Mécanisme Régional de Suivi des Accords d’Addis Abeba : Paul Kagame isolé, Félix Tshisekedi s’en sort ragaillardi

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Le 10ème sommet du Mécanisme de Suivi des Accords d’Addis Abeba a bel et bien vécu à Kinshasa ce jeudi 24 février 2022, à la Cité de l’Union africaine, sous le chapiteau dressé à cet effet.

Il s’est tenu en présence de 7 Chefs d’Etats de la sous-région dont les Présidents Sassou Nguesso (Congo Brazzaville), Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), Archange Touadera (Centrafrique), Joao Lourenço (Angola), Yoweri Museveni Kaguta (Ouganda), Ndayishimiye Evariste (Burundi) ainsi que le Président Tshisekedi qui les a accueillis.

Après la cérémonie de passation de pouvoir et le discours du Président Tshisekedi, un huis clos a suivi entre les Chefs d’États, des Gouvernements et des hauts représentants d’organisations internationales. Le nouveau Président, Félix Tshisekedi place son mandat sous le signe de la “consolidation des progrès accomplis dans la mise en oeuvre”.

“Neuf ans, jour pour jour, se sont écoulés depuis la signature de cet accord qui, jadis, avait suscité l’espoir, notamment celui d’un avènement d’une nouvelle ère dans la région, à savoir celle d’une paix , d’un développement durable transcendé et matérialisé grâce à une série d’engagements auxquels ont souscrit les parties prenantes que sont les signataires de cet accord,” a dit le Chef de l’État congolais, en recevant de son prédécesseur ougandais les instruments juridiques du pouvoir dont un signataire contenant les dossiers de cette structure et un marteau, symbole du pouvoir.

Félix Tshisekedi a félicité le Président Museveni pour le leadership imprimé durant sa mandature à la tête de cet organe, avant de saluer l’accompagnement des Nations-Unies à travers son envoyé spécial pour la région des Grands lacs.

Pari gagné pour Félix Tshisekedi.

Pari gagné visiblement par le Président congolais, alors que de mauvaises langues prédisaient une pléthore d’absents.

De quoi faire oublier ce fiasco d’octobre 2020, qui avait vu les Chefs d’État invités : Ouganda, Burundi, décliner l’offre.

Tacitement pour la présence d’un de leur homologue : Paul Kagame.

Le succès du mini-sommet de ce jour est dû en partie à l’absence du même Paul Kagame.

“Non pas parce qu’il n’a pas été invité, mais parce qu’il a boycotté l’offre et s’est retrouvé du côté du Sénégal pour inaugurer un stade olympique. En un mot, une certaine distance entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame a facilité un rapprochement avec l’Ouganda et le Burundi, principaux protagonistes du Rwanda dans la sous-région.,” souligne Jeannot sheji, un expert en communication.

Qui s’interroge :

“Que seront alors les implications d’une telle rencontre ayant traité de paix sans un acteur majeur pointé du doigt dans la perturbation de ladite paix sous-régionale ?

Selon lui, un fait est observable: Kagame, homme fort à plus d’ennemis, perd du terrain dans la Région des Grands Lacs et gesticule.

“Félix Tshisekedi vient de rectifier un choix diplomatique opté tout au début de son mandat et est ragaillardi par cette rencontre,” dit Jeannot Sheji.

La paix, condition indispensable pour tout développement

Il faut noter que l’ouverture du sommet a été ponctuée par diverses allocutions dont celle de Madame Julienne Lusenge, au nom de la gent féminine de la sous-région, Monsieur Bernard Quentin, envoyé spécial de l’Union européenne dans les Grands lacs.

Jean Pierre Lacroix, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies, représentant personnel du SG des Nations Unies empêché, a dit être là pour évaluer les progrès réalisés par les parties signataires. Les Nations Unies se félicitent d’ores et déjà des progrès accomplis. Elles appellent toutes les parties de continuer ces progrès et en profitent pour condamner les violences répétées que subit la RDC dans sa partie Est, suite aux exactions commises sur des civils.

Les Nations Unies, qui agissent par le biais de la Monusco en RDC, profitent également de cette occasion pour présenter leurs condoléances au Président Tshisekedi et à tout le peuple congolais.

Les Nations Unis, a dit monsieur Lacroix, continueront à plaider auprès de la Communauté internationale pour une plus grande solidarité envers l’Afrique, du point de vue des finances, de la santé, de la lutte contre le terrorisme, etc.

La paix, condition indispensable pour tout développement, a encore dit le Président Félix-Antoine Tshisekedi, doit découler d’un travail en synergie pour mettre fin au cycle récurrent des violences armées et d’instabilité rencontrées depuis plus de deux décennies dans la région des Grands lacs, en général, et à l’Est de la RDC, en particulier.

Pour le Chef de l’État, plusieurs défis doivent être relevés pour rompre la spirale des violences découlant de l’activisme des groupes armés locaux et régionaux dont le plus nocif s’avèrent être les ADF, mouvement terroriste islamiste, qui constitue une sérieuse menace à la sécurité et à la stabilité régionale.

Huis clos

Après la cérémonie de passation de pouvoir et le discours du Président Tshisekedi, un huis clos a suivi entre les Chefs d’États, des Gouvernements et des hauts représentants d’organisations internationales.

Selon le programme officiel, un communiqué conjoint devrait être lu à l’issue de cet huis clos.

CE QUE POURRAIT CONTENIR LE COMMUNIQUÉ CONJOINT, selon la cellule de communication du Chef de l’État:

– La promotion du dialogue et des processus politiques inclusifs;

– Le renforcement de la coopération en matière de sécurité contre les forces négatives. De ce point de vue, le sommet devrait condamner fermement la reprise des activités militaires de certains membres de l’ex M23 dans l’Est de la RDC et sommer ces dernier de cesser toute activisme et de se rendre;

– La promotion de l’intégration régionale ;

– La promotion du rôle des femmes, des jeunes et de la société civile, en réunissant des ressources suffisantes pour répondre à leurs aspirations.

Bishop Mfundu

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