RDC: désormais libre, le militant Serge Sivya raconte sa détention

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En République démocratique du Congo, le jeune activiste du mouvement pro-démocratie Lucha, dont les proches étaient sans nouvelles depuis samedi 21 mars, a finalement été libéré mardi 24 mars.

Contacté par la presse, il raconte avoir été brutalement enlevé à quelques rues de chez lui puis conduit dans une maison, à environ 30 minutes de route. Après deux journées sans voir personne, il dit avoir subi deux interrogatoires dont l’un a duré plus de deux heures, destinés selon lui à lui soutirer des informations sur son mouvement mais aussi à l’intimider.

Il est environ 19h30, samedi 21 mars. Serge Syvia marche seul à quelques rues de chez lui lorsqu’il dit avoir vu une petite voiture sombre s’arrêter pour lui barrer la route : « J’ai vu trois personnes qui sont sorties. Le premier [individu] m’a tenu par la bouche. L’autre m’a pris par les jambes. On m’a fait entrer dans une voiture ». Il fait nuit, et ses ravisseurs ont placé un sac sur sa tête. Le trajet dure environ 30 minutes. A l’arrivée, Serge Sivya dit avoir été enfermé dans une chambre, sans explications : « Ils n’ont rien dit. J’avais très peur. Je me suis dit que c’était la fin de ma vie. »

Lundi, poursuit le militant, on lui apporte finalement de l’eau sucrée avec du pain. S’ensuit selon lui un premier interrogatoire, puis un second mardi durant deux heures. Serge Syvia dit avoir été questionné sur les activités du mouvement Lucha et ses liens avec d’autres mouvements d’activistes africains. Quelques heures plus tard, Serge Syvia est libéré, profondément choqué.

Interviewé par RFI, le représentant du bureau conjoint des droits de l’homme de la mission de l’ONU au Congo, Abdulaziz Thioye, a réagit à cet enlèvement.

« Evidemment, nous regrettons ce qui s’est passé. C’est vraiment regrettable. Il est clair que les procédures d’arrestation et de détention des individus sont clairement établies et encadrées par les lois et les règlements en RDC. Nous n’avons pas encore toutes les informations par rapport aux individus qui ont procédé à son arrestation. Nous sommes en train de recueillir beaucoup plus d’informations et de vérifier la situation de Serge qui, selon ses premières déclarations, a été maltraité et soumis à une torture psychologique, mais nous devons nous-mêmes nous en rendre compte à travers les discussions que nous aurons avec le principal concerné afin de pouvoir déterminer les responsabilités et rappeler évidemment le respect d’un certain nombre de principes et de règles qui sont établis et auxquels sont soumis les services de sécurité de la République », a-t-il déclaré.

Un article de RFI

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