Au terme d’un arrêté du 5 avril 2022, la vice-première ministre, ministre de l’environnement et du développement durable, Ève Bazaiba Masudi, a suspendu des contrats de concessions forestières d’exploitation et de conservation illégalement octroyées.
Par là même, elle permet au pays de récupérer 1. 996. 630 d’hectares des forêts de la RDC sauvagement bradés.
À en croire cette décision ministérielle, il existait des contrats de concessions forestières d’exploitation et de conservation pour la valorisation des services environnementaux associés à un projet REDD+ principalement dans les provinces de la Tshopo, Mongala, Équateur et Maï-Ndombe.
Jugés illicites dans un rapport de l’inspection Générale des Finances, ces 12 contrats de concession aux sociétés et établissements, dont Maniema Union 2( Congo King), FIFOR, BOOMING GREEN, CFT, KITENGE LOLA, tous suspendus à titre conservatoire.
Pour la Vice-Première Ministre Ève Bazaïba Masudi, ces mesures conservatoires sont prises pour « préserver les forêts congolaises dans l’intérêt des communautés ».
Rappelons que dans une enquête de l’IGF, dont le rapport était rendu public dans un passé récent, six ministres des années entre 2014 et 2019, ont été épinglés dans la vente des concessions forestières, sans que l’État n’en bénéficie.
Elle a chargé le Secrétaire Général à l’Environnement de la mise à exécution de cet arrêté.
Le rapport d’audit de l’Inspection Générale des Finances (IGF) sur la légalité des contrats des concessions forestières, dont la publication était réclamée depuis presque 2 ans par les bailleurs de fonds et les organisations de la société civile, avait finalement été rendu public le vendredi 1er avril 2022 par le gouvernement.
Selon les mots propres de l’IGF, ce rapport a dévoilé “la défaillance totale, le favoritisme délibéré ou encore le laxisme” avec lequel les concessions forestières sont attribuées en RDC depuis plusieurs années.
Sur une période de 6 ans, soit de juillet 2014 à mai 2020, le ministère de l’environnement et de développement durable a connu 5 ministres et 1 intérimaire. Et tous se sont compromis, d’après l’IGF.
À la suite de ce rapport, la Vice-Premier ministre de l’Environnement et Développement durable, Ève Bazaïba avait mis en place une commission ministérielle devant statuer sur la révision de tous les contrats de concessions forestières en RDC.
Une initiative qui fait suite aux différentes recommandations du rapport de mission des inspecteurs de l’inspection générale des Finances sur le contrôle de la légalité des allocations et cessions des concessions forestières et des droits dus au trésor public par les exploitants forestiers formels.
Plusieurs ONGs avaient appelé le Premier Ministre du Royaume Uni, Boris Johnson à rompre le contrat de 500 millions USD signé avec la RDC dans le cadre de Cop21 pour protéger les forêts congolaises, à la suite de ce rapport compromettant de l’IGF.
Bishop Mfundu