RDC : Kingakati : Kabila réitère sa volonté de respecter la constitution; peut-on le croire?

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Kabila

Le président congolais Joseph Kabila a tenté de clarifier les choses hier Jeudi 20 mars 2014, pendant son discours à la ferme présidentielle de Kingakati, au cours duquel il a réaffirmé son engagement à respecter la constitution du pays.

“La MP est moi, nous respecterons la constitution telle qu’elle est” a-t-il déclaré devant une foule comprenant tous les cadres et poids lourds de la majorité présidentielle(MP) en poste au pays ou à l’étranger comme diplomates.

Il a insisté que le débat autour des élections de 2016 est une “distraction” et que “l’important est de répondre aux préoccupations du peuple et de reconstruire le pays”. “Après avoir perdu 2 ans à cause des guerres, nous avons devant nous encore 3 ans pour reconstruire le pays” a-t-il renchéri.

Mais ces propos semble apporter plus de confusions que de clarifications d’autant plus que ce débat sur la modification de la constitution a été initié par un cadre de cette même majorité présidentielle, en la personne du sécretaire national Claude Mashala.

Le 18 mars dernier, ce cadre de la MP qui se dit “pure Kabiliste”, a secoué la scène politique congolaise en introduisant une pétition qui prône pour pas seulement une révision mais un changement total de la constitution du pays qu’il a carrément qualifié de “fameuse”.

Pour justification de ce changement de la constitution, il cite : prolonger le mandat du président et même lui permettre de briguer plus de 2 mandats afin “qu’il soit en mésure d’achever son programme de gouvernance nommé “La révolution de la modernité”.

Mr Mashala explique que dans les pays développés les mandats présidentiel sont maintenant réduits à 5 ou 4 ans renouvelable au plus 2 fois, parceque ces nations ont déjà atteint un niveau d’auto-suffisance. Toutefois, ce politicien a besoin d’être rappelé que le président Kabila en est déjà à 13 ans de pouvoir. Serait-ce 13 ans aussi insuffisant?

Mr Mashala va même plus loin en déclarant que de toute façon, le mandat courant du président n’en est qu’à son 6ème mois et pas 3ème année; car, comparant un mandat présidentiel à un match de football, ce mandat avait été interrompu par le déclenchement de la rébellion du M23 avant même qu’il n’entre en pleine vitesse de croisière.

Donc ce mandat n’a proprement dit commencé qu’avec la fin au mois de décembre dernier, de cette rébellion. Tout comme dans un match de football, l’arbitre peut arrêter le chrono si une faute est commise et continuer après le retour à l’ordre.

Le caractère blasphématoire de ces propos pourrait expliquer pourquoi la quasi totalité des autres poids lourds de la MP s’en sont distancés. Notamment Lambert Mende, menbre de son bureau exécutif, a dit ne pas comprendre cette sortie médiatique du sécretaire nationale. Il ajoute que le débat 2016 est un “faux”.

C’est tout juste le fait d’écarter le débat sur le élections de 2016 comme étant “un faux” ou “une distraction” comme l’a fait le président lui même qui inquiète l’opinion publique. Pourquoi ne pas en parler alors qu’il y avait eu modification de la constitution avant la présidentielle 2011, supprimant le deuxième tour des élections.

C’est dans cette optique que le sécretaire général du groupe parlementaire UDPS a suspecté le président d’ essayé d’élongir sa majorité en fin d’organiser un referendum avec l’aide de l’opposition.

Même son de cloche du coté de l’UNC, où son président, Mr Vital Kamerhe rappelle la modification la constitution en 2012 et dit être inquiété par la pression faite sur le président par ses lieutenants pour qu’il ne renonce pas au pouvoir.

L’élu du Bas-Congo à l’assemblée nationale, Claude Vumba prend Mr Mashala par ses propres mots et déclare qu’on ne change pas les règles du jeu d’un match en cours. Il trouve contradictoire qu’une personne qui se dit Kabiliste puisse rejeter une constitution qui est le produit du même Kabila sont il prétend être un fervent disciple.

Pour ajouter au suspicions que Claude Mashala n’a qu’en fait dit tout haut ce que le reste de la MP pense tout bas, RFI a récemment révélé l’existence dans les coulisses de la MP, d’un document de réflexion qui tout justement invoque la modification du mode électoral du suffrage direct au suffrage indirect et le passage d’un mandat de 5 ans à celui de 7 ans.

Le grand obstacle pour l’agenda des avares du pouvoir de la MP est l’article 220 de la constitution qui interdit toute modification du mode électoral, du nombre des mandats permis et de la durée du mandat présidentiel.

Erick Bukula

Voice Of Congo

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