Selon des sources bien informées, « Joseph Kabila » commence à douter sérieusement de la «viabilité» du «dialogue politique national inclusif» qu’il tente d’organiser, sans grand succès, depuis le mois de mai de l’année dernière. Deux mois après son discours du 28 novembre dernier annonçant la convocation de ce forum, c’est l’inertie. Le comité préparatoire annoncé avec emphase reste virtuel. Les oracles présidentiels ont perdu leur effet magique. Le Président sortant – qui aime rappeler à certains de ses interlocuteurs «les risques pris en combattant Mobutu Sese Seko les armes à la main» – semble avoir pris conscience de son impuissance grandissante. Il est décidé à mettre le feu à la baraque…
L’hebdomadaire « Jeune Afrique » consacre la couverture de son édition n°2871 datée du 17 au 23 janvier à deux personnalités congolaises. Il s’agit du président sortant « Joseph Kabila » et de l’ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi Chapwe.
Sous le titre « RD Congo : K contre K », le magazine parisien croit savoir que les deux hommes pourraient s’affronter lors de l’élection présidentielle fixée au 27 novembre prochain. « J.A » présente par ailleurs les forces et les faiblesses de chacun des prétendants. Le « système sécuritaire » et les « moyens de l’Etat » viennent en tête des « points forts » de « Joseph Kabila ».
A quelques onze mois de la fin de son second et dernier mandat, le Président sortant inquiète. Il inquiète non seulement les Congolais mais aussi la « communauté internationale ». Nul ne sait ce que cet homme silencieux et distant mijote. Une chose parait sûre : celui-ci, bien que frappé d’inéligibilité pour fin mandat, a engagé le dangereux pari de s’accrocher à son fauteuil.
Incapable d’aligner des réalisations au plan économique et social, “Joseph Kabila”, qui va “fêter”, ce 26 janvier, le 15ème anniversaire de son accession à la tête de l’Etat, manque d’arguments pour proposer un « nouveau rêve » aux Congolais. Il entend s’imposer par la force des armes. L’objectif est simple : empêcher l’organisation de l’élection présidentielle avant deux ou trois ans.
Depuis le 1er janvier, les Pays-Bas assurent la Présidence tournante de l’Union européenne (UE). A cette occasion, l’ambassadeur néerlandais à Kinshasa, Gérard Michels, a réaffirmé, vendredi 8 janvier, le « soutien » de l’UE à un « processus électoral apaisé » au Congo-Kinshasa. Le diplomate de souligner avec un brin de candeur que « ce processus doit se dérouler dans le strict respect des principes de la démocratie et des droits de l’homme ». Pour lui, cela implique « un dialogue ouvert et inclusif que l’UE est prête à soutenir ».
«L’Afrique n’a pas besoin de messie…»
Au cours du mois de décembre dernier, les Kinois ont vu défiler plusieurs véhicules anti-émeutes dans les principales rues de la capitale. Les mêmes Kinois ont découvert près de 200 vidéos de surveillance placés dans certains endroits névralgiques de leur ville. On apprend que l’ANR (Agence nationale de renseignements) a signé un contrat avec la firme chinoise Huawei. Montant : 58 millions USD. L’opération a été pré-financée par Exim China Bank. D’autres actions sont prévues. C’est le cas notamment des écoutes téléphoniques-
Selon une source kinoise, des Israéliens non autrement identifiés ont été recrutés par le pouvoir kabiliste. Ils seraient à l’oeuvre au camp militaire de Kibomango, situé à un jet de pierres de l’aéroport de Ndjili. « Ces Israéliens sont occupés à former un commando de snipers, confie-t-elle. Les évêques ont eu raison d’annuler la marche prévue le 16 février. Les durs du régime se proposaient de provoquer des incidents sanglants lors de cette manifestation et d’imputer la responsabilité aux catholiques ».
Une autre source d’enchaîner : « Joseph Kabila ne croit plus en la viabilité du dialogue politique national inclusif. Ancien Kadogo, il considère ce pays comme un butin conquis lors de la guerre de l’AFDL de 1996-1997. Il n’entend en aucun cas lâcher prise. Aussi prépare-t-il un ‘plan B’. Les services secrets préparent des actes de sabotage aux quatre coins du pays. Le but est de démontrer que les consultations politiques à venir risquent de se dérouler dans un climat non apaisé ». Et de poursuivre : «Kalev Mutondo, le patron de l’ANR, est monté en puissance. Les responsables provinciaux de l’Agence, les fameux ‘Redocs’, ont été chargés de recruter les chefs des bureaux de vote et des bureaux de compilation dans leurs provinces respectives ».
A en croire nos deux interlocutrices, l’objectif poursuivi est de faire élire “victorieusement” des candidats du PPRD lors des élections locales, municipales et urbaines. C’est semble-t-il la mission confiée aux « commissaires spéciaux » nommés en lieu et place des gouverneurs élus. Les “commissaires” ont été chargés de désorganiser le dispatching des bulletins de vote. Les troubles enregistrés ici et là devraient empêcher la tenue de l’élection présidentielle et les législatives.
Recevant lundi 18 janvier 2016, au Parlement européen, à Bruxelles, le Prix lui décerné par la “Fondation pour l’égalité des chances en Afrique” du Marocain Mohamed Bouamatou, le chirurgien congolais Denis Mukwege a fustigé les dirigeants africains qui s’accrochent au pouvoir. « Le refus de l’alternance démocratique fait couler beaucoup de sang en Afrique », a-t-il fait remarquer avant d’ajouter que “l’Afrique n’a pas besoin de messies mais des institutions fortes et des lois qui s’imposent à tous”.
Un article de Congo Indépendant