse prêter serment devant Dieu et devant la Nation. Ainsi la Que Dieu bénisse la RDC et son peuple.

Fait à Kinshasa, le 26 octobre 2015

MARTIN FAYULU
Président de l’ECiDé et Coordonnateur des FAC

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7 COMMENTS

  1. Merci, Monsieur Fayulu pour votre analyse, sauf que votre conclusion me plonge dans le flou. Car dans mon entendement , je ne vois pas une différence de fond entre dialogue et le tripartite Ceni-pouvoir-opposition que vous préconisez comme solution à l’actuelle crise.

  2. Mr. FAYULU.COMMENT POUVEZ VOUS DIRE QU’IL N Y A PAS DE CRISE AU PAYS????COMMENT DEFINISSEZ VOUS TOUT SES DESORDRE DANS LE PARLEMENT,SENAT ET LA CENIE???? ES C QUE C N’EST PAS UNE CRISE QUI NECESSITE UN DIALOGUE???? COMMENT COMPTER VOUS RESOUDRE LE DESORDRE DE LA CENI??????
    COMMENT COMPTER VOUS DIALOGUER AVEC LA CENI QUI EST TOTALEMENT DEPENDANT DE LA PRESIDENCE POUR AVOIR DES GARANTIES SUR TOUTES LES ELECTIONS????Mr FAYULU , 1)NOUS AVONS BESOIN D’UNE CENI TOTALEMENT INDEPENDANT ET CREDIBLE.2)UNE GARANTIE SUR LA PUBLICATIONS DE VRAI RESULTATS APRES LES ELECTIONS. C POURQUOI NOUS PEUPLE CONGOLAIS ,NOUS DEMANDONS A TOUT LES POLITICIEN DE S’UNIR AFIN DE TROUVER UNE SOLUTION ACCEPTER PAR TOUS LE MONDE.

  3. Mr.FAYULU,NOUS SOMMES EN TRAIN DE GLISSER 🙁 🙁 🙁 ALORS QU’ES QUE VOUS PROPOSER POUR STOPER CE GLISSEMENT??????VOUS REFUSER DE DIALOGUER ENTRE VOUS LES POLITICIEN ALORS VOUS NOUS AMENER OU??????ON VIENT DE VOTER LE PROJET DE REFERUNDUM A 90% ALORS QU’ES QUE VOUS FAITE AU PARLEMENT????JE PENSE QUE VOTRE GROUPE AVEC KAMHERE A LAMENTABLEMENT ECHOUER.LE GLISSEMENT NE VIENT PAS DU DIALOGUE COMME VS LE DITE CAR NOUS GLISSONS ACTUELLEMENT SANS BRUIT.QU ES QUE VS ALLEZ ENCORE NOUS DIRE??????ECHEC TOTAL DANS VOTRE FACONS DE VOIR LES CHOSES.VOUS AVEZ PEUR DE VOUS RETROUVER FACE A FACE AVEC KABILA??????

  4. il faut faire attention avec ce fayulu.franchement c’est ne pas un politicien;c’est un homme d’affaire qui cherche de se positioner en politique pour faire ses affaires.il est depuis 2011 au parlement de Kabila ou tout se passe,sans qu’il leve son petit doigt.le voila maintenant avec un courrier plein d’accusations et de soupcons contre l’udps.a quelle jeu il joue?au lieu de chercher la façon de bloquer le glissement qui est déjà en marche;il nous propose le dialogue avec la ceni et consort…en sachant bien que cette ceni est totalement sous ordres de Kabila.comment etre imbecile jusqu’à ce point?qu’il commence d’abord par demmissioner de parlement là.il prends de congolais pour des imbéciles ou quoi.s’il n’a rien na faire qu’il se tait.un politichien de pacotille

    • QUE LA PETITE SOEUR de TSHISKEDI DEMISSIONE DU PARLEMENT , QUE ALEXIS MUTANDA Le proprietaire de la permanence de L’ UDPS demissione et QUE FELIX TSHISEKEDI REMBOURSE TOUT L’ARGENT QUE LE PARLEMENT A VIRRE SUR SON COMPTE PENDANT QU’IL DISAIT NE PAS RECONNAITRE CETTE INSTITUTION.

  5. Que la petite soeur propre de TSHISEKEDI demissione du parlement, que le proprietaire de la Maison ou se trouve la permanence de L’UDPS Mr ALEXIS MUTANDA demissione du parlement, que FELIX TSHISEKEDI rembourse tout l’argent que le parlement payait sur son compte pendant qu’il disait me pas reconnaitre cette institution avant que MARTIN FAYULU puisse demissione du parlement , BOkOKOSA BISO LISUSU TE, BO SALAKI YANGO NA ÉPOQUE YA MOBUTU SIKOYO TE.

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