Meurtre de Moïse Kabagambe au Bresil : un mémorial dédié à sa mémoire et à la culture congolaise annoncé par le Maire de Rio de Janeiro

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La vague d’indignation suscitée sur les réseaux sociaux, de nombreux artistes, sportifs et la famille de l’illustre disparu réclamant justice pour le meurtre du jeune citoyen congolais Moïse Kabagambe n’a pas laissé indifférent le maire de Rio Janeiro, Eduardo Paes. Il a annoncé, samedi 05 février dernier, qu’il sera érigé, au lieu même où le jeune a été tué un mémorial en hommage à Moïse Kabagambe et à la culture congolaise. Par ailleurs, la gestion du nouveau bar serait confiée à sa famille, rapporte l’AFP.

Moise Kabagambe a été brutalement attaqué par au moins trois hommes, après une altercation, selon la famille, qui a fait suite à la réclamation d’arriéré de son salaire auprès du gérant.

La police a arrêté trois personnes impliquées dans le passage à tabac de la victime et une enquête a été ouverte sur le mobile de ce crime odieux.

Des centaines de personnes ont manifesté samedi 5 février au Brésil, pour demander justice pour le jeune Congolais, Moïse Kabagambe, battu à mort le 24 janvier sur une plage de Rio de Janeiro. Un drame qui a mobilisé de nombreuses personnalités, rapporte l’agence France presse(AFP).

Portant des pancartes arborant le portrait de Moïse Kabagambe et des slogans contre le racisme et la xénophobie, les manifestants se sont rassemblés autour du bar de plage du quartier prisé de Barra da Tijuca où le disparu travaillait en tant que journalier et où il a été tué à l’âge de 24 ans.

“Il s’agit de la mort d’un étranger qui était notre frère, parce qu’il était noir. Nous sommes ici pour montrer notre résistance, pour montrer que nous ne laisserons pas impuni ce qui s’est passé”, a déclaré à l’AFP Bruna Lira, une étudiante de 19 ans portant un T-shirt sur lequel on pouvait lire “antiraciste”.

Vêtus de blanc, des immigrés congolais ont dansé et chanté pendant la manifestation à laquelle ont participé des proches de Moïse Kabagambe, arrivé au Brésil en 2011 pour fuir les violences en République démocratique du Congo, précise la dépêche de l’AFP.

“C’est très injuste car l’argent qu’il gagnait en travaillant ici, Moïse l’utilisait pour aider sa famille. C’était un bosseur, je le connaissais”, a confié à l’AFP un ami congolais de la victime, Chico Mayamba.

Des manifestations ont également eu lieu à Sao Paulo, dans le sud, et à Brasilia, la capitale, ainsi qu’à Salvador et Belo Horizonte, selon la même source.

Dans la capitale,  les manifestants se sont aussi rassemblés devant le ministère des Affaires étrangères, et ont jeté un liquide rouge sur le trottoir, avant de l’essuyer avec des linges: “Sang noir, pas une goutte de plus”, proclamaient des pancartes.

Le Brésil “n’accorde de la valeur qu’aux étrangers aux yeux clairs et qui parlent anglais. Si c’est un noir qui est venu d’Afrique pour essayer de grandir ici, il n’a aucune valeur”, a déploré Douglas Alencar, le coordinateur à Rio de Janeiro de l’Ipad, un institut militant pour la défense de la démocratie, au cours de la manifestation dans cette ville.

Les images d’une caméra de sécurité montrent le moment où des hommes ont immobilisé Moïse et l’ont frappé à plusieurs reprises avec des bâtons, même après sa chute sur le sol, alors qu’il n’oppose plus la moindre résistance.

Moïse Kabagambe, 24 ans, a été tué le 24 janvier près d’un kiosque de la plage de Barra da Tijuca où il travaillait.

Selon des témoignages de sa famille, il aurait été roué de coups après avoir réclamé le versement de deux journées de salaires impayés.

“Il voulait son argent avant de rentrer chez lui et le gérant du kiosque n’a pas voulu le payer. Ils se sont disputés, le gérant a pris un bâton pour le frapper et Moïse s’est saisi d’une chaise pour se défendre”, a raconté à l’AFP son frère Sammy Kabagambe, 28 ans, qui vit également à Rio.

Selon lui, le gérant a ensuite appelé en renfort d’autres individus qui l’ont frappé durant de nombreuses minutes avec des bâtons et une batte de baseball.

Pour neutraliser Moïse, ses agresseurs ont également attaché ses poignets et ses chevilles à l’aide d’une corde.

Bishop Mfundu Voiceofcongo/AFP

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