Chaque jour qui passe, le drame du Grand Kasaï délivre un secret de plus. Après les huit fosses communes révélées la semaine dernière par un groupe d’enquêteurs déployé sur le terrain, la Commission des droits de l’Homme des Nations unies vient d’ajouter une couche à toutes les révélations qui font état d’atroces massacres dans le Grand Kasaï.
Des gens sont morts aussi bien dans les rangs des forces loyalistes que des miliciens se réclamant du grand chef Kamuina Nsapu. Il se fait que la plupart de ces corps ont été dissimulés dans des fosses communes, sans doute pour ne pas susciter la colère de la population.
Or, en Afrique, une sagesse ancrée dans notre tradition renseigne qu’on ne peut pas infiniment dissimuler l’esprit d’un mort. Car, quoique mort, il finit par se révéler. On en a la preuve depuis un temps au regard des révélations qui s’accumulent sur les fosses communes du Kasaï. Elles ne se limitent plus à la seule province du Kasaï Central, d’où est parti le phénomène Kamuina Nsapu. C’est tout l’espace du Grand Kasaï qui est endeuillé.
Lors des assises de Genève, la Commission des droits de l’Homme des Nations unies a fait état d’une dizaine de fosses communes qu’il reste à découvrir dans l’espace du Grand Kasaï. Sans compter les huit autres recensées antérieurement par RFI et l’agence Reuters. La Commission des droits de l’Homme des Nations unies pensent que des gens, (hommes, femmes et enfants), ont été tués dans une atrocité sans pareille. Selon elle, les crimes commis dans le Grand Kasaï renvoient aux crimes de guerre et crimes contre l’humanité qui sont poursuivis par la Cour pénale internationale.
Autrement dit, les évènements du Grand Kasaï ont suscité une indignation à l’échelle mondiale. Partout dans le monde, l’on veut voir clair dans ce qu’il s’est passé réellement au Kasaï. Tôt ou tard, des gens répondront de leurs actes pour que justice soit faite. Le temps de l’impunité est révolu.
À tout prendre, les charniers découverts dans le Grand Kasaï sont la preuve de la fougue avec laquelle Kinshasa a cherché à régler un conflit fondamentalement coutumier. Pour avoir abusé de moyens de la puissance publique, des gens devront payer. Quoiqu’il en coûte.
Avec Le Potentiel