Le Député national Papy Niango affirme avoir obtenu 132 signatures de ses collègues pour une pétition contre le Président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso.
Il reproche au speaker de la chambre basse plusieurs dérives, notamment la mauvaise interprétation du Règlement intérieur, caractérisée par la «déchéance illégale» du ministre de l’Économie Jean-Marie Kalumba.
«Le vote a eu lieu, oui. Mais quel est l’acte qu’on peut communiquer au ministre, au Premier ministre et au Président de la République qui sanctionne l’autorité mise en question? Ce n’est pas le procès-verbal de la plénière de ce soir. C’est plutôt la résolution que la plénière devait prendre pour sanctionner le ministre. La conséquence juridique est que tout ce à quoi on a assisté tout à l’heure n’était qu’une aventure… Les députés l’ont fait juste pour se faire plaisir. Juridiquement, techniquement, il -le ministre, NDLR- reste en fonction. Peut-être qu’il sera en fonction jusqu’aux élections de 2023», avait fait remarquer le juriste Niango.
C’était peu après la plénière consacrée à la destitution du ministre de l’Économie.
Aucune notification n’a encore été adressée à Jean-Marie Kalumba et ceci près de 20 jours après cette déclaration du député national Niango sur la «déchéance» du ministre de l’Economie.
Il reste toujours en fonction, sans pour autant jouir de toutes les prérogatives de ministre de l’Economie.
Pour Niango, il ne fait aucun doute que c’est Mboso Kodia M’Pwanga qui est l’auteur de ce dysfonctionnement.
Selon lui, le président de l’Assemblée nationale a préféré minuter une correspondance à l’insu de la plénière pour tenter de contourner la résolution ayant fait défaut.
D’où sa campagne pour déchoir cet ancien Ministre du régime de Mobutu de sa chaire.
Idée que que ne semble pas partager le cabinet du Président de l’Assemblée nationale dont le Directeur de cabinet, Samuel Mbemba Kabuya Tanda, a qualifié la pétition en gestation d’une stratégie du Front commun pour le Congo -FCC- pour déstabiliser les institutions.
«Nous savons tous que le FCC ne veut pas aller aux élections. Il préfère pérenniser la culture du glissement et de partage de pouvoir», a-t-il déclaré dans une mise au point partagée à la presse.
Il ne fait aucun doute, selon lui, que Papy Niango «est en train de désacraliser le prestige du fonction député national depuis un temps».
Samuel Mbemba met en doute la pétition présentée par Papy Niango.
“Le député national Papy Niango déclare détenir une pétition signée par 132 députés, ce qui est probablement faux car l’Union sacrée compte à ce jour 390 députés, sur 500 députés de l’Assemblée et il en reste donc 110 députés que le FCC se partage avec d’autres forces politiques. Si par aventure, il venait déposer son dossier, mon administration lui exigera l’authentification de chaque signature par la copie de carte de légitimation de chaque député signataire», martèle le Dircab de Christophe Mboso.
Est-il que cette tentative de Papy Niango n’est pas la première pour faire sauter les verrous Mboso.
La dernière en date étant celle du député national Gratien Iracan qui a fini par se noyer comme elle a débuté.
Cadre de CRD et proche du président Mboso, Musanda Tshombo Modeste a recadré les députés signataires de la pétition.
“Les députés de l’opposition descendent de plus en plus sur un terrain très glissant, l’heure n’est plus à la division, au dialogue et aux pétitions inutiles. Le patriarche Mboso nkodia est une fierté pour tous. Celui qui s’attaque politiquement au patriarche Mboso, s’attaque indirectement au président de la République qui est le garant du bon fonctionnement des institutions et au peuple congolais. Quoi qu’il en soit, il n’y aura pas dialogue, ni pétition, il y aura plutôt élection en 2023”, a-t-il indiqué.
Bishop Mfundu