
Le contingent tchadiens de la Misca (Mission Internationale de Soutient à la Centrafique) devrait amorcer son départ de la Centrafique le vendredi 04 avril dernier dans les après-midi. Ce retrait avait été décidé par N’djamena suite à la mise en cause de ses forces dans une enquête sur les attaques du 29 mars dans un marché de la capitale Centrafricaine.
30 personnes avaient trouvé la mort et 300 autres étaient blessés suite à des tirs d’un convoi de l’armée tchadienne dans le marché du quartier PK 12 de Bangui. Les tchadiens y avait fait irruption pour évacuer les musulmans dont la vie était sous menaces de la population à majorité chrétienne.
Si la Misca, la France et l’armée centrafricaine supportent la thèse tchadienne d’une riposte à des provocations émanant des chrétiens Anti-Balaka, le Haut-Commissariat des Nations-Unis pour les droits de l’homme, se basant sur les conclusions de l’enquête ordonnée par la présidente Catherine Samba, accuse plutôt les soldats tchadiens d’avoir initié l’attaque sans provocations.
“Dès que le convoi de l’armée nationale tchadienne a atteint la zone de marché du (quartier) PK12, ils auraient ouvert le feu sur la population sans qu’il y ait eu de provocation”, a déclaré à Genève le porte-parole du Haut Commissariat aux droits de l’homme, Rupert Colville.
“Alors que les gens fuyaient dans la panique dans toutes les directions, les soldats ont continué à tirer de façon indiscriminée”, a-t-il ajouté avant de clarifier que les tirs ont arrêté à l’arrivée des troupes congolaises.
Une mise en cause implicitement réitérée par le secrétaire général Ban Ki Moon qui a condamné des “atrocités épouvantables contre des civils” sans pour autant cité le Tchad
Ces condamnations ont eu des effets aussi désastreuses sur la mission que les tueries elles-même, car le départ des 850 tchadiens constitue un coup dûr pour la Misca qui déjà peinait à maitriser la situation sécuritaire avec les 6000 troupes dont elle disposait jusque là.
Toutefois, il y a de l’espoir à l’horizon avec le débarquement à la fin du mois d’avril, de près de 800 soldats européens de l’Eufor. Ils auront pour mission de sécuriser l’aéroport et la ville de Bangui, ce qui permettra aux français de la Sangaris de se redéployer au Nord-Est du pays où la majorité des tchadiens sont stationnés.
A la question de savoir pourquoi les tchadiens ont ouvert le feu, M. Colville admet ne pas avoir une réponse; “Pourquoi ont-ils commencé à tirer ? Ce n’est pas clair”, a-t-il indiqué.
Erick Bukula
Voice Of Congo