Si la RDC avait une bourse aussi sensible que celle de Wall Street à New York, on en sentirait définitivement les effets. La géante congolaise dans le secteur minier, la Gécamine(Générale des Carrières et des Mines) est dans la tourmente, le patron de cette société a été révoqué sans toute autre forme de procès.
Le samedi 26 juillet dernier, le président du Grand Congo, Joseph Kabila a signé une ordonnance décidant de la révocation de l’Administrateur Délégué Général de la Gécamine, Ahmed Kalej Nkand. L’État Congolais dit reprocher à son mandataire un tas de manquements graves sans pourtant en donner plus d’éclaircissements.
Toutefois, l’on sait que ces manquements graves, qui attestent des malversations financières et l’absence de bonne gouvernance à la Gécamine, ont été révélés par un audit professionnel mené par l’État Congolais.
Aussi, certaines entreprises minières travaillant en partenariat avec la Gécamines se plaignaient d’une politique de deux poids deux mesures menée par l’administration de cette société; les responsables de la GCM affichaient une certaine complaisance vis-à-vis de quelques opérateurs miniers, tandis que d’autres étaient sans la moindre considération.
Face à cette révocation, plusieurs voix se sont élevées, notamment celle de l’UDPS, pour demander que l’ex-ADG soit déféré devant les instances judiciaires du pays et puisse bénéficier d’un procès équitable afin qu’il réponde des actes qu’on lui reproche.
Le secrétaire général chargé de Justice et Droits humains de ce parti d’opposition, Me Astia Mulunda, a estimé que cela permettra “d’éviter l’arbitraire et des règlements des comptes”.
Un remplaçant pour Nkand n’a pas encore été désigné, mais la présidence a demandé à la Ministre du Portefeuille et son collègue des Mines de prendre des mesures pour assurer dans l’entre temps le bon fonctionnement de la Gécamine.
Ce bouleversement à la Gécamine intervient moins de deux mois après que cette société ait été secoué par une grève des employés qui réclamaient leurs arriérés de 3 mois. Aussi, ce trouble prend place alors que la Gécamine est sur le point de lancer un plan d’investissement d’un coût de 160 millions de dollars et qui aboutirait au licenciement de près de la moitié de son capital humain.
Après avoir eu à diriger la trésorerie de la Banque Centrale du Congo, Amed Kalej avait été nommé ADG de la Gécamine par Joseph Kabila en novembre 2010 en remplacement de Paul Fortin.
Erick Bukula
@VoiceOfCongo