Nouveau code minier : Une reforme ou un chantage

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Le memo d’Erick Bukula

L’affaire nouveau code minier aura probablement une issue gagnant-gagnant. Mais qui sont ces gagnants?

A entendre les defenseurs de cette loi, l’objectif principal poursuivi est de faire de la nation congolaise le grand beneficiaire de la richesse scandaleuse que regorge son sous-sol.

Est ce là vraiment l’objectif qu’ils se sont assigné? Leur modus operandi trahi pourtant des intentions cachées. Demontrons :

Je ne suis pas économiste mais je sais par observation qu’une reforme de cette ampleur ne s’applique pas du jour au lendemain, et surtout pas par moyen de simples textes qui sont censés changer les choses de manière si drastique.

Tenez, en Afrique du sud par exemple. Les leaders de l’ANC qui, depuis 1994, sont sous pression d’un électorat qui exige des changements radicaux, ont pourtant opté de procéder avec délicatesse.

Cela fait déjà plus de 20 ans qu’ils se sont toujours en plein implimentation de la politique de redistribution des terres et nationalisation des mines. Le processus avance certe mais avec délicatesse.

Ne pensez vous pas qu’un gouvernement aussi puissant que celui de l’ANC serait en meilleur posture de faire voter une loi qui, du jour au lendemain, aurait materialisé la reforme? Et pourtant, même en ce moment où le plus puissant parti d’Afrique court le risque de perdre le pouvoir il n’envisage en aucun cas de recourir à des changements aussi drastiques.

Non, ils ne procèdent pas de cette manière car le souci ici est de reformer et non effondrer l’économie du pays.

Ce sont des changements drastiques et radicaux à la manière de Kinshasa qui ont conduit à un Zimbabwe qui a beaucoup de peine à attirer des investisseurs serieux, malgrè son sous sol riche en diamant.

C’est pour eviter ce genre de chaos que récemment aux USA, un proche de Trump a demissionné pour contester l’imposition brusque des taxes élévées aux exportations minières mexicaines.

Et si moi, Erick Bukula, detenteur d’un simple diplome de licence(Et même pas en économie), je peux comprendre cela, pensez-vous que la clique autour de Cesar ne comprend pas ce risque? Eux qui comptent dans leur rang des detenteurs de doctorats de toutes catégories (ve dire des vrai et des faux).

Mon avis est qu’ils saisissent mieux ce risque mais seulement leur intention n’est tout justement pas de reformer. Non… leur intention est de renforcer leurs poches en soutirant des billets verts aux boss des compagnies minières.

Il y a, dans mon humble avis, deux scenarii que Cesar et ses proches ont envisagé en faisant adopter la loi au Parlement. Examinons les :

Scenario 1 : Les riches multinationaux paniquent à la perspective de voir leur gateau devenir petit petit. Ils s’engager à stopper la promulgation de la loi, il demandent ainsi une audience avec Cesar. On prend un peu de temps, puis on la leur accorde. Mais le jour-j on leur fait quand même poiroter. Eux qui sont pourtant si puissant! Rien, Cesar veut leur faire comprendre que c’est lui le plus puissant.

Donc simple demonstration de force d’abord. Ainsi le jour qu’on les recevra finalement, on pourra facilement les faire plier et donc leur faire vomir un plus grand nombre de billets verts s’ils veulent vraiment voir disparaitre ce nouveau code minier.

Eh oui, ils vont devoir payer directement à Cesar s’ils ne veulent pas qu’il promulgue cette loi. Ce n’est pas pour le plaisir de prendre des selfies avec eux qu’il a exigé aux patrons des compagnies de se présenter en personne.

Scenario 2 : Les miniers decident de ne pas ceder aux chantages de Cesar. Ce dernier promulgue la loi donc, mais c’est encore lui qui va gonfler ses poches car les exploitants miniers vont devoir paye des plus grandes taxes (La taxation des superprofits et de la redevance minière passera de 2 à 10%). Initule de souligner où va aller cet argent.

Et c’est ici même que je remarque que si le Raïs voulait vraiment que nous, congolais profitions de l’argent de nos minerais il aurait commencé par coffrer ces géneraux des FARDC qui sont accusés d’exploiter l’or et le coltan du Kivu sans payer une seule taxe….Avançons.

Constatons qu’au final Cesar prefère le premier scenario, car il veut de l’argent rapide. Il a même pris plus de temps qu’autorisé par la loi(Plus de 45 jours au lieu de 15 jours) avant de penser à la promulguer. Question de faire comprendre aux exploitants que c’est lui qui a le dernier mot et qu’il veut negocier et passer outre même la volonté du peuple qui est supposée avoir été exprimée par le vote au Parlement.

Donc toutes ces manoeuvres sur la promulgation ou pas de la dite loi ne sont rien d’autre que du chantage pour faire du matolo aux boss des multinationaux.

Une preuve de plus :

Ils disent vouloir maximiser les recettes minières et pourtant leur loi, si promulguée aurait des effets contraires. Elle tend plutôt à éloigner les investisseurs en éliminant la clause de stabilité qui leur garantissait assez de temps pour faire des profits sur leur investissements et donc les rassurait de miser leur argent malgrè l’instabilité politique du pays.

Concluons donc en repetant que, certes cette affaire nous conduira vers une situation gagnant-gagnant. Mais avec la nuance que si d’un coté nous aurons certainement les exploitants des mines (les multinationaux) comme gagnant, de l’autre coté le gagnant ne sera definitivement pas le propriétaire des mines (le peuple congolais). Non, le peuple congolais en sortira bredouille une fois de plus.

L’autre gagnant sera plutôt le bourrot du peuple congolais : Cesar et sa clique. Ils vont ainsi renforcer les moyens de leur politique. Cette politique qui consiste à opprimer, assujetir, paupériser mais surtout dépouiller le congolais.

Sans outrage

Erick Bukula

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