Président et Porte-parole de l’Opposition Patriotique et Républicaine (OPR), Sylvanus Mushi Bonane a circonscrit en six points, la position de sa plateforme, qui regroupe 25 partis politiques, par rapport au dialogue politique annoncé par le Président Joseph Kabila, dont il exige la tenue effective et immédiate.
L’OPR n’a pas besoin d’un dialogue psychologique, ni politicailleur. Pour que ce dialogue produise l’effet escompté, il faudrait que les forces politiques significatives s’y impliquent. Pour ce faire, l’OPR en appelle au Gouvernement, aux acteurs politiques et aux forces vives qui doivent s’assumer afin de faire traverser le Peuple congolais à bord d’un bateau démocratique sans vagues, ni bain de sang. Quant à la problématique de l’ordre du jour, Sylvanus Mushi Bonane estime qu’un consensus sera dégagé à l’ouverture des travaux. Le dialogue, s’il a lieu, constitue l’occasion de dire au monde que sans parrainage, les Congolais sont capables de s’entendre pour et dans l’intérêt suprême de la Nation.
Pour l’OPR, la classe politique et la société civile congolaises se doivent de saisir cette occasion, pour qu’en toute franchise, responsabilité et sincérité, ces assises puissent accoucher d’une feuille de route patriotique, républicaine et contraignante pour une alternance apaisée et sans compromission aux prescrits de la Constitution, du moins, dans ses dispositions intangibles et verrouillées. Au fond, ce qui inquiète l’OPR est que cette initiative du dialogue qui, pourtant, demeure louable à tous égards, est, malheureusement, confrontée à quelques manœuvres politiciennes et préjudiciables aux intérêts du peuple congolais. L’OPR constate également que les consultations ad hoc sont devenues élastiques, tortueuses et sélectives. Tout comme l’OPR regrette que certains partis politiques importants de l’Opposition qui, lors des concertations nationales, avaient exigé ce dialogue, tiennent aujourd’hui, désormais, un discours démobilisateur de nature à ne pas favoriser la tenue immédiate de ce dialogue. Ce qui, du coup, pourrait renforcer le retard dans le processus électoral que l’OPR met sur les épaules des Députés et Sénateurs, pour n’avoir pas fait ce qui était de leurs devoirs et obligations. Que faire ? L’unique voie de salut, c’est le dialogue de vérité, sans lequel aucune solution politique responsable ne saurait garantir la paix, face aux multiples menaces qui pèsent sur le processus électoral, à cause du dangereux retard déjà enregistré dans les préparatifs.
Sylvanus Bonane réagissait ainsi positivement au message à la Nation du Président Joseph Kabila à l’occasion du 55ème anniversaire de l’indépendance du pays. Le dialogue, qu’il appelle de ses vœux, ne viendra pas trancher les questions liées au partage du pouvoir. Les participants au dialogue ne perdront pas énormément de temps à discuter des conflits interpersonnels. Il ne sera pas non plus question d’analyser la meilleure façon de construire les chemins de fer et des ponts. S’il y a nécessité d’aller au dialogue, c’est parce que le Président Kabila a constaté un retard accumulé dans la mise en œuvre du calendrier électoral.
En s’engageant sur la voie du dialogue, l’OPR tient au respect de la Constitution. A la date du 20 décembre 2016, la RDC mérite d’avoir de nouveaux Députés élus avec un Président élu par le peuple. La démarche de l’OPR a l’avantage de garantir la marche vers un Congo démocratique consolidé et développé.
Plus tôt sera lancé le dialogue, mieux l’on gagnera en temps, prévient-il. Le retard décrié, actuellement, dans le processus électoral est à mettre sur le compte du Gouvernement et du Parlement. Ces deux institutions, d’après Sylvanus Bonane, n’ont pas accompli leurs devoirs et obligations. Il ne partage pas la position des opposants qui refusent le dialogue. L’OPR ne comprend pas que l’initiative du dialogue, prise par le Chef de l’Etat, souffre des manœuvres politiciennes.
Un article de La Prospérité