RCA : Musulmans ou Chrétiens, qui doit porter le blame pour les violences en Centrafrique ?

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Centrafrique

Lors de sa nomination comme présidente de la République Centrafricaine en Janvier dernier, l’ex-maire de Bangui, Catherine Samba-Panza avait apporté un nouveau espoir de réunification du pays après plus d’une année d’hostilités. Mais deux mois plus tard, la situation sécuritaire et humanitaire est toujours précaire et fait même suscite la crainte du début d’un génocide.

Toute l’étendue de ce pays de l’Afrique centrale et plus précisément la capitale Bangui est secoué par des affrontements fréquents entre les miliciens musulmans de la Séléka et les paysans chrétiens Anti-Balaka depuis la prise du pouvoir, en mars 2013, des rebelles de la Séléka.

L’intervention internationale, avec la France en tête, n’a pu rien changer à l’escalation de ces violences séctaires. Plus de 2000 soldats français de l’opération Sangaris sont sur le terrain pour tenir main forte aux 6000 soldats de la force africaine Misca.

Un bon nombre d’officiers français attribuent l’impuissance de la force internationale à l’insuffisance du nombre des troupes étrangères pour un pays d’ une population plus de 4,6 millions d’habitants.

Ces effectifs militaires sont pourtant plus grand que ce qu’avait prévu le ministère de défense de l’Héxagone au début de l’opération. Le ministre français de la défense Jean-Yves Le Drian, avait même déclaré que cette opération serait très brève et d’une nature différente de l’opération Sérval du Mali.

Ce changement de perception de la grandeur de la crise de la part des forces française révèle une division plus profonde qu’on ne le croyait entre musulmans et chrétiens dans la population centrafricaine. Le pays avait toujours été l’objet de violences politiques mais jamais la religion n’avait été base pour des affrontements.

Comment en est-on arrivé là?

Pour les leaders musulmans comme chrétiens, une personne est à blamer pour la crise sectaire actuelle; l’ancien président en exile en Ouganda, François Bozizé.

“Nous avions vu ce danger, tout était en place pour un conflit sectaire…Bozizé avait commencé à dresser la population contre les musulmans” a déclaré l’Imam Layama, leader de l’Islam en Centrafrique. “Il leur disait que les Séleka étaient des arabes qui venaient instaurer l’Islam et transformer les écoles chrétiennes en écoles coraniques” a t-il ajouté. Puis de s’indigner :” Il leur a dit de prendre leurs couteaux, haches et machètes et a cité les noms des quartiers musulmans à attaquer.”

Même son de cloche de la part du leader des chrétiens, l’archbishop Dieudonné Nzapalanga, qui en outre, affirme que les chrétiens aurait accepté des leaders musulmans aussi longtemps qu’ils seraient compétents. En fait beaucoup se rejouissaient même du départ de Bozizé. Mais les actions des Seleka pendant leur 9 mois au pouvoir ont désillusionné les gens.

Le schisme entre ces deux populations est profond au point que même les efforts pendant des mois de leurs leadership respectifs s’est voué à l’echec. “Nous devons stopper ce cycle de haine ou l’état va échouer” s’est lamenté l’archbishop Nzapalango.

Plus de 2000 personnes ont trouvé la mort et plus d’un million ont été déplacées par ces hostilités dans un pays déjà divisé dans sa répartition ethnique avec le chrétiens majoritaires au sud et les musulmans, 19% de la population, au nord. Ces derniers sont ainsi influencés par les extrémistes venant du Chad et du Soudan.

Il existe toutefois des oasis de co-habitation où l’ont trouve musulmans et chrétiens vivant ensemble. C’est le cas du quartier 5 dans la capitale Bangui.

Erick Bukula

Voice Of Congo

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