C’est demain mardi 23 août 2016 qu’Edem Kodjo, le Facilitateur désigné par l’Union Africaine pour la conduite du Dialogue politique en RDC, a décidé de démarrer les travaux du Comité Préparatoire. Dans un communiqué qu’il a publié le samedi 20 août, Edem Kodjo dit s’adresser aux acteurs qui ont été mandatés par les organisations politiques et la société civile, parties prenantes au Dialogue. Il ignore, totalement, les protestations du Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au Changement, qui le récuse.
Selon toute vraisemblance, Edem Kodjo va organiser le dialogue et foncer avec ceux qui l’acceptent comme Facilitateur. Dans cette entreprise, il a, maintes fois, déclaré qu’il bénéficie d’un soutien indéfectible des Ambassadeurs africains, de l’Union Africaine, de la Monusco, de la Majorité au pouvoir à Kinshasa et de certains opposants congolais. Il doit néanmoins faire face à l’Opposition tshisekediste qui le met en garde contre toutes les conséquences qui pourraient résulter de son action. Le Rassemblement, qui s’est réuni autour d’Etienne Tshisekedi, à Limete, le 20 août, a pris des mesures pour faire échouer Edem Kodjo. Le ton sera donné ce mardi 23 août par l’observation d’une journée ville morte. Le Rassemblement, après examen des dernières mesures de décrispation, accuse le Gouvernement de mauvaise foi et maintient intacts ses préalables. Pour se faire entendre, des actions d’envergure sont annoncées à travers le territoire national. A l’issue de ce qui apparait comme une épreuve de force, on verra qui va laisser les plumes en premier. Est-ce Edem Kodjo ou Etienne Tshisekedi ? De deux choses, l’une. On voit mal, à court terme, Edem Kodjo conserver son fauteuil si Tshisekedi mettait en exécution sa menace de recourir à la rue. La Communauté internationale va-t-elle continuer à faire confiance à Kodjo dans le cas d’une effervescence dont il serait la cause principale ? En revanche, quelles sont les chances pour Etienne Tshisekedi de faire aboutir sa démarche quand certains cadres de l’Opposition se joindront à Kodjo ? Plutôt que de s’arranger, les choses se compliquent davantage. On serait amené à se demander s’il n’y a pas moyen d’aplanir les divergences entre les principaux protagonistes. Sinon, avant le dialogue sera égal après le dialogue. La RDC n’aura, par conséquent, rien gagné.
Un article de la Prosperite