Pakistan : l’ex-président Musharraf inculpé du meurtre de Benazir Bhutto

0

L’ancien président pakistanais Pervez Musharraf a été formellement accusé, mardi 20 août, du meurtre de sa rivale Benazir Bhutto, assassinée en 2007 en plein rassemblement politique.

musharfbenazir

 

“Il a été accusé de meurtre, de complot criminel pour meurtre et d’avoir facilité l’assassinat, a résumé le procureur, Chaudhry Azhar, à l’issue d’une audience à Rawalpindi. L’acte d’inculpation a été lu en cour. Il a nié toutes les charges.”

 

L’ex-général, placé en résidence surveillée dans sa villa des environs de la capitale Islamabad, s’est présenté à cette audience clé sous la protection de la police et de forces spéciales. La prochaine audience dans cette affaire était prévue le 27 août.

COUP D’ÉTAT ET FAUSSES ACCUSATIONS

 

Pervez Musharraf est rentré au Pakistan en mars, après quatre années d’exil. Mais il a été déclaré inéligible à vie par la justice, ruinant ses espoirs de se présenter aux élections législatives de mai. Il avait pris le pouvoir en octobre 1999 à la faveur d’un coup d’Etat militaire sans effusion de sang. Après les attentats du 11-Septembre, il était devenu un allié clé de Washington dans la “guerre contre le terrorisme”.

 

Benazir Bhutto était, elle, rentrée au Pakistan à la fin de 2007 afin de participer aux élections législatives, mais avait rapidement fait état de menaces de mort contre sa personne et ainsi demandé une meilleure protection par le régime du président Musharraf.

 

Mme Bhutto avait été tuée devant des milliers de ses partisans lors d’une grande parade à Rawalpindi. Sa mort avait forcé le report à février 2008 des élections, finalement remportées par son parti, le PPP, dont son veuf Asif Ali Zardari avait pris la succession.

 

Le gouvernement de M. Musharraf avait à l’époque accusé le chef des talibans pakistanais du TTP, Baitullah Mehsud, du meurtre de Benazir Bhutto. Le chef taliban, qui a depuis été tué par un tir de drone américain, a toujours nié toute implication dans cet assassinat qui a marqué au fer rouge le Pakistan.

 

Outre le dossier Bhutto, Musharraf est dans le collimateur de la justice pakistanaise pour l’imposition de l’état d’urgence en 2007 et le meurtre un an plus tôt, dans une opération militaire, d’Akbar Bugti, un chef rebelle de la province du Baloutchistan.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here