RDC: 26 députés au cœur d’un plaidoyer adressé au chef de l’État.

0

Ils sont des députés provinciaux du Nord-Kivu. Ils ont saisi le président Tshisekedi pour formuler leur anxiété par rapport à l’état de siège en vigueur dans deux provinces de l’Est du pays depuis le 6 mai 2021.
Ce lundi 14 février 2022, ces 26 élus ont décrit d’abord l’inanité de la mesure, avant de haussent au sujet de sa mise en application.
Ces parlementaires regrettent que 9 mois après, l’état de siège soit resté un simple slogan sans résultats palpables sur le terrain. Ils dépeignent un tableau lugubre de la situation malgré les multiples déclarations de satisfaction des autorités congolaises.

« Nos yeux ont vu moins que ce qu’ils croyaient voir par rapport aux perspectives suscitées. L’état de siège est plus politico-médiatique qu’opérationnel et n’est resté qu’un slogan et un cynisme contre la population. 9 mois après, les opérations militaires annoncées avec pompe ne sont jamais lancées. Comme par le passé, les populations continuent d’assister aux déplacements massifs, aux massacres barbares en masse, aux séquestrations, aux pillages et altercations », déplorent-ils.

« Lorsqu’une résolution exceptionnelle dure longtemps, elle cesse de l’être, elle se normalise, on s’y habitue, elle dévie ses objectifs et occasionne d’autres ambitions que d’aucuns peuvent imaginer. L’état de siège est prorogé, non sur base des résultats des opérations mais plutôt selon les intérêts, les humeurs et les attitudes des décideurs », estiment-ils.

Partant de ces faits, les députés provinciaux entrevoient un complot contre le Nord-Kivu et préviennent sur l’ingouvernabilité de la province si l’état de siège n’est pas levé.

« Tout porte à croire qu’il y a une conspiration contre le Nord-Kivu : retarder le développement de la province, l’isoler des élections et faciliter le vieux projet de la balkanisation ainsi que museler sa classe politique. La population n’étant plus en mesure de supporter indéfiniment ces mesures restrictives, des signaux clairs de soulèvement commencent à surgir dans différentes circonscriptions. Cela présage dans un proche futur, l’ingouvernabilité de notre province », soutiennent ces élus.

Ils exhortent toutefois le chef de l’État de réhabiliter les institutions démocratiques provinciales dans leurs prérogatives constitutionnelles ; de lever l’état de siège et d’émigrer vers un état d’urgence sécuritaire en conformité avec le programme de gouvernement Sama Lukonde.
Il est à rappeler qu’à la suite de résultats peu probants de l’état de siège, Kinshasa et Kampala ont signé un accord de coopération militaire pour traquer les groupes armés dans l’Est du pays. C’est sous cet angle que l’armée ougandaises (UPDF) est engagée aux côtés des FARDC depuis le 30 novembre dernier.

Sarah LUAKA.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here