RDC : Le calvaire de l’opposant Franck Diongo au camp Kokolo

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L’opposant Franck Diongo, séquestré pendant près de trois heures dans la nuit de lundi au camp militaire Kokolo par le colonel Djadjija, a porté plainte contre son bourreau à l’auditorat militaire de Kinshasa.

Le président du Mouvement Lumumbiste progressiste dénonce la maltraitance dont lui a fait subir ce haut gardé de l’armée au camp Kokolo alors qu’il venait déposer les blessés d’un accident de circulation. L’élu de la Lukunga revenait du siège de son parti sur l‘avenue de l’enseignement quand il a croisé aux environs de 20h00 sur le boulevard triomphal un bus Mercedes 207 communément appelé être esprit de mort- surclassé par un camion de marque ben appartenant aux cinq chantiers. Des blessés presqu’abandonnés, gisaient sur le macadame, raconte l’élu de la Lukunga. Un colonel de la justice militaire qui était de passage, a accepté, de bonne foi de transporter, les blessés comme aussi le leader du Mlp jusqu’à l’hôpital militaire du camp Kokolo.

Selon le président du Mouvement Lumumbiste Progressiste, l’officier s’est contenté de déposer les blessés et de repartir sans se soucier de leur prise en charge. Et c’est là que le malheur de Franck Diongo commença. L’urgentiste de l’hôpital de l’armée signifie au député qu’il n’y a ni place disponible pour les accueillir, ni médicaments à leur donner et que la seule solution était de les acheminer à l’hôpital Mama Yemo. Lui-même propose à l’opposant d’aller voir le commandant du camp pour solliciter le camion J-fang afin de les évacuer. Le député va, à cet instant, passer des moments durs au bureau du commandant du camp. D’abord, une heure d’attente sans explication puis le colonel Djadjija débarque en vociférant sans même l’entendre. Le commandant bataillon PM et commandant du camp pose la question à ses subalternes : où es le député ? Où est-il ? Le leader du Mlp le salue ‘‘bonsoir mon colonel’’. Que fais-tu au camp à 20h00? Tu viens soulever les militaires ici, gronde-t-il. Le colonel ordonne à ses militaires de l’encercler parce que, dit-il, il est déjà en état d’arrestation.

Le colonel Djadjija passe cinq coups de fil puis revient et lui intime l’ordre de rentrer à la maison mais sans la voiture. Subitement, il change de ton. Il lui demande de ne pas partir et lui rappelle qu’il va mourir. Après, il lui demande la clef de la voiture mais l’opposant refuse de s’exécuter. Il passe un dernier coup de fil et ordonne sa libération. Il est déjà 23h00 presque quand le président du Mlp quitte le camp Kokolo à pied sans son véhicule avec tous les risques possibles. Franck Diongo se dit choquer par les tortures morales et humiliations qu’il a subies de la part de ce colonel. ‘‘ Qu’est-ce-ce que je fais pour subir un tel traitement dégradant’’, s’est-il posé la question. Il a sorti son arme et m’a braqué, déplore Diongo qui croit à la thèse de son élimination physique planifiée par le pouvoir Kabila. Le rompu politicien se souvient de l’épisode douloureux des obsèques de feu le colonel Mamadou Ndala où le même Djadjija s’était interposé pour qu’il dépose sa gerbe de fleur.

‘‘J’étais le seul député que le commandant Seguin avait refusé de déposer la gerbe de fleur et cela avait scandalisé tout le monde. Et c’était toujours l’ordre du même Djadjija au départ’’, se plaint Diongo. Aujourd’hui, il s’est dit convaincu que Kabila cherche sa peau. Kabila cherche mon élimination physique et l’exécutant, c’est le colonel Djadjija, assure l’élu de la Lukunga. Tout ce qui peut m’arriver aujourd’hui ou demain, c’est le colonel Djadjija, répète-il encore. Mardi, le député élu de la Lukunga est allé  saisir l’auditorat militaire et a déposé une plainte contre le commandant bataillon PM.

La justice militaire s’est saisie du dossier et une enquête a été rapidement ouverte. Déjà, les enquêteurs sont descendus au camp Kokolo pour faire le constat et sa Jeep qui était clouée au camp Kokolo, a été réquisitionnée à l’auditorat militaire. Le leader du Mlp rappelle qu’il est un combattant de la liberté et de la démocratie et qu’il jure de ne pas quitter le pays quelque soient les intimidations. ‘‘Personne ne peut me contraindre à aller en exil. Je le dis et confirme : Kabila doit partir, c’est tout et rien ne peut me faire changer d’avis’’, martèle l’opposant. Son parti projette d’organiser un grand meeting où il va mobiliser la population pour exiger le départ sans condition de Kabila en 2016 et surtout la non révision constitutionnelle.

Source : 7sur7.cd

 

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