RDC – Guerre autour du dialogue : Ce que redoutent Kamerhe, Kamitatu et consorts …

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kamerhe et kamitatu

Réputé comme une panacée, le dialogue tel qu’envisagé en République Démocratique du Congo (RDC) ne reflète toujours pas ce sens, aux yeux de certains membres de l’Opposition. Ces derniers n’ont pas peur de dialoguer, mais plutôt de l’issue de ces discussions qui pourrait conforter la position d’un seul homme : Joseph Kabila.

 

Visiblement persuadé que, quelle que soit l’issue de l’année qui commence, rien ne s’écrira sans lui, Joseph Kabila continue d’appe1er au dialogue, presque en vain. Mais pourquoi des opposants résistent-ils ? «Le pouvoir en place n’a pas l’intention d’organiser, dans les délais constitutionnels, la présidentielle et les législatives de novembre 2016», soutiennent les acteurs politiques de la Dynamique de l’Opposition. Comme pour dire qu’aller au dialogue ne sera qu’offrir un chèque en blanc à Joseph Kabila qui cherche, selon ce groupe d’opposants, à obtenir le «glissement» du délai constitutionnel.

Dans ses différents post sur les réseaux sociaux, Olivier Kamitatu, l’un des membres du G7, avait, fin septembre, séparé le sens du vrai dialogue d’avec les intentions cachées du régime en place. «Oui au dialogue comme vertu ! Non au dialogue comme meurtre avec préméditation de la Constitution pour légitimer une rallonge des mandats», avait-il posté sur son compte Twitter. Pour Vital Kamerhe, Président national de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), le dialogue proposé par le chef de l’Etat est un «piège».

 

Dialoguer, pour le bien de qui?

En 2002, les Congolais s’étaient retrouvés à Sun City, en Afrique du Sud, pour tenter de trouver des solutions aux problèmes de la rébellion qui déchiraient lé pays à l’époque. Et au terme de ce dialogue, leurs compatriotes restés au pays ont vu naître au sommet de l’Etat une formule politique inédite: le 1+4 (Président de la République et les quatre Vice-présidents). Une solution, certes, pour satisfaire les appétits gloutons des belligérants, mais en particulier d’un homme qui sentait son pouvoir menacé.

Plus d’une année après, certains Congolais se réunissent encore à Matadi, chef-lieu du Kongo central, pour mettre sur pieds une Constitution, celle qui a été publiée lé 1.8 février 2005. Dans cette Constitution, l’âge de briguer la magistrature suprême a été rabattu à 30 ans au moins. C’était toujours pour ménager la position d’un seul homme qui en avait moins de 40 à l’époque. L’opération «sur- mesure» ne s’arrête pas là. En 2011, cette Constitution – à peine âgée de six ans seulement – a connu sa première «ablation», plutôt sa révision. L’article 71 de la Constitution, qui consacrait les deux tours de la présidentielle en cas d’absence de la majorité absolue, s’est vu amputer d’un de ses tours. Désormais, «le Président de la République est élu à la majorité simple des suffrages exprimés», stipule l’article, Ce genre de privilège porté exclusivement sur un individu plutôt que sur la démocratie avait déjà té fustigé par le même Olivier Kamitatu. Celui-ci, alors ministre du Plan, ne s’était pas empêché en mars 2014, au Burkina Faso, de déclarer ceci : « On ne peut pas diviser le pays pour le destin d’un seul homme ».

Ce cheminement des faits démontrent à suffisance que, si les visées de la majorité ne changent pas, le dialogue pourrait être organisé seulement pour le bien de l’actuel chef de l’Etat et peut-être pas pour celui du Congo comme plusieurs messages à travers les médias et certains panneaux publicitaires tentent de le signifier.

Par Congo Nouveau

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