Redigé par Alidor Matudi, Membre du Conseil Executif du M23.
Chers compatriotes,
La paix est revenue à l’Est de la République Démocratique du Congo et va s’y installer durablement grâce aux déclarations sanctionnant la fin des négociations de Kampala signées le 12 décembre 2013 à Nairobi par le Gouvernement Congolais et notre mouvement, le M23.
La CIRGL, la SADC et plusieurs Représentants de la Communauté internationale étaient témoins de moment historique pour notre pays. Il était temps que les canons cessent de crépiter et les bombes de pleuvoir pour que cessent aussi l’effusion de sang, les cris des enfants dans le noir et le spectacle désolant et insoutenable des populations fuyant la guerre.
C’est bon que les Congolais aient transcendé leur propre ego pour privilégier l’intérêt de la Nation. C’est vraiment bon qu’ils aient œuvré pour que règnent l’amour et la concorde entre tous les membres de la Communauté nationale.
Pourtant, cela dérange certains leaders de l’opposition en quête permanente de positionnement et qui s’égarent dans la manipulation de l’irrationnel populaire.
L’on se demande pourquoi, surtout qu’on sait que ceux qui se muent aujourd’hui en donneurs de leçons et s’évertuent savamment à diaboliser les autres et à pourfendre les efforts de paix déployés par le Gouvernement de la République et le M23 sont des bénéficiaires directs ou indirects des différentes rébellions qui ont écumé l’Est de notre pays depuis 1996. Ils ont amassé des richesses et bâti une opulence sans mesure sur la misère d’un peuple au secours duquel ils prétendaient voler.
Par respect pour la mémoire collective des Congolais, ces personnes devraient arrêter d’afficher patte blanche et de désigner un diables autre qu’elles-mêmes, car l’histoire détient contre elles des preuves flagrante qui, le cas échéant, les réduiraient à jamais au silence.
Le clientélisme, le népotisme, la concussion, l’esprit de clan et de la tribu, le calculisme, le populisme et un opportunisme béat qui caractérisent leur action politique ne figurent assurément pas parmi les valeurs que promeut la Loi Suprême de notre pays.
La monotonie du discours des ces « Honorables » fatigue et leur pratique de la politique cache mal un projet qui ne vise en réalité que leur ascension personnelle, au grand mépris des Congolais à qui ils ne réservent qu’une place de strapontins dans leur marche vers la réalisation des intérêts catégoriels et parfois perfides.
A la différence des précédentes rebellions qui ont fabriqué ces désormais « Opposants » et de leurs partis politiques, le M23 est un Mouvement national dans sa composition et ses revendications. On y trouve représentées dans les rangs et à des hauts niveaux des responsabilités toutes les provinces que compte la République Démocratique du Congo.
De même, outre certaines clauses non- respectées de l’Accord du 23 mars 2009, le cahier des charges présenté par le M23 à la Médiation Ougandaise incluait le respect de la démocratie, la bonne gouvernance, le retour des réfugiés Congolais amassés dans des camps dans les pays voisins et même dans les contrées lointaines, le raffermissement de l’Etat de droit, la reconstruction de toutes les zones sinistrées, etc, portait, comme on le voit, sur les questions d’intérêt national. D’ailleurs, ces revendications sont autant de matières contenues dans l’Accord Cadre d’Addis-Abeba.
C’est effectivement pour toutes ces raisons que les autres Congolais qui ne sont pas du Kivu, à l’Instar de Messieurs Roger LUMBALA, Elie MUTELA, Jean Paul EPENGE, Félicien BOTEKE, Christian MABUNDU,Victor MUTELA, Fior MUYINDA, Lawrence KANYUKA, Moise CHOKWE, Alidor MUTUDI, Anaclet KAZADI, etc avaient décidé de lui apporter leur caution morale, politique et intellectuelle.
Comme nous l’avons dit plus haut, le M23 n’est pas une affaire de l’Est ; il concerne tout le Congo.
Chers compatriotes,
Tout congolais épris de paix a toujours souhaité qu’une solution durable soit trouvée à la crise de l’Est de notre pays. Aujourd’hui qu’on en est arrivé là et que la Loi amnistiant les faits des guerres, faits insurrectionnels et infractions politiques a été votée par le Parlement et promulguée par le Chef de l’Etat, les allumeurs de feu d’une certaine opposition populiste devraient se garder de remuer le couteau dans la plaie en voulant raviver les tensions et en faisant de l’apologie de la guerre leur fonds de commerce. Les Congolais de tous bords devraient plutôt adopter une attitude républicaine et tourner leur regard vers le futur.
Le temps des guerres fratricides est révolu, et il est dès lors souhaitable que les leaders politiques recourent à une stratégie de communication politique susceptible de désarmer les esprits afin de créer un climat de convivialité et de confiance et de réconcilier les Congolais entre eux.
Vouloir à tout prix prendre avantage d’une guerre déjà finie serait se moquer de toutes les victimes dont la mémoire doit pourtant être honorée par les Congolais pour que nos sœurs et frères ne soient pas morts pour rien.
Nous invitons donc tous ceux qui se distinguent par une attitude non républicaine en s’attaquant à une Loi votée par la République et promulguée par le Chef de l’Etat à renouer avec les valeurs républicaines en optant pour un autre discours qui accroche parce que celui de la violence et de l’exclusion ne fait plus recette.
Qu’auraient donc voulu ces cols blancs ? Que le M23 continue à détenir des armes et à faire planer sur notre pays une menace de la guerre ? Non, messieurs de “l’opposition”. C’est fini, complètement fini.
Alidor MUTUDI